Abstracts
Résumé
Cet article cherche à retrouver les significations des mouvements de colonisation québécois au XIXe siècle. Les interprétations semblent rendre univoque ce phénomène aux multiples aspects. L'article ne retient pas les seules finalités agricoles et forestières. Les conduites des colons et le discours d'un leader colonisateur sont examinés. Le colon n'est pas tant vu comme agriculteur ou bûcheron que comme participant d'une tradition de mobilité (coureur de bois, voyageur, forestier, colon), c'est-à-dire du nomadisme québécois (dichotomie colon/habitant ou forêt/terre). La logique interne du mouvement est analysée à travers les idées de l'abbé Provost (1860-1880) sur l'ouverture de la Mattawinie (nord de Joliette, dans les Laurentides). On y trouve un plan d'occupation du territoire et de développement économique qui permet de critiquer l'étiquetage « agriculturiste » des leaders de la colonisation. Trois composantes principales se dégagent de ces idées : une stratégie géopolitique, un projet religieux, un développement économique par étapes.