Un compte rendu de photographies dans une revue scientifique et vouée à la sociographie de la société québécoise, cela provoquera peut-être quelque surprise, voire un débat. Nous ne nous engagerons pas sur la voie de quelque explication ou justification que ce soit. Voyons plutôt ce que les auteurs donnent à voir et comment. Le titre de chacune des huit sections manifeste bien cette préoccupation de l’auteure : Les années de transition (1899-1910) ; La marche vers le progrès (1910-1920) ; Au féminin (1920-1930) ; Toutes les noirceurs ! (1930-1945) ; Les temps changent (1945-1960) ; Une révolution tranquille ? (1960-1980) ; Pour un oui, pour un non (1980-2000) ; Le XXIe siècle (2000-2006). Madame Bizier présente brièvement chaque période et les moments importants à l’intérieur de chacune. Elle rappelle les événements caractéristiques, les commente, identifie les personnages clés, évoque l’atmosphère du temps et ses variations. À chaque photo, dans quelques cas simplement un nom et une date, parfois des informations supplémentaires sur les acteurs ou les événements, très souvent des commentaires s’ajoutent à plus ou moins d’informations. Le lecteur n’est jamais laissé seul. Ici la photo vient nettement illustrer, souvent démontrer : d’une part un texte fruit d’innombrables recherches sur le terrain, chez les historiens, dans les archives publiques et privées ; d’autre part, des photos, quelques cartes et plans pour faire voir la croissance, les choix, les réalisations, les changements au fil du temps : des grands projets comme la conservation des fortifications et la rénovation de la Place Royale, des plus modestes aussi bien que des actions d’entretien et de mise en valeur. Peu de personnages, la ville de pierre, de brique et de bois, de jardins avec une attention aux styles et aux modes. Le texte présente l’ouvrage puis guide, explique, commente, invite à comprendre comment le Vieux-Québec s’est fait, et fut fait par ceux qui l’on dirigé et ceux qui y ont vécu. Les trois ouvrages ajoutent incontestablement à ce que l’histoire et la sociographie peuvent nous apprendre sur l’objet de chacun. Comment désigner cet ajout très complexe et, davantage, comment le caractériser ? Quelle que soit la bonne façon de le désigner, cet apport est précieux et justifie tout à fait sa présence dans Recherches sociographiques.
Hélène-Andrée Bizier, Une histoire du Québec en photos, Montréal, Fides, 2006, 319 p.Jacques Godbout, Marcel Jean, Robert Saletti, Michel Rivard, 1967, le Québec entre deux mondes. Photographies de Jean Rey, Montréal, Les 400 coups, 2007, 159 p.Suzel Brunel et Alain Roy, Empreintes & mémoires : L’arrondissement historique du Vieux-Québec, Québec, Les Publications du Québec, 2007, 237 p.[Record]
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Marc-André Lessard
Professeur retraité,
Département de sociologie,
Université Laval.
marc-andre.lessard@arul.ulaval.ca