Ce livre présente le résultat de huit recherches en reconnaissance et en validation d’acquis de l’expérience, qui ont été réalisées en France et au Québec. Rachel Bélisle et Jean-Pierre Boutinet ont dirigé cet ouvrage de main de maître. Il est difficile de regrouper des points de vue différents tout en maintenant une cohérence avec la thématique du livre et des complémentarités entre les différents angles du sujet à traiter. Ils ont proposé aux différents auteurs et auteures de souligner l’importance du collectif dans le processus de reconnaissance et de valorisation des acquis de l’expérience au-delà des simples démarches techniques. Les propos découlent du constat des incidences des changements associés à la présence de la mondialisation et de l’économie du savoir dans nos sociétés. Ces changements entraînent la nécessité de développer de nouvelles compétences qui doivent s’appuyer sur celles déjà présentes et qui sont souvent sans reconnaissance officielle. Tout le débat est là, donner de la valeur à l’expérience et reconnaître officiellement cette valeur, favorisant ainsi l’apprentissage tout au long de la vie. Le volet des équivalences et de leurs incidences dans le milieu universitaire y est très peu abordé, même si c’est d’actualité. Vous pourrez parcourir les aléas de la valorisation des connaissances implicites chez les candidats et de la complexité à considérer les différences de genre, comme le contexte de travail des femmes par rapport à celui des hommes, ainsi que ce qu’il faut prendre en considération pour une reconnaissance officielle équitable. Vous aurez également l’occasion de vous questionner sur l’espace qui existe entre reconnaissance, formation et évaluation, ainsi que sur les changements nécessaires qu’apporteront les réponses à ces questionnements. Ces changements se retrouvent autant sur le plan des organisations que de la perception des différents milieux et des droits des individus. Les auteurs attirent notre attention sur le fait qu’il peut y avoir des conséquences positives et négatives à ce genre d’opération. Vous retrouverez les grands enjeux de la valorisation et de la reconnaissance des acquis ainsi que des informations très utiles sur les conditions favorables, les caractéristiques des intervenants, les différents dispositifs et la variété des démarches. L’accent y est mis sur l’importance de la réflexivité et sur les indispensables liens entre les registres des candidats et la capacité qu’ils ont d’expliciter leurs expériences. Une question essentielle est posée sur la portée d’un mouvement qui semble confronter l’avenir du candidat avec son passé expérientiel. Cet ouvrage collectif vous aidera à comprendre à la fois le point de vue de ceux qui devraient en bénéficier, de ceux qui en ont la responsabilité, de ceux qui accompagnent et de ceux qui évaluent. Je terminerai en reprenant l’idée de prudence d’un des auteurs, selon laquelle cette grande ambition de valoriser et de reconnaître les acquis de l’expérience doit se faire tout en étant conscient qu’une intention d’inclusion peut se traduire en exclusion où l’honneur et la dignité seraient menacés par l’humiliation et les offenses.
Bélisle, R. et Boutinet, J.-P. (2009). Demandes de reconnaissance et validation d’acquis de l’expérience : pour qui ? pour quoi ? Québec, Québec : Les Presses de l’Université Laval[Record]
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Henri Boudreault
Université du Québec à Montréal