Revue québécoise de linguistique
Volume 15, Number 2, 1986 Linguistique théorique. Hommage à Judith Mc A’Nulty
Table of contents (19 articles)
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Présentation
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Sur la définition des variables
Anne-Marie Di Sciullo
pp. 15–40
AbstractFR:
Nous argumentons en faveur d’une définition strictement intrinsèque et syntaxique de la catégorie des variables dans le cadre de la théorie gouvernement-liage. L’analyse de structures de l’italien contenant des objets nuls, des PROarb et des pronoms résomptifs appuie l’idée que les notions de variable syntaxique et de variable sémantique ne sont pas coextensives. Des arguments qui ont trait à la typologie des catégories vides et aux propriétés de la théorie unifiée du liage, au sens de McA’Nulty (1983) et di Sciullo (1982), justifient indépendamment une définition intrinsèque de la catégorie des variables syntaxiques. Dans notre système, les variables sont les seules catégories vides marquées d’un Cas, ce qui les rend grammaticalement distinctes des autres catégories vides. En outre, des définitions contextuelles pour les catégories syntaxiques, et donc pour les variables syntaxiques, sont exclues par les principes de la théorie grammaticale que nous proposons.
EN:
We argue in favor of a strictly syntactical and intrinsic definition for the category of variables in the Government Binding theory. The analysis of italian constructions involving null objects, PROarb and resumptive pronouns provides evidence that the notions syntactic variables and semantic variables are not coextensive. Arguments related to the typology of empty categories and to the properties of the unified binding theory, in the sense of McA'Nulty (1983) and di Sciullo (1982), justify independently an intrinsic definition of syntactic variables. In our system, variables are the only empty category with Case, this makes them grammatically distinct from the other empty categories. Furthermore, contextual definitions for syntactic categories, and thus for syntactic variables, are excluded by the principles of the theory of grammar that we propose.
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Note sur les verbes météorologiques
Nicolas Ruwet
pp. 43–55
AbstractFR:
Pourquoi les phénomènes météorologiques sont-ils souvent exprimés par des phrases qui n’ont pas la structure normale argument-prédicat (cf. il pleut)? La réponse est à chercher dans la manière dont ces phénomènes sont perçus et vécus dans l’expérience : il s’agit d’événements dans lesquels il est très artificiel de distinguer l’événement même d’un être ou objet auquel cet événement arrive. Une critique est faite des tentatives de réduire ces cas à des structures propositionnelles standards. Les phrases météorologiques qui semblent avoir une structure propositionnelle standard (le vent souffle, alld. der Wind weht, jap. ame ga furu) sont à leur manière aussi étranges que il pleut.
EN:
Why is it that atmospheric phenomena are often expressed by sentences without a standard argument-predicate structure (cf. it's raining)? The answer to this is to be seeked in the way these phenomena are experienced: they are perceived as events in which it is highly artificial to distinguish the event proper from some being or object to which the event happens. Former attemps to reduce this case to standard propositional structures are criticized. It is shown that atmospheric sentences which seem to display a standard propositional structure (the wind is blowing, German der Wind weht, Japanese ame ga furu) are in their own way as strange as it's raining.
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Des verbes ou compléments locatifs « Hamlet » à l’effet du même nom
Jean-Paul Boons
pp. 57–88
AbstractFR:
La pertinence générale des rôles casuels ou thématiques de « source » (le lieu d’où on vient) et de « but » (le lieu où on va) est le plus souvent admise sans discussion en grammaire générative depuis les années 1965-1970, mais aussi bien dans toute l’histoire de la grammaire depuis l’antiquité. Une étude exhaustive à base syntaxique des verbes « locatifs » du français démontre le manque de généralité de ce schème sémantique spatio-temporel. Approprié aux seuls procès figurant obligatoirement un déplacement (les verbes dits « de mouvement »), le flou qu’il introduit dans la description des autres dissimule en la disséminant la classe la plus régulière et la plus productive : celle des verbes figurant la causation ou la cessation d’un état de choses locatif statique. Quelques années d’études classificatoires auront ainsi permis de montrer, par la remise en cause d’un préjugé plus que séculaire, qu’une sémantique aspectuelle (i.e. temporelle) convient mieux qu’une sémantique spatiale à une représentation intégrée prédisant les propriétés syntaxiques des procès impliquant une localisation. Contrairement à un autre préjugé, plus récent celui-là, les pratiques taxinomique et théorique ne sont pas aux antipodes l’une de l’autre, et leur articulation conduit à des hypothèses explicatives nouvelles sur la structure de la phrase simple, autrement dit sur le lexique conçu comme indissociable de la syntaxe, tel qu’il émerge des travaux du L.A.D.L.
