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Dans cet ouvrage, Jeanne Pomerleau livre les résultats d’une entreprise de longue haleine. Elle a colligé un nombre impressionnant, sinon exhaustif, de mentions de corvées et de quêtes, ainsi qu’un grand nombre d’illustrations à leur propos, dans divers fonds d’archives écrites et sonores et dans le corpus littéraire et historique québécois. Elle a également mené des enquêtes ethnographiques auprès de nombreux informateurs. Les paroles de quelques chansons viennent compléter l’inventaire.
Si les quêtes sont présentées selon les fêtes religieuses qui en sont le prétexte, les corvées, ou encore bees ou frolics sont classées selon qu’elles sont honorifiques, charitables, communautaires, d’entraide (avec ou sans échange de temps). Le parcours annoncé en sous-titre entraîne le lecteur de la Nouvelle-France jusqu’au milieu du XXe siècle, au Canada français, mais aussi chez les anglophones du Québec et les Amérindiens. Ces corvées sont le plus souvent associées à des fêtes, qui en sont parfois le prétexte ou qu’elles suscitent. Dans l’ensemble, la part festive de la corvée apparaît plus importante, socialement et symboliquement, que celle de travail, laquelle bien sûr est loin d’être résiduelle.
Cela dit, l’entreprise en est essentiellement une d’inventaire et de classement. L’analyse reste à faire. Madame Pomerleau en fournit les matériaux.