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À l’occasion de son 40e anniversaire, la Revue québécoise de psychologie est heureuse de souligner ses nombreuses années de contribution dans le domaine de la psychologie. Déjà 40 années de publication, en langue française, d’écrits scientifiques et cliniques de qualité en psychologie et utiles aux chercheurs et cliniciens de différents domaines !
Fondée en 1980 dans la foulée de la création des revues scientifiques au Québec, la RQP s’impose rapidement en publiant les plus récentes recherches dans des domaines variés de la psychologie. Dès leurs débuts, la revue se distingue par des ouvrages réalisés en langue française provenant de partout à travers le monde, la diversité et la grande pertinence de ses publications.
Les années ont passé avec le même souci d’excellence. Depuis maintenant 40 ans, la priorité de la RQP est d’offrir aux auteurs, qui sont à la source de son succès, une visibilité internationale. Avec un souci de rigueur scientifique, impliquant l’évaluation par les pairs et la validation des articles par un comité de lecture composé de scientifiques dans le domaine de la psychologie, la RQP s’assure de la qualité du contenu des manuscrits qu’elle publie. Innovante et diversifiée, elle s’engage également à offrir aux lecteurs des contributions scientifiques originales et accessibles.
En 1980, le directeur de la RQP, Pierre Michaud, a ouvert la communauté scientifique et a grandement contribué à diffuser les nouvelles découvertes en psychologie. Ce dernier impose, dès les premiers instants d’existence de la revue, des balises et exigences qui favoriseront la qualité et l’intégrité de la recherche en psychologie. La diffusion des connaissances scientifiques d’actualité aux chercheurs et cliniciens de la francophonie a ensuite continué de s’épanouir aux mains de Gilles Dubois, Huguette Bégin et Colette Jourdan-Ionescu. Depuis 2012, Suzanne Léveillée assure la direction de la RQP en gardant cette même rigueur scientifique.
Dans le tout premier numéro de la RQP, Hubert Van Gijseghem nous propose une étude critique sur le crime féminin et masculin, alors que Serge Larivée s’interroge sur les considérations méthodologiques relatives à la mesure des interactions parents-enfants. Ces deux professeurs et cliniciens avaient écrit dans le tout premier numéro de la RQP en 1980; et 40 ans plus tard, ils ont accepté avec enthousiasme d’écrire une réflexion sur leurs travaux de recherche. Dans ce numéro spécial dédié à souligner le 40e anniversaire de la RQP, Hubert Van Gijseghem expose avec acuité une chronique intitulée Quarante ans plus tard, qui porte sur l’évolution du phénomène de la délinquance féminine. L’auteur s’engage dans un exercice critique visant à mettre en lumière les progrès accomplis par la recherche au cours des quatre dernières décennies s’intéressant à la délinquance de la femme. Dans le même sens, Serge Larivée et Carole Sénéchal offrent une contribution unique dans la chronique L’intelligence, génératrice de mythes… même dans les livres destinés aux enfants. Ils y abordent les mythes développés au fil des années sur l’intelligence humaine. Une critique du concept d’intelligences multiples nous rappelle l’importance, pour les intervenants psychosociaux, d’adopter une posture critique face aux différentes théories.
À la suite de ces deux chroniques, une série d’articles libres mettent en lumière la grande diversité des travaux publiés par la RQP au fil des années.
D’abord, Steve Audet et Gilles Tremblay présentent l’article Résolution de problèmes et changements perçus rétrospectivement à la consultation d’un professionnel de la relation d’aide, dans lequel ils font état des résultats d’une étude basée sur les témoignages d’hommes ayant consulté un professionnel de la relation d’aide. Ils y décrivent les perceptions des hommes face à l’utilisation de la résolution de problème, leurs capacités à composer avec une situation stressante et à réguler leurs affects.
