Abstracts
Résumé
Le 25 janvier 1884, le Daily Starde Montréal écrivait: « After all, no very great statesmanship is wanted in Québec, only a little business ability, some honesty and a great deal of independence of character.» Cette conception d'un ministre provincial semble un peu étroite depuis
que la revalorisation de l'État est à l'ordre du jour et que le budget annuel du Québec atteint 2,6 milliards de dollars. Elle explique peut-être pourquoi on ne s'est jamais attardé à analyser ni le fonctionnement des cabinets provinciaux, ni leur composition, ni les coutumes et les influences qui président à leur formation. Sauf Robert Rumilly qui, dans son Histoire de ta province de Québec, ne rate jamais l'occasion de dévoiler les intrigues qui accompagnent la naissance d'un cabinet, personne n'a encore analysé la formation d'un seul cabinet provincial, encore moins présenté une analyse systématique de la question.
L'assimilation du cabinet provincial à un super-conseil municipal n'est pas seule en cause. Les documents sur le sujet sont rares. Peu de premiers ministres nous ont légué leurs archives personnelles, aucun n'a écrit ses mémoires, sauf Antonio Barrette. Les journaux demeurent la source la plus accessible mais aussi la plus discutable. Ce sera la faiblesse de cette étude de ne pas reposer sur une plus complète documentation historique. Les Canadian Parliamentary Guides et les journaux, complétés par quelques études d'histoire politique et des confidences de certaines personnalités politiques, forment la documentation de base. Si ces sources ne répondent pas à toutes les exigences scientifiques, elles permettent toutefois d'esquisser un schéma d'explication valable de nos cabinets provinciaux.
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