EN:
The general relevance of the case or thematic notions "source" and "goal" in generative grammar is assumed, more often than not, since 1965-1970, but also troughout the history of grammar since antiquity. A syntactically grounded exhaustive study of the "locative" verbs of French shows the lack of generality of this spatio-temporal semantic scheme. Although it is appropriated for the processes obligatorily involving a transfer (the so-called "movement verbs"), the fuzziness introduced by this scheme into the description of others blurs by breaking it up the most regular and productive class: the verbs depicting the causation or the bringing to an end of a locative state of things. A few years of classificatory studies will have thus permitted one to show, thereby challenging a centuries-old prejudice, that an aspectual (i.e. temporal) semantics is more fitted than a spatial one to an integreted description predicting the syntactic properties of the process implying localisation. Contrary to another but more recent prejudice, taxinomic and theorical practice are not in contradiction, and bringing them together leads to new explanatory hypotheses concerning the structure of simple sentences, i.e., concerning the kind of syntax-bound lexicon that has been emerging from work done by the L.A.D.L.
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θ-Role Assignment in Derived Nominals
Joseph Emonds
pp. 91–106
AbstractEN:
Chomsky and Stowell attribute an asymmetry in noun and verb complement systems to how these categories assign Case. Here, Case assignment is dependent on structural configurations that θ-role theory determines; it is the latter which explains asymmetries in the noun and verb complement systems.
Several predicate attribute and Vk (clausal) complement types are examined, and all confirm the θ-role theory in which V can assign θ-roles directly to sisters of any phrasal type, while N and A can assign θ-roles only "indirectly," to Ymax appearing in PP structures. This predicts the new patterns examined here, as well as the asymmetry in how objects of verbs and derived nominals are syntactically realized.
FR:
Chomsky et Stowell attribuent l’asymétrie entre les compléments des noms et ceux des verbes aux propriétés respectives d’assignation de Cas de ces deux catégories. Ici, l’assignation du Cas dépend des configurations structurales déterminées par la théorie des rôles thématiques; c’est cette dernière qui explique les asymétries entre le système de complémentation du nom et celui du verbe.
Plusieurs types d’attributs prédicatifs et de compléments Vk (phrastiques) sont examinés, et tous confirment la théorie Thêta selon laquelle V peut assigner des rôles thématiques directement aux soeurs de n’importe quel noeud phrastique, alors que N et A ne peuvent assigner qu’indirectement des rôles thématiques aux Ymax apparaissant dans des structures de PP. Ceci prédit les nouveaux patrons examinés ici, ainsi que l’asymétrie relative à la réalisation des objets des verbes et des nominaux dérivés.
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A Note on Passive-Like Statives in Quechua
Pieter Muysken
pp. 109–118
AbstractEN:
In this note I try to provide an analysis of passive-like stative constructions in Quechua which starts out from the idea that there are not just two types of chains in syntactic representations: A ( = argument) - chains and Ā ( = operator) - chains, but a third type as well: predication chains. The analysis is a substantial improvement over earlier ones and leads us to a preliminary account of the formal properties of predication chains.
FR:
Dans ce bref article j’essaie d’analyser des constructions statives à sens passif en quechua, partant de l’idée qu’il n’y a pas seulement deux types de chaîne dans la représentation syntaxique d’une phrase, des chaînes -A ( = argument) et des chaînes -Ā ( = opérateur), mais aussi un troisième type : des chaînes formées par prédication. L’analyse représente une amélioration substantielle des analyses antérieures, et nous amène à une perspective préliminaire sur les propriétés formelles des chaînes prédicatives.
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L’accord du participe passé en français : accord = Cas
Claire Lefebvre
pp. 121–133
AbstractFR:
Cet article propose une analyse des faits d’accord du participe passé en français. L’analyse suggérée repose sur l’idée de base que l’accord du participe passé (avec avoir et être) opère à partir de la trace du NP qu’il gouverne. Il est proposé que l’accord du participe passé consiste en la réalisation phonétique (ou épellation) des traits de genre et de nombre de la trace de son objet antéposé plutôt qu’en une règle de copiage ou de vérification de ces traits. Il est proposé que les traits de genre et de nombre sur le participe peuvent être vus comme une marque de Cas. L’accord crée une chaîne ayant les propriétés d’une chaîne de Cas.
