Recensions

Baillargeon, N. (2020). Devoirs d’éducation. M Éditeur. + Baillargeon, N. (2023). Un philosophe à l’école. Somme toute/Le Devoir

  • Frédéric Tremblay

…more information

  • Frédéric Tremblay
    Université du Québec à Montréal

Access to this article is restricted to subscribers. Only the first 600 words of this article will be displayed.

Access options:

  • Institutional access. If you are a member of one of Érudit's 1,200 library subscribers or partners (university and college libraries, public libraries, research centers, etc.), you can log in through your library's digital resource portal. If your institution is not a subscriber, you can let them know that you are interested in Érudit and this journal by clicking on the "Access options" button.

  • Individual access. Some journals offer individual digital subscriptions. Log in if you already have a subscription or click on the “Access options” button for details about individual subscriptions.

As part of Érudit's commitment to open access, only the most recent issues of this journal are restricted. All of its archives can be freely consulted on the platform.

Access options
Cover of Volume 49, Number 1, 2023, Revue des sciences de l’éducation

Ces deux recueils rassemblent des textes de Normand Baillargeon à propos de l’éducation publiés au cours des huit dernières années dans Québec Science, Voir, À bâbord ! et Le Devoir. Cette présence de Baillargeon dans plusieurs médias grand public, le préfacier d’Un philosophe à l’école (Patrick Moreau, rédacteur en chef d’Argument) l’explique très bien : « [E]n raison du fait qu’il n’a jamais hésité à intervenir dans le débat public […], il fait figure d’intellectuel engagé. » Alternant d’abord entre la revue scientifique – où il fait l’éloge de l’esprit critique et la démonstration de son application à des questions d’actualité – et la revue politique – où il insiste sur le caractère inextricable de la relation entre éducation et politique –, l’auteur passera ensuite au journal généraliste qui offre à ce jour, et depuis quelques années, une tribune de choix à sa plume prolifique. Le lexique utilisé par Baillargeon est juste assez technique pour ne pas trahir son propos, mais ne tombe jamais dans un excès qui rebuterait son lectorat. Car le public cible de ses textes, est d’abord tou⋅te⋅s les citoyen⋅ne⋅s québécois⋅es, mais aussi les enseignant⋅e⋅s, même s’il ne s’adresse pas toujours à elles·eux directement. Sans doute parce que publié par une petite maison d’édition (le nom d’aucun⋅e réviseur⋅se n’est d’ailleurs indiqué en page de garde), Devoirs d’éducation présente un nombre élevé de coquilles (surtout pour les billets initialement publiés ailleurs qu’au Devoir) qui nuisent à la lecture. Le projet de la totalité de la chronique de Baillargeon dans Le Devoir se résume ainsi : « [D]es décennies de recherche crédible en de nombreuses disciplines (philosophie, psychologie, sociologie, sciences cognitives, économie, notamment) ont produit en éducation d’importantes données probantes sur une foule de sujets et […] ce serait courir un immense péril de les ignorer. » (Devoirs d’éducation, p. 16) Trois problèmes : la manière dont la recherche dans ces disciplines a produit des données en éducation est obscure ; les sciences cognitives chevauchent la philosophie, la psychologie ainsi que d’autres disciplines (linguistique, anthropologie, etc.) ; l’auteur lui-même ignore la recherche économique. Mais ce qu’il faut retenir de cette phrase, c’est sa multidisciplinarité, pour ne pas dire son interdisciplinarité (la même plume tendant à lier plusieurs disciplines). Ce souhait de dépassement des murs disciplinaires se manifeste entre autres dans une chronique où il souhaite un cours collégial de culture scientifique. Ce cours ne consisterait pas seulement à enseigner les bases de sciences naturelles pertinentes à une participation éclairée au débat public contemporain. Il enseignerait aussi – voire surtout – la manière dont le savoir est produit ainsi que les façons d’en évaluer la qualité. À ce titre pourtant, la réflexion épistémologique de l’auteur présente aussi des faiblesses. Deux, surtout, sont d’ampleur significative. La première concerne l’utilisation par Baillargeon d’une pléthore de termes pour désigner les résultats de la recherche, sans que l’on sache s’ils sont des synonymes ou s’il existe des différences entre ceux-ci : « résultats de recherche crédibles » et, ailleurs, « recherche crédible », puis « philosophie et recherche crédibles », de sorte qu’on ne sait pas si ce sont les résultats qui sont crédibles, les moyens de les obtenir ou les deux ; « résultats de recherche empiriques » et, ailleurs, « résultats de recherche empirique », de sorte qu’on ne sait pas si ce sont les résultats qui sont empiriques ou la recherche elle-même ; « savoirs solidement établis » et fameuses « données probantes » – de toutes ces expressions, celle qui revient le plus souvent dans les chroniques. La deuxième se rapporte …