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Depuis une dizaine d'années, l'activité étrangère des firmes canadiennes s'est considérablement accrue. Jusqu'au milieu des années 1970, cette activité était quasi exclusivement du ressort des sociétés anglo-canadiennes, et notamment d'une poignée de grandes firmes multinationales ainsi que des grandes banques canadiennes-anglaises. Au cours des dernières années, cependant, un certain nombre de firmes contrôlées par des francophones ont commencé à avoir des filiales à l'étranger. Ce sont des entreprises de grande envergure, souvent le chef de file québécois dans les industries concentrées. Le plus souvent, ces sociétés commencent aux États-Unis leur expansion outre-frontières, pour ensuite s'installer en Europe et aux Caraïbes ; elles adoptent ainsi un cheminement géographique semblable à celui des multinationales anglo-canadiennes. Au point de vue industriel, ces sociétés francophones sont plus nombreuses dans la finance, les services et le commerce, mais quelques firmes industrielles commencent aussi à produire à l'étranger.
Rappelant les principales théories sur la question, l'article présente cinq cas d'expansion internationale : la B.N.C., Bombardier, Provigo, Campeau et Power Corporation, et déduit les comportements politiques probables de la bourgeoisie francophone qui contrôle ces sociétés.