EN:
This paper proposes an analysis of past participle agreement in French. The analysis is based on the idea that past participle agreement (with have and be) operates from the trace of the NP it governs. It is proposed that past participle agreement is in fact the spelling out of features of gender and number of the trace of the preposed object rather, than a feature copying rule. It is suggested that features of gender and number on the past participle may be viewed as a Case Agreement creates a Chain having the properties of a Case Chain.
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On Non-Anaphor Reflexives
Susanne Carroll
pp. 135–165
AbstractEN:
In this paper, we present an analysis of French reflexives wherein we distinguish between anaphor and referential reflexives. Each type of reflexive corresponds to a distinct set of properties. We show that the clitic se possesses the properties of the anaphor while the forms lui/lui-même possess the properties of referential reflexives. We formulate the following hypothesis: the anaphor is an operator whose domain is VP and which is positioned in French in the syntatic component. In this position, the anaphor can be indexed by the subject which becomes its antecedent. The indexation procedure occurs via the rule of Predication at Logical Form. French thus differs from English (which also possesses two types of reflexive) in that the English reflexive is positioned only at LF. We demonstrate how the various properties of the two reflexives fall out from our analysis (for both languages), showing that overt reflexives can be described without resorting to the binding theory.
FR:
Dans cet article nous présentons une analyse des formes réfléchies du français dans laquelle nous faisons une distinction entre les réfléchis anaphores et les réfléchis référentiels. La distinction se fait à partir de deux ensembles de propriétés différentes auxquelles correspondent d’une part le clitique se (le réfléchi anaphore), d’autre part les pronoms lui/lui-même (les réfléchis référentiels). Notre hypothèse est la suivante : l’anaphore est un opérateur dont le domaine est le SV. En français, l’anaphore est mise en position d’adjonction dans la composante syntaxique. Dans cette position, l’anaphore se trouve indexée par le sujet qui devient par conséquent son antécédent obligatoire. L’indexation s’effectue par la règle de Prédication au niveau de la Forme Logique. Le français diffère de l’anglais en ce qui concerne la mise en position de l’opérateur. Celle-ci a lieu dans la syntaxe en français mais dans la Forme Logique en anglais. Nous démontrons en quoi les propriétés des réfléchis anaphores diffèrent des propriétés des réfléchis référentiels et comment ces propriétés découlent de notre analyse.
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Le statut des « deux a » en français québécois
Denis Dumas
pp. 167–196
AbstractFR:
L’origine lointaine de la différenciation de deux types de A selon la postériorité remonte à la perte des /s/ finals de syllabe, acquise au 13e siècle dans l’ensemble des contextes. La distribution actuelle de ces deux types de variantes, toutefois, résulte de la généralisation progressive du timbre postérieur au contexte de durée et à la position finale à la fois, à partir de plusieurs procédés hétérogènes actifs à différentes époques, avec ou sans recoupements entre eux. L’analyse synchronique doit poser deux voyelles /a/ et /a:/ distinctes par la longueur, le timbre postérieur étant une propriété dérivée; un certain nombre d’arguments font préférer cette analyse, qui permet aussi de gagner en cohérence ailleurs dans le système. Qu’elle coïncide pour l’essentiel avec l’analyse historique du phénomène montre simplement que sur ce point précis en tout cas, la langue s’est montrée relativement conservatrice depuis quelques siècles.
EN:
The differentiation of two types of A according to backness dates back to the loss of syllable-final /s/, which had been completed in the 13th century in all contexts. However, the synchronic distribution of these two types of variants resulted from the progressive generalization of the back quality to the context of length and to final position as well, due to several processes that were active at different periods, with partial overlapping among them. The synchronic analysis is forced to posit two vowels /a/ and /a:/ distinct in length, backness being a derived property. Several arguments favor that analysis, which also increases the consistency in other parts of the system. For that analysis to match the historical analysis in its essential features simply shows that at least for the differentiation of A, the language has remained relatively stable for many centuries.
