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Cet article propose, à partir de quelques monographies récentes, un ensemble d'hypothèses pour comprendre l'histoire des communautés religieuses féminines au Québec. Une première section examine le rôle original et positif joué par les femmes sous l'Ancien Régime (1640-1840), notamment par la création de communautés séculières. Un tel phénomène ne s'est pas produit dans la société coloniale anglo-saxonne. Une seconde section propose l'hypothèse que, dans le siècle suivant (1840-1950), le cadre des communautés religieuses féminines a constitué la première manifestation d'un féminisme québécois : les fondations multiples, le recrutement intense et l'ambiguïté de la vocation sont examinés comme autant de signes que la vie religieuse représentait, pour les femmes, une forme acceptée de contestation féminine. La dernière section analyse les phénomènes qui caractérisent aujourd'hui les communautés religieuses: baisse du recrutement, désertion, vieillissement et propose, comme explication, les nouvelles données de la condition féminine, entre autres, le droit à l'instruction, au travail professionnel et à la contraception. En conclusion, l'auteur met en relief que la période 1910-1920, contemporaine du premier mouvement féministe québécois, la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, semble marquer un ralentissement dans le taux de progression des vocations et des fondations féminines au Québec. Les religieuses seraient-elles des féministes sans le savoir?