D’emblée, le titre rend compte de deux visées : instruire le lecteur sur la littérature de jeunesse et lui fournir des pistes qui l’aideront à créer des activités à expérimenter avec des stagiaires ou des étudiants. Sous ces objectifs, se dessine en fait un dessein plus vaste : […] convaincre les formateurs ayant en charge la formation des médiateurs du livre que la littérature de jeunesse est effectivement aussi complexe à étudier […] que la littérature générale (p. 12). Les cinq premiers chapitres (Un objet littéraire mal identifié : la littérature de jeunesse, Formes et genres littéraires, Instances littéraires, Pédagogie de la littérature de jeunesse et Pratiques de formation) se terminent par une bibliographie restreinte d’ouvrages de référence. Outre ces titres retenus, d’autres apparaissent en note de bas de page, lorsqu’une partie seulement de leur contenu est à consulter, selon l’auteur. Dans ces chapitres, 28 activités, déjà testées, viennent enrichir les notions abordées. Au sixième et dernier chapitre, Poslaniec commente ces activités, originales et inspirantes, tout en spécifiant qu’il s’agit de son interprétation et non de LA vérité (p. 13). Pour revenir au contenu de cet ouvrage, on retrace d’abord, au premier chapitre, les conditions d’émergence de cette littérature longtemps invisible (p. 18), ses âges d’or, ses chutes et ses renaissances, jusqu’à sa reconnaissance par le milieu universitaire. Au deuxième chapitre, l’auteur nous éclaire, à l’aide de nombreux exemples, sur les genres littéraires. Quatre notions y sont distinguées : 1) les formes littéraires, tels le théâtre, le roman ou le conte ; 2) les genres types (ex. : policier, science-fiction ou fantastique) ; 3) les genres formels, comme l’épistolaire, le journal intime ou le guide touristique fictionnel ; et 4) les genres tonaux – dramatique, humoristique, naïf... De son côté, le chapitre 3 présente une section très instructive sur sept types de narrateurs, qui occupent des positions différentes : conteur, pédagogue, confident, etc. Poslaniec met également en lumière les apports et les lacunes des recherches théoriques sur le personnage, ainsi que les notions d’interculturalité, d’implicite et de symbolique. Au chapitre 4, il se sert d’une métaphore – l’escalier des plaisirs formé de six marches – pour montrer la discontinuité du processus d’apprentissage de la lecture, qui passe par le plaisir de la découverte d’émotions surprenantes et mène à un plaisir d’ordre esthétique. Enfin, au chapitre 5, on propose une boîte à outils, où chaque activité est accompagnée d’un mode d’emploi et de commentaires, afin d’encourager les formateurs à concevoir leurs propres exercices. L’ouvrage s’achève sur une bibliographie impressionnante d’oeuvres citées : 281, dont près de la moitié parues après 2000. Même si on peut reprocher à l’auteur de se citer souvent, il reste que Poslaniec ose prendre position (voir sa définition de la littérature jeunesse, p. 85), tout en faisant preuve de nuance. Malgré sa grande expérience de chercheur et formateur, il reconnaît les limites de son savoir et suggère des pistes pour des recherches futures. Bref, voilà un ouvrage richement documenté, à l’écriture personnelle et accessible, qui devrait être recommandé aux futurs enseignants du primaire ou du secondaire, ainsi qu’à tous ceux qui désirent s’initier à la littérature de jeunesse !
Poslaniec, C. (2008). (Se) former à la littérature de jeunesse. Paris, France : Hachette Éducation[Record]
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Geneviève Falaise
Université de Montréal