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Ce collectif, qui constitue les actes du symposium de Sherbrooke du colloque international REF tenu les 9 et 10 octobre 2007, a pour objectif de réunir un ensemble de recherches sur les pratiques d’enseignement et de formation en lecture et en écriture. On annonce d’entrée de jeu que trois axes traversent les contributions : l’analyse des continuités et des ruptures dans les pratiques à travers les cycles d’enseignement ; la description des pratiques retenues par les formateurs d’enseignants ; les dispositifs d’analyse de pratiques dans la formation des enseignants. Sept contributions forment le coeur de l’ouvrage. Elles abordent différents objets à l’intérieur de la formation des maîtres en didactique de l’écrit : les premiers apprentissages à travers les écritures approchées ; la production de textes argumentatifs (réponse au courrier des lecteurs) au primaire ; la lecture d’une chronique journalistique au secondaire ; la dictée à l’adulte dans la formation des enseignants du primaire ; les représentations de l’enseignement de la lecture qu’ont les futurs enseignants du primaire ; les pratiques d’enseignement de l’écriture littéraire d’enseignants débutants au primaire et au lycée ; la conception de la production écrite exprimée dans les mémoires professionnels d’enseignants du secondaire en formation.
La diversité des points de vue exprimés dans cet ouvrage constitue sa principale richesse, une diversité qui se manifeste à trois niveaux. D’abord, dans la variété des objets traités, qui, comme on vient de le voir, incluent tant la lecture que l’écriture, du début du primaire au secondaire. Ensuite, dans la provenance des auteurs (un duo franco-québécois, trois équipes ou auteurs de Suisse, trois de France et un de Belgique pour la postface), qui offrent un panorama de réflexions issues des quatre piliers de la recherche francophone. Enfin, dans la pluralité des méthodes utilisées, qui vont de l’analyse de textes à l’observation de pratiques de classe, en passant par la réalisation d’entrevues et l’interprétation de verbalisations métagraphiques.
En contrepartie, cette diversité donne à l’ouvrage un certain caractère hétéroclite. Bien que l’intention explicite du collectif soit de faire état des recherches sur les pratiques de formation des enseignants, tous les auteurs ne s’en préoccupent pas également, certains s’arrêtant à l’analyse de pratiques en milieu scolaire et aux conséquences de cette analyse pour la formation des maîtres. Par ailleurs, il nous semble important que la réflexion sur la formation des enseignants soit ancrée dans le contexte institutionnel dans lequel elle est dispensée ; or, alors que certaines contributions décrivent clairement les programmes de formation à l’enseignement de leur pays d’origine, d’autres omettent de situer leurs constats dans l’économie générale de ces programmes. De cela découle l’absence d’une vision holistique cohérente de ce que pourraient ou devraient devenir les pratiques de formation des enseignants de français au primaire et au secondaire.
L’ouvrage nourrit néanmoins, à plus d’un égard, la réflexion des formateurs de maîtres en français, qui sauront probablement tous y retrouver au moins une de leurs préoccupations didactiques.