Volume 31, Number 1, 2018
Table of contents (18 articles)
Études
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L’accord commercial entre le Canada et l’Union européenne prévoit-il une résolution des différends par arbitrage ou règlement judiciaire ?
Andrea K. Bjorklund and Jonathan Brosseau
pp. 1–36
AbstractFR:
En octobre 2015, l’Union européenne (UE) a inauguré sa stratégie de libre-échange, Le commerce pour tous, qui spécifiait que la Commission européenne inclurait dorénavant dans ses accords commerciaux modernisés un « système juridictionnel public des investissements », composé d’un Tribunal de première instance et d’un Tribunal d’appel, qui opèrerait à la manière des cours traditionnelles. Un système juridictionnel des investissements (SJI) a depuis été intégré dans l’Accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada, dans l’Accord de libre-échange entre l’UE et le Vietnam, dans l’Accord de libre-échange entre l’UE et Singapour et dans l’Accord global UE-Mexique. Est-ce que le SJI est réellement une cour, comme le soutiennent les parties signataires ? En se fondant sur des arguments de théorie juridique et politique, il appert que le SJI représente un hybride entre l’arbitrage consensuel et les cours nationales et internationales. Plus précisément, il constitue une forme davantage institutionnalisée d’arbitrage d’investissement. Le SJI est basé sur le consentement bilatéral et limité des parties, il adopte l’idée d’avoir un représentant neutre sur le banc (bien que plus éloigné des parties au différend spécifique) et il est constitué de manière à rendre justice principalement pour les parties en cause plutôt que pour assurer le développement cohérent du droit dans l’arbitrage d’investissement plus largement. Il s’écarte des arbitrages traditionnels en incorporant des règles de procédure et des garanties éthiques plus robustes et détaillées, mais il ne constitue pas une cour à part entière.
EN:
In October 2015, the European Union (EU) launched its Trade for All strategy, which specified that the European Commission would from then on include in its modernized trade agreements a “public investment court system” consisting of a Tribunal of First Instance and an Appeals Tribunal that would operate like traditional courts. An Investment Court System (ICS) has since been integrated into the EU-Canada Comprehensive Economic and Trade Agreement, the EU-Vietnam Free Trade Agreement, the EU-Singapore Free Trade Agreement and the EU-Mexico Global Agreement. Is the ICS really a court, as the signatory parties contend? Based on legal and political theory arguments, it appears that the ICS represents a hybrid between arbitration and judicial settlement in international law. More precisely, it represents a further-institutionalized form of investment arbitration. The ICS is based on the bilateral and narrow consent of the disputing parties, adopts the idea of having a neutral representative on the bench (albeit one more distant from the parties in the specific dispute at hand), and is constituted in a way primarily to do justice as between the parties rather than to ensure the consistent development of investment law broadly. It departs from typical arbitral proceedings by incorporating more robust and detailed procedural rules and ethical safeguards for decision-makers, but it falls short of being a full-fledged court.
ES:
En octubre de 2015, la Unión Europea (UE) inauguró su estrategia El comercio para todos, que especificaba que la Comisión Europea incluiría de ahí en adelante en sus acuerdos comerciales modernizados un “sistema jurisdiccional público de inversiones”, compuesto por un Tribunal de Primera Instancia y un Tribunal de Apelaciones, que operaría a la manera de los tribunales tradicionales. Desde entonces, un sistema de inversión jurisdiccional (SJI) se ha integrado en el Acuerdo Económico y Comercial Global entre la UE y Canadá, en el Acuerdo de Libre Comercio entre la UE y Vietnam, en el Acuerdo de Libre Comercio entre la UE y Singapur y el Acuerdo Global México-UE. ¿Es el SJI realmente un tribunal, como argumentan las partes firmantes? Sobre la base de argumentos de teoría legal y política, parece que el SJI representa un híbrido entre el arbitraje consensual y los tribunales nacionales e internacionales. De hecho, es una forma más institucionalizada de arbitraje de inversiones. El SJI se basa en el consentimiento bilateral limitado de las partes, adopta la idea de tener un representante neutral en la banca (aunque más distante de las partes en la disputa específica) y se constituye de una manera que proporciona justicia principalmente a las partes en lugar de garantizar el desarrollo consistente de la ley en el arbitraje de inversiones de manera más amplia. Se aparta de los arbitrajes tradicionales al incorporar reglas de procedimiento más sólidas y detalladas y garantías éticas, pero no consiste en un tribunal pleno.
