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De 1961 à 1981, le statut économique et social des francophones s'est largement amélioré. Nous en prévoyons deux conséquences quant à leur répartition spatiale sur l'île de Montréal : d'abord que les francophones s'établissent dans les quartiers avoisinant leur lieu traditionnel de résidence, ensuite qu'ils pénètrent les quartiers auparavant caractérisés par une présence plus forte des non-francophones, plus particulièrement les quartiers bourgeois de l'Ouest. Le stock de logements de grande qualité est susceptible d'attirer un certain nombre de francophones, auquel s'ajoute sans doute le désir de certains d'assurer l'avenir de leurs enfants en favorisant l'apprentissage de l'anglais dans un milieu non scolaire, voire plus « naturel ». (À ce sujet, le travail de S. Carlos est très révélateur.) Ce mouvement des francophones dépend cependant de deux conditions : soit que le stock de logements continue de s'accroître dans l'Ouest de l'île ou qu'il y ait émigration de la population vers d'autres endroits, laissant un certain nombre de logements libres. En fait, les deux conditions se sont réalisées, la première depuis longtemps, la deuxième plus particulièrement depuis cinq ans.