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Cet ouvrage prolonge un colloque tenu à l’UQAM en octobre 2006. Réalisé sous la direction de Jean-Paul Martinez, Gérald Boutin, Lise Bessette et Yves Montoya, ce livre regroupe vingt auteurs qui traitent de la prévention de l’échec scolaire selon trois axes : le contexte et les acteurs ; les modalités d’intervention destinées à faciliter la réussite scolaire et l’évaluation, ainsi que les programmes de formation à l’enseignement et la gestion de l’éducation.
La première partie, La prévention : contexte et acteurs, précise les rôles que l’orthopédagogue peut jouer comme professionnel en consultation individuelle ou comme membre d’une équipe de soutien à l’enseignant. La diversité socioculturelle et la violence sont considérées comme des facteurs non négligeables dans la prévention de l’échec scolaire. Un autre chapitre remet en question la réforme scolaire et lui impute un taux croissant de décrochage chez les élèves en difficulté ainsi que chez les enseignants. La manière avec laquelle le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport dénombre à la baisse les élèves qui auraient besoin de service en lecture et écriture serait notamment un facteur aggravant l’échec scolaire.
La deuxième partie de ce livre traite des modalités d’intervention susceptibles de favoriser la réussite et des multiples facettes tant développementales qu’environnementales qui peuvent conduire à l’échec scolaire. Il y a donc lieu d’intervenir, dans les différentes sphères, par un plan d’intervention assurant le développement intégral de l’élève. Certains préconisent des pratiques d’enseignement fondées sur le mieux-être des humains en mettant l’accent sur les actions communautaires. D’autres aussi soulèvent l’utilité des TIC comme stratégies d’enseignement dans lesquelles on redéfinit le rôle de l’enseignant et celui de l’élève.
L’ultime partie de ce livre traite de l’importance de la formation des intervenants afin qu’ils puissent, dès la maternelle, dépister les difficultés des élèves. On y fait également mention du rôle capital que les parents peuvent jouer dans le dépistage des difficultés et dans la réussite scolaire de leurs enfants. Enfin, la prévention de l’échec scolaire passe aussi par le mode de gestion instauré par les directions d’établissement et par le climat organisationnel de chaque école.
Ce collectif nous offre l’occasion de réfléchir sur différents thèmes dont il y a lieu de tenir compte dans l’établissement d’une politique de prévention de l’échec scolaire. Il remet en question la réforme mise en place par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et soulève, entre autres, l’absence d’une évaluation systématique des programmes scolaires. S’il s’avère par exemple que, par des manipulations administratives ou par changement de critères, on ait diminué le nombre d’élèves en difficulté afin de fournir moins de services à ces derniers, il y a lieu de se questionner sur la volonté politique de respecter les principes de la réforme préconisant la réussite pour tous.
Cet ouvrage constitue une source d’informations très pertinentes à propos des facteurs qui influent sur la prévention de l’échec scolaire. Enfin, il décrit brièvement les moyens mis en place par la Finlande dans ce domaine, et suggère que le Québec adapte et applique ces mesures afin de prioriser une politique efficace et durable de la prévention de l’échec.