Abstracts
Résumé
De tous les historiens nationaux que le Québec ait produits depuis la Conquête anglaise, Michel Bibaud est sans aucun doute celui dont l'œuvre a été la plus mal étudiée et, en conséquence, celui dont les idées politiques ont été le plus mal comprises. Ainsi, par exemple, le seul commentaire que trouve à faire Serge Gagnon à propos de Bibaud est que son œuvre affiche un « credo loyaliste » qui laisse clairement apparaître des « sympathies pour la Clique du château ». De son côté, après avoir témérairement avancé que Bibaud «adopte systématiquement le point de vue de la bureaucratie anglaise», Fernand Dumont ajoute que cette «perspective [...] interdisait évidemment aux Canadiens français toute identification avec la vision que l'auteur proposait de leur situation ». Tout à la recherche qu'il est de l'idéologie de la «société globale» québécoise au XIXe siècle, le professeur Dumont adopte, il nous semble, une perspective sociale un peu trop globalisante qui l'empêche pratiquement de voir que « la conscience historique comme telle » n'existe pas ou, plutôt, qu'il en existe une pour chacune des fractions de la bourgeoisie canadienne-française. L'essai qui suit vise à réhabiliter l'œuvre de Bibaud dans l'historiographie québécoise. Nous croyons que la connaissance de cette œuvre peut contribuer à l'enrichissement de l'histoire sociale du Québec dans la première moitié du XIXe siècle.
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