Dans un article intitulé Validité discriminante de l’échelle de cognition sociale et de la relation d’objet (SCORS, version française) pour coter les récits TAT. Comparaison entre groupes cliniques et non cliniques, Cyrille Bouvet, Céline Prime, Nathalie Camart, Damien Fouques et Rafika Zebdi discutent des implications cliniques et scientifiques d’une méthode de cotation des récits (test projectif – Thematic Aperception Test) TAT. Ils montrent que les échelles SCORS permettent de différencier un groupe clinique d’un groupe non clinique.
L’article Validation transculturelle du Relationship Scales Questionnaire en français par Eli Kpelly, Silke Schauder, Joanic Masson, Charlemane Simplice Moukouta, Cyrille Kossigan Kokou-Kpolou et Amal Bernoussi, montre la validité de cet outil évaluant la nature de l’attachement chez les adultes dans le contexte culturel togolais.
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est ensuite abordé dans l’article Facteurs associés aux atteintes fonctionnelles du TDAH chez les étudiants : une étude exploratoire, par Jeanne Lagacé-Leblanc, Line Massé et Chantal Plourde. Les auteures explorent entre autres les atteintes fonctionnelles sur le plan du concept de soi des étudiants ayant un TDAH. Elles soulignent l’importance de développer des initiatives psychoéducatives et psychologiques pour réduire les effets négatifs associés au trouble.
Ensuite, l’article L’intimidation à l’école secondaire : étude exploratoire sur l’implication des psychologues scolaires par René-Marc Lavigne présentent les difficultés scolaires et psychosociales susceptibles d’être présentées par les élèves victimes d’intimidation. À travers les expériences rapportées par des psychologues scolaires, l’auteur décrit l’implication des professionnels face à cette problématique.
Dans le dernier article libre intitulé Analyse des figures parentales chez quatre enfants exposés à la violence conjugale, Nadia Turcotte et Suzanne Léveillée tendent vers une meilleure compréhension des figures parentales intériorisées par les enfants témoins de violence conjugale. Les résultats présentés dans cet article montrent l’anxiété et l’évitement envers la figure maternelle et la perception d’une figure paternelle faible.
Pour clore ce numéro du 40e anniversaire de la RQP, Léandre Bouffard propose trois recensions de volumes (Sigman, 2017; Sapolsky, 2018; Tattersall et DeSalle, 2019). Nous souhaitons adresser un remerciement spécial à Léandre Bouffard qui, à travers toutes ces années, a produit à chaque numéro des recensions captivantes et stimulantes sur une diversité impressionnante de thèmes.
Enfin, nous remercions chaleureusement Manon Normandin qui nous offre de l’aide précieuse dans la production et le secrétariat de la revue depuis plus de 25 ans ainsi que les personnes qui font la révision linguistique.
Chose certaine, avec 120 numéros, plus de 1000 articles publiés, et des thèmes traités dans chaque numéro d’actualité pour la recherche clinique en psychologie, la RQP et ses lecteurs ne cessent de s’enrichir et d’évoluer sur les plans scientifiques et cliniques. La renommée de la revue est de plus en plus internationale, avec des articles écrits par la communauté francophone allant de l’Amérique (Québec), l’Europe (France et Belgique) et l’Afrique. Dans la perspective de poursuivre ce lieu de rencontre entre la pratique et la recherche en psychologie, le virage numérique de la RQP, notamment via la plateforme Érudit, a permis de favoriser l’accessibilité aux plus curieux et d’alimenter les réflexions pratiques et scientifiques. D’autres projets demeurent à venir et les prochains thèmes traités seront entre autres la violence des femmes, les troubles anxieux …
Le comité de gestion de la RQP remercie les auteurs qui soumettent le fruit de leurs recherches et de leur pratique clinique en aussi grand nombre depuis toutes ces années. Nous espérons que l’ensemble des textes qui suit, de même que ceux publiés au cours des 40 dernières années, stimulera une envie de contribuer aux progrès scientifiques dans le domaine de la psychologie.