Abstracts
Résumé
L'insécurité linguistique des Canadiens français est bien antérieure aux années 1940. Une étude des chroniques de langage parues dans la presse entre 1879 et 1970 permet de dégager trois périodes quant aux attitudes vis-à-vis la langue populaire des Canadiens français. Jusqu'au début du siècle, la perception est plutôt négative. À partir de 1910, on assiste à une entreprise systématique de revalorisation de la langue paysanne, moins contaminée par l'anglais que celle des villes. L'ouvrier remplaçant le paysan comme classe populaire, l'attitude négative refait surface à compter des années 1940. Après la querelle du jouai, on commence lentement à distinguer la langue humiliée des autres formes du français québécois.