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La refonte du Programme de formation de l’école québécoise a conduit, depuis 2001, à l’implantation progressive, par le ministère de l’Éducation du Québec, de nouveaux programmes disciplinaires centrés sur le développement de compétences, notamment dans le domaine de l’univers social. Ces compétences font écho aux travaux récents dans le champ de la didactique relatifs au développement de la pensée historique scolaire. Si celle-ci implique un enseignement centré sur l’outillage intellectuel et critique des élèves, elle s’appuie nécessairement sur l’acquisition de connaissances historiques. Ce sont elles qui sont au centre de l’ouvrage dirigé par Marc-André Ethier et David Lefrançois.
L’ampleur des contenus disciplinaires prescrits par le programme de formation pour les deuxième et troisième cycles du primaire rend difficile la tâche d’enseignants généralistes, peu formés dans les disciplines de référence. Aussi cet ouvrage de vulgarisation consacré aux thèmes à traiter à l’école primaire constitue-t-il un outil de travail utile et pertinent pour accompagner les enseignants dans leur tâche. Onze auteurs spécialisés dans différents champs de sciences humaines et sociales se sont attelés à la rédaction de 13 chapitres, dont l’ordre suit la chronologie prescrite par le Programme de formation de l’école québécoise, des sociétés iroquoienne et algonquienne vers 1500 à la société québécoise vers 1980. Loin d’une seule logique chronologique, c’est bien le principe de la longue durée et celui de la mise en relation de ces différentes époques et sociétés humaines qui sont au coeur de l’ouvrage.
Les chapitres renvoient aux trois compétences spécifiques du domaine de l’univers social et mettent en évidence les différentes dimensions sociales, économiques, politiques et culturelles selon une même trame : au fil du texte, les contenus historiques sont agrémentés de propositions de situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), de sources documentaires et iconographiques ; ils se terminent par la présentation d’éléments historiographiques et de controverse, par des exercices (questions principalement factuelles), par des références bibliographiques (dont une première partie est commentée) et par des sites internet permettant au lecteur d’approfondir ses connaissances. Autant d’éléments qui rendent la lecture aisée et qui en font un véritable outil de travail pour la préparation de l’enseignement ainsi que pour accompagner le lecteur dans l’approfondissement ultérieur des thématiques traitées.
La présentation des débats historiographiques et controverses constitue une belle originalité et une richesse de l’ouvrage. Elle met en évidence la dimension construite, située et jamais achevée des connaissances historiques. On ne peut que regretter que cette dimension ne soit pas prise en compte dans les situations d’apprentissages et d’évaluation, d’autant plus que l’on sait combien il est difficile de l’intégrer dans un enseignement qui tend à rester centré sur des connaissances factuelles rarement interrogées et mises à distance. L’ouvrage n’en constitue pas moins un outil de référence et de qualité pour l’enseignement, pour la formation et pour tout lecteur intéressé par l’enseignement de l’histoire au Québec.