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La loi de position ou de l’explication en phonologie historique
Yves-Charles Morin
pp. 199–231
AbstractFR:
On attribue un grand nombre des changements historiques ayant affecté le timbre des voyelles en français à l’effet de la loi de position, qui dans une de ses formulations, dit que les voyelles ont tendance à s’ouvrir en syllabe fermée et à se fermer en syllabe ouverte. Nous examinons ici différentes interprétations de cette loi (formulation, portée, progression dans le temps, valeur descriptive et explicative), et montrons que celle-ci ne constitue qu’un schéma vague, souvent incorrect et sans vraie valeur explicative. Nous proposons au contraire que les changements décrits par la loi de position s’expliquent essentiellement en fonction de la durée vocalique, et en particulier que les voyelles longues tendent à se fermer et les voyelles brèves à s’ouvrir.
EN:
Many changes in the history of the French vowel system have been credited to a simple law—the loi de position, one formulation of which says that vowels tend to rise in open syllables and to fall in closed ones. I examine here various proposals concerning this diachronic law: its formulation, its scope, the period during which it applies, its descriptive and explanatory value, and conclude that it is altogether imprecise, inaccurate and unexplanatory. A better analysis directly relates these changes to vowel length, in particular, long vowels often rise and short vowels often fall.
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Un modèle pour l’alternance de langue sous la contrainte d’équivalence
David Sankoff and Sylvie Mainville
pp. 233–245
AbstractFR:
Comment peut-on combiner les grammaires de deux langues afin de construire un modèle du comportement des bilingues? Plus spécifiquement, est-ce possible de trouver un modèle de l’alternance de langue qui est soumise à la contrainte d’équivalence sur l’ordre des mots? Nous répondons à cette question au niveau formel, en nous servant de grammaires indépendantes du contexte qui rendent compte du comportement unilingue et du comportement bilingue. Notre solution satisfait à plusieurs conditions qui portent sur l’identification de la langue à assigner aux constituants de la phrase. Nous montrons comment adapter la théorie des grammaires probabilistes à la prédiction de la fréquence de points d’alternance possibles dans une situation donnée de bilinguisme et nous l’appliquons à quelques paires de langues qui diffèrent entre elles par rapport à l’ordre des mots.
EN:
Given the grammars of two langues, how can we combine them to model bilingual behaviour such as code-switching under the equivalence constraint on word-order? We answer this question on the formal level, making use of context-free grammars for both unilingual and bilingual behaviour. Our solution satisfies a number of conditions on the language assigned (if any) to higher-order constituents in the phrase-structure. We show how to adapt the theory of probabilistic grammars to the prediction of switch-point abundance for a given bilingual situation and we apply this to a number of language pairs exhibiting diverse word-order contrasts.
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Le changement terminologique planifié : un cas particulier de changement linguistique
Denise Daoust
pp. 247–269
AbstractFR:
Cet article se veut être une réflexion qui pose les premiers jalons en vue de l’élaboration d’un modèle d’analyse du changement linguistique planifié. En se basant sur une expérience d’implantation terminologique dans une entreprise québécoise, l’auteur dégage les principaux facteurs socio-démographiques et psycho-sociaux qui jouent un rôle dans le changement terminologique. À partir des caractéristiques spécifiques à ce type de changement, elle propose de distinguer le changement linguistique naturel du changement linguistique planifié et de traiter ce dernier dans le cadre de la problématique développée par Weinreich, Labov et Herzog (1968) en tenant compte de certaines données propres au changement planifié.
EN:
The following article shows the way towards the elaboration of a model for the analysis of language change in the context of language planning. After having discussed the most important socio-demographic and psychological factors which influence terminology change in a Québec business firm, the author distinguishes between what she calls a "natural" language change and a "planned" or "induced" language change. She proposes to treat planned terminological change within a modified frame-work based on the Weinreich, Labov and Herzog (1968) model.
Notes et remarques
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Sur les phrases du type « Elle a de qui tenir »
John Goldsmith and Jessie Pinkham
pp. 273–277
AbstractFR:
L’existence des phrases telles que « elle a de qui tenir », où le mot de fait partie d’une expression idiomatique, suggère qu’une position nulle peut apparaître dans certaines positions syntaxiques (par exemple, après certains verbes d’existence) si elles sont suivies par certaines structures qui se comportent comme des relatives à temps non-fini (ici, « de qui tenir »). De telles structures se rencontrent dans d’autres langues romanes. Pourtant, d’autres phrases qui ressemblent à ce premier groupe existent en français (à la différence des autres langues romanes) où le de en question n’est pas la préposition indépendente de, mais plutôt le de qui se trouve au sein du syntagme nominal uniquement en français (par exemple, « elle a de quoi boire »).
