Abstracts
Résumé
Y a-t-il un usage en art pour la théorie esthétique de Peirce? À première vue, l’esthétique peircéenne semble assez peu concernée par le problème de l’art. Or, un examen plus poussé montre que ce n’est pas tout à fait le cas. Aussi, plutôt que de plaquer les conceptions de Peirce sur un aspect ou un autre de la pratique ou de la théorie de l’art (par exemple, la créativité, l’histoire de l’art, le style, le genre), ou encore à une oeuvre en particulier, il s’agira ici d’examiner de quelle manière l’art s’insère dans la conception peircéenne de l’esthétique. L’argument est divisé en deux partie. La première section présente la conception peircéenne de l’esthétique dans le contexte des sciences normatives. J’y montre comment l’esthétique entretient des liens avec plusieurs thèmes de la pensée de Peirce, dont sa cosmologie et son agapisme, et le rôle joué par l’abduction et la notion d’insight. La deuxième section considère de quelle manière l’art peut être “admirable” et contribuer au summum bonum. L’esthétique peircéenne suggère que ce qui nous attire vers l’art est une qualité sémiotique entendue comme qualité de l’esprit ou qualité de la Troisièmeté.
Abstract
Is Peirce’s esthetic relevant for the philosophy of art – for what is usually referred to today as “aesthetics”? At first glance Peirce’s idiosyncratic esthetic seems quite unconcerned with issues of art. Yet careful examination reveals that this is not the case. Thus, rather than attempt to apply Peirce’s views to some aspect of the practice or the theory of art (e.g., creativity, historiography of art, style, genre), or even to a particular work of art, my intention is to examine how art fits into Peirce’s own conception of his esthetic theory. The talk is divided into two parts. In the first section I present Peirce’s conception of esthetics in the context of the normative sciences. I argue that esthetics connects with various strands of Peirce’s philosophy most notably his cosmology, his agapism, and with the way that important aspects of them hang together around the principle of abduction and the corresponding notion insight. In the second section, I consider in what way art may be said to be admirable, to contribute to the summum bonum. I try to show that Peirce’s esthetic suggests that what attracts us towards art is first and foremost a semeiotic quality qua quality of mind or quality of Thirdness.
Appendices
Bibliographie
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