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Noëlle Sorin propose, dans la collection Éducation-Recherche des PUQ, un ouvrage qui regroupe des articles de chercheurs de différents domaines autour de la notion de métissage en littérature pour la jeunesse.
Ce collectif est divisé en deux parties. La première partie regroupe cinq chapitres dans lesquels les auteurs étudient les aspects culturels du métissage dans des oeuvres littéraires pour la jeunesse. La deuxième comprend quatre chapitres consacrés à l’analyse des marques de métissage dans l’univers de quatre auteurs différents (Sylvie Massicotte, Christiane Duchesne, Jack London et Leïla Sebbar).
Une des richesses de cet ouvrage est l’extrême diversification du corpus d’oeuvres étudiées, puisqu’il comprend des contes (chapitre 4 de Gervais et Adant), des romans québécois destinés à des enfants du primaire (chapitre 2 de Pouliot, chapitre 6 de Guillemette, chapitre 7 de Le Brun-Gouanvic et chapitre 9 de Noël-Gaudreault), des romans québécois et américains pour adolescents (chapitre 1 de Thaler, chapitre 3 de Sorin et chapitre 8 de Gouanvic) et des romans fondateurs de la littérature jeunesse (chapitre 5 de Prud’homme). De plus, dans sa préface, Lepage propose de nombreuses références d’albums dans lesquels le métissage se manifeste. Cependant, il est dommage que les oeuvres publiées dans les autres pays de la francophonie ne fassent pas partie de ce corpus. En effet, seuls les recueils de contes, analysés par Gervais et Adant, et les traductions des oeuvres de Jack London sont publiés dans des maisons d’éditions françaises. Or, il aurait été intéressant, puisque les jeunes Québécois sont fréquemment en contact avec des oeuvres de littérature pour la jeunesse publiées dans des maisons d’éditions européennes, de faire une comparaison entre la vision du métissage dans les oeuvres d’auteurs francophones européens et celles d’auteurs québécois.
Un autre point positif de ce collectif réside dans la diversité des regards posés sur la notion de métissage dans la littérature pour la jeunesse. Ainsi, cet ouvrage peut fournir aux chercheurs un ensemble varié et approfondi d’outils conceptuels pour comprendre cette problématique. En effet, dans la plupart des articles, la question du métissage est centrale. Chaque chercheur tente d’en donner une définition et l’utilise, ensuite, comme cadre pour analyser les oeuvres littéraires. Par contre, il est à noter que dans le chapitre consacré à la traduction du Wild en France, la question du métissage semble secondaire et apparaît davantage en filigrane.
Cet ouvrage peut également répondre aux besoins des enseignants qui cherchent des oeuvres de littérature jeunesse pour aborder la question du métissage en classe. En effet, dans chaque chapitre, de nombreux titres de livres destinés aux élèves du primaire et du secondaire sont proposés. De plus, dans deux chapitres (4 et 9), quelques pistes didactiques sont suggérées à l’enseignant qui désire exploiter ces oeuvres en classe.
En somme, ce collectif est à conseiller aux chercheurs et aux enseignants qui souhaitent en connaître davantage sur le métissage dans les oeuvres de littérature pour la jeunesse.