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IntroductionFormation des enseignants à l’intégration pédagogique des TIC : Esquisse historique des fondements, des recherches et des pratiques[Record]

  • Daniel Peraya,
  • Jacques Viens and
  • Thierry Karsenti

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  • Daniel Peraya
    Maître d’enseignement
    Université de Genève

  • Jacques Viens
    Professeur
    Université de Montréal

  • Thierry Karsenti
    Professeur
    Université de Montréal

La place grandissante des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la société actuelle nous oblige à réviser les programmes de formation de presque toutes les professions afin de prendre en compte les nouvelles exigences de formation, les nouveaux outils, les nouvelles stratégies de travail ainsi que les nouveaux rôles que nous seront appelés à tenir dans la société du savoir émergente. Former les maîtres et les formateurs à l’intégration pédagogique des TIC constitue une de nos préoccupations majeures puisque la façon dont seront formés les citoyens de demain en dépend. La recherche dans le domaine suggère des pistes d’utilisation des TIC, intégrant, dans une pédagogie par projet, des modèles d’intervention de nature socioconstructiviste, des activités d’apprentissage collaboratives et des activités d’objectivation/métacognition individuelles autant que collectives. Cependant, l’adoption de ces pratiques pédagogiques est complexe. Elle requiert une transformation, certes, des stratégies d’enseignement, mais aussi des valeurs pédagogiques et de la vision qu’a l’enseignant de son rôle. Comment peut-on ou devrait-on former les maîtres à ces transformations profondes ? Peu de chercheurs ont encore analysé les pratiques et les problèmes de la formation des maîtres aux TIC. La plupart des travaux tant en Europe que dans le continent nord-américain décrit les projets d’intégration des TIC et les pratiques actuelles tout en mettant l’accent sur les fondements et les retombées positives attendues, atteintes ou pas. Mais, il y a, en réalité, peu d’analyses critiques et prospectives prenant en compte différents contextes de formation qui permettraient d’orienter la formation des maîtres. Enfin, les recherches réalisées ont eu peu d’impact sur la formation des maîtres (Conseil supérieur de l’éducation, 2000). Aussi, un certain nombre de questions parmi lesquelles les suivantes nous paraissent-elles essentielles : Quel est l’état actuel de la recherche sur la formation des maîtres à l’intégration pédagogique des TIC ? Quel est l’impact de l’intégration des technologies en formation des maîtres ? Quelles sont les stratégies de formation des maîtres les plus prometteuses ? Quelles sont les facteurs de résistance à l’intégration pédagogique des TIC ? Quelles sont les perspectives et les besoins pressants de la recherche portant sur la formation à l’intégration pédagogique des TIC ? Ce numéro vise à répondre à ces questions à partir de recherches et de travaux récents réalisés tant en Europe qu’au Canada par les auteurs invités. Pourtant, avant de présenter leurs différentes contributions, il nous paraît essentiel de les resituer par rapport à l’histoire du domaine des technologies éducatives et des différents domaines contributifs, d’une part, et à l’évolution des pratiques et des recherches en formation des maîtres, d’autre part. Comment se sont articulés à travers le temps les différents cadres de référence qui, aujourd’hui, constituent ce domaine ? Nous nous arrêterons aux principaux champs – psychologie, pédagogie, communication, technologies et systémique – et nous identifierons quelques dates repères, des charnières, qui forment des moments forts d’une évolution bien qu’aucune étape n’efface entièrement la précédente. Jusqu’au début des années 1970, les moyens audiovisuels sur lesquels se fonde une certaine approche de la connaissance et de l’apprentissage – la pédagogie audiovisuelle – apparaissent encore limités : le document imprimé ou le stencil, le transparent de rétroprojection, la diapositive, le montage audiovisuel, le film, le laboratoire de langues. Du point de vue théorique, ces moyens ne possèdent encore aucun statut propre. On observe, d’ailleurs, une confusion entre la technique – les moyens de stockage, de diffusion et de restitution –, les modalités perceptives de réception et les registres de représentation utilisés. Par exemple, l’expression « audiovisuel » rend compte des différentes modalités perceptives, mais en aucun cas de registres et de fonctionnements sémiocognitifs distincts. Les …

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