Abstracts
Résumé
Cet article reprend l’analyse des -s finals non étymologiques à la 1sg de certains verbes français, par ex., (je) Ii > (je) lis. Il y est montré que cet -s n’était pas à l’origine un simple fait de graphie, mais qu’il notait une consonne articulée [s] - au moins dans certains dialectes - et que cette consonne se prononçait encore au milieu du XVIe siècle. Ce -s n’est pas une forme analogique de la 2sg, comme il est souvent admis. Au contraire, il s’est créé une nouvelle marque de 1sg à la suite de changements phonétiques réguliers tels que la consonne finale -s de certains radicaux verbaux a été réinterprétée comme une marque de 1sg, phonétiquement identique à celle de la 2sg. C’est le syncrétisme entre ces deux marques de personne qui a permis la généralisation (incomplète) du -s de 1sg à de nouvelles formes verbales.
Abstract
This article re-examines the status and development of non-etymological final -s of 1sg verb forms in the history of French, e.g., (je) Ii > (je) lis 'I read'. It is argued that these consonants were not mere silent graphic signs, but represented an [s]-sound—at least in some dialects—still pronounced in the middle of the 16th century. This ending was not analogically derived from the 2sg person ending, as is often claimed. Instead, a new 1sg person ending was created when regular phonetic changes allowed some stem-final -s's to be reinterpreted as a 1sg person marker, phonetically identical to the etymological 2sg person marker -s, as in (tu) lis 'you read'. The ensuing syncretism between the two person markers is responsible for the (partial) generalization of 1sg -s to new verb forms.
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