EN:
Sentences such as "elle a de qui tenir", where the de forms an idiomatic lexical entry with tenir ("tenir de" = "take after"), suggests that in certain syntactic positions (following verbs of existence, inter alia) null positions can appear when followed by certain structures that behave much like infinitival relatives (here, "de qui tenir"). Such structures are paralleled in other Romance languages. However, other superficially parallel sentences exist in French (though not the other Romance languages) where the de in question is not the independent preposition de, but rather the French-specific NP-internal de, as in "elle a de quoi boire."
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Remarque sur deux hypothèses paramétriques
Marie-Thérèse Vinet
pp. 279–286
AbstractFR:
Cette remarque remet en question une hypothèse paramétrique dans la grammaire en particulier celle de Keyser et Roeper (1984) qui ont utilisé les implications d’un nouveau paramètre lié à l’absence ou la présence d’un clitique en surface afin d’expliquer certaines différences entre l’anglais et l’italien relativement à des faits de contrôle avec des constructions moyennes. Il est proposé une analyse complémentaire pour rendre compte de certains contre-exemples en anglais et en français. Cette approche permet une plus grande flexibilité à l’analyse de Keyser et Roeper puisque des phénomènes lexicaux concernant le contrôle avec certains compléments adverbiaux peuvent également intervenir dans ces constructions moyennes.
EN:
This study presents an analysis of a parametric approach for middle constructions in English and Italian as proposed by Keyser and Roeper (1984). These authors have observed that the grammar of English introduces an abstract clitic "si" which absorbs Case and the Agent theme. The differences between English and Italian concerning control phenomena in middle constructions would then follow from this hypothesis. It is demonstrated, however, that data from French and English are much more complex than Keyser's and Roeper's analysis suggests. Middle constructions seem to exhibit different types of semantic restrictions linked to the adjunct with respect to control.
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Qu’entendre par « grammaire traditionnelle »?
Jean-Claude Chevalier
pp. 289–296
AbstractFR:
Constatant que l’on emploie souvent le terme de « grammaire traditionnelle » pour désigner une entité assez vague, l’auteur tente de cerner ce qu’il estime un point critique : la naissance de grammaires françaises qui tentent d’adapter les analyses de la Grammaire générale aux besoins nouveaux de l’enseignement définis lors de la création des Écoles centrales, puis des Lycées (fin XVIIIe — début XIXe siècle). Il étudie les points essentiels du dispositif : création d’une syntaxe sémantico-morphologique, d’une conjonction analyse grammaticale/syntaxique. Il estime que les défauts aujourd’hui dénoncés de cette grammaire ont pour origine le rôle trop large donné à cette grammaire qui excédait les capacités d’analyse qu’elle offrait.
EN:
Having observed that the term "traditional grammar" is often used to designate a rather vague entity, the author tries to circumscribe that which he estimates to be a critical issue: the birth of French Grammars that attempt to adapt the analyses of the "Grammaire Générale" to the new needs of teaching as defined when the "Écoles Centrales" and later the "Lycées" were created (end of the XVIIIth — beginning of the XIXth centuries). He examines the essential points of the disposition: the creation of a semantic-morphological syntax, the conjunction of grammatical/syntactical analysis. He estimates that the defects of traditional grammar which are denounced today have their origin in the over preponderant role accorded to it which far exceded the analytical capabilities it offered.
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Lexique-grammaire et adverbes : deux exemples
Maurice Gross
pp. 299–310
AbstractFR:
On analyse deux constructions qui servent de sources à des adverbes de temps comme il y a dix ans, et les dates : le 6 septembre.
Ces exemples servent à l’utilisation de deux notions générales dans la méthode d’analyse :
la notion de forme figée,
la notion de verbe support.
Ces constructions rendent compte de manière naturelle des particularités des adverbes étudiés.
EN:
We analyze two constructions of French as sources of time adverbials such as il y a dix ans (ten years ago) and dates: the 6th of September.
These examples illustrate the use of two basic notions as an analytical method:
the notion of frozen form,
the notion of support verb.
The two constructions account in a natural fashion for peculiarities shown by the corresponding adverbs.