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Cet ouvrage collectif rend compte des réflexions du Laboratoire de recherche en Sciences de l'éducation de l'Université de Lille,-Théodile-Cirel, sur la question des contenus. L’avant-propos et le chapitre introductif situent, d’une part, le choix de cette équipe de didacticiens à investiguer cette question et d’autre part, la pertinence des différentes contributions retenues dans le cadre de cet ouvrage. Le chapitre conclusif revient ensuite sur les enjeux didactiques des différentes contributions. Trois ensembles thématiques constituent le coeur du livre. Le premier ensemble thématique pose le problème des contenus disciplinaires spécifiques en interrogeant, par exemple, la dimension disciplinaire de la dissertation et les résistances observées dans la prise en charge des éducations à. Le deuxième ensemble thématique souligne le caractère transversal de certains contenus en proposant de réfléchir sur des dispositifs éducatifs tels que l’évaluation ou la visite scolaire d’un musée. Le dernier ensemble thématique propose une réflexion sur le dire des contenus et sur les façons dont les contenus peuvent être décrits, saisis et reconstruits en fonction des espaces et des matériaux analysés.
L’idée de ne pas limiter la définition du terme contenus aux seuls savoirs, mais de l’ancrer de manière large dans tout ce qui est en jeu dans les processus d’enseignement et d’apprentissage au sein du système didactique paraît d’une grande fécondité. Elle permet notamment de proposer une approche particulièrement heuristique de cette problématique en montrant que les contenus peuvent être saisis non pas seulement à travers les manuels, les instructions officielles et les programmes d’enseignement, mais également à travers des dispositifs variés, des entités différentes selon les points de vue d’acteurs, les disciplines, les contextes, les pratiques et les discours envisagés.
Notons par ailleurs que cette contribution explore de manière peu conventionnelle la question des contenus en tentant d’expliciter les liens complexes que ces derniers entretiennent avec les disciplines. L’analyse de ces liens permet de mettre en perspective l’existence de contenus non disciplinaires, mais également de questionner le caractère emblématique de certains contenus au sein de certaines disciplines à partir du postulat d’Astolfi (2010) selon lequel aucune discipline n’a le monopole d’un contenu. En intégrant la question des contenus dans des catégories plus larges, une meilleure compréhension de la manière dont ils s’apprennent au sein des disciplines devient alors possible. Un aspect original de cette contribution porte sur la question du dire des contenus. Cette perspective permet en effet d’envisager les contenus à travers le prisme des acteurs, selon les espaces de leur saisie (interactions langagières, modalités de leurs énonciations…).
Les limites d’un tel travail peuvent toutefois être perceptibles dans son caractère militant, car les perspectives théoriques privilégiées semblent enjolivées. En outre, en élargissant la notion de contenu pour mieux l’inscrire à la croisée des didactiques ne court-on pas le risque de ne pas l’autonomiser suffisamment? Toutefois, au-delà de ces interrogations, cet ouvrage apporte un regard particulier sur une question peu traitée dans le champ des didactiques.