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PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET EXPROPRIATION INDIRECTE DANS LES ACCORDS MÉGA-RÉGIONAUX
Kintxo Freiss
pp. 37–74
AbstractFR:
La question de la protection de l’environnement est devenue récurrente lors de la négociation d’accords économiques et d’investissements internationaux. Elle a souvent été reliée à la notion d’expropriation indirecte. Or, l’expropriation indirecte est une notion complexe. Elle soulève la question de l’interprétation qui en est faite et, donc, de la définition que lui donne le droit international de l’investissement. Cette étude analysera la notion d’expropriation indirecte telle qu’énoncée par l’Accord économique et commercial global (AECG) et le Partenariat transpacifique (PTP), car ces deux traités illustrent une certaine évolution incrémentale du droit international des investissements, grâce à la présence d’une dynamique entre la pratique arbitrale et la négociation des accords internationaux. Alors que ces traités ont été vivement critiqués par une part non négligeable de la société civile et par une partie de la classe politique, les résultats de ce travail de recherche soulignent qu’il résulte de ces accords un meilleur encadrement de l’expropriation indirecte. Ils établissent un juste équilibre entre la poursuite de politiques légitimes, dont la protection de l’environnement fait partie, et la protection des investissements étrangers. De fait, l’AECG et le PTP énoncent des règles claires et précises au niveau de l’expropriation indirecte qui limitent les interprétations extensives de la notion d’expropriation indirecte et qui garantissent l’exercice du pouvoir réglementaire des États. Toutefois, un certain nombre de failles demeurent persistantes et les parties à l’accord pourraient certainement aller encore plus loin, afin de favoriser de meilleures marges de manoeuvre pour les États, en vue de protéger leur environnement.
EN:
The issue of environmental protection has become a recurrent theme for the negotiation of economic and international investment agreements. It has often been linked to the notion of indirect expropriation. However, indirect expropriation is a complex notion. It raises the question of its interpretation, and thus of the definition given by international investment law. This article analyzes the indirect expropriation notion as set out by the Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) and the Trans-Pacific Partnership (TPP), considering that these two treaties illustrate a form of incremental evolution of international investment law, due to the presence of an interplay between arbitration practice and the negotiation of international agreements. While these treaties have been strongly criticized by a large segment of civil society and by part of the political class, the results of this research underline that these agreements result in a better framing of indirect expropriation, with the objective of establishing a fair balance between the pursuit of legitimate policies, including environmental protection, and the protection of foreign investment. Indeed, CETA and the TPP enunciate clear and specific rules on indirect expropriation, which limit extensive interpretations of this notion, and guarantee the exercise of state regulatory authority. However, several flaws persistently remain, and the Parties to the agreements could certainly go further in order to favor better leeway for states to protect their environment.
ES:
El tema de la protección ambiental se ha vuelto recurrente en la negociación de acuerdos económicos y de inversión internacionales. A menudo se ha vinculado a la noción de expropiación indirecta. La expropiación indirecta es una noción compleja. Plantea la cuestión de la interpretación que se hace de ella y, por lo tanto, de la definición que le da el derecho internacional de la inversión. Este estudio analizará la noción de expropiación indirecta según lo establecido en el Acuerdo Económico y Comercial Integral (CETA) y el Acuerdo de Asociación Transpacífico (TPP), ya que estos dos tratados ilustran una cierta evolución incremental del derecho internacional de la inversión, gracias a la presencia de una dinámica entre la práctica arbitral y la negociación de acuerdos internacionales. Si bien estos tratados han sido fuertemente criticados por una parte significativa de la sociedad civil y por una parte de la clase política, los resultados de este trabajo de investigación subrayan que de estos acuerdos se obtiene un mejor marco de la expropiación indirecta. lograr el equilibrio adecuado entre la búsqueda de políticas legítimas, de las que forma parte la protección del medio ambiente, y la protección de la inversión extranjera. De hecho, el CETA y el TPP establecen reglas claras y precisas para la expropiación indirecta que limitan las interpretaciones extensas de la noción de expropiación indirecta y que garantizan el ejercicio del poder regulador de los Estados. Sin embargo, persisten varias lagunas y las partes del acuerdo podrían ir más lejos, a fin de crear un mayor espacio de maniobra para que los Estados protejan su medio ambiente.
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Le Brexit au regard des droits des traités et des organisations internationales
Thierry Garcia
pp. 75–89
AbstractFR:
L’objet et l’intérêt de cet article consistent à examiner l’impact du Brexit sur les rapports respectifs entre les ordres juridiques international, de l’Union européenne et du Royaume-Uni au regard des droits des traités et des organisations internationales. Dans l’espace et dans le temps, un triple mouvement peut être observé. En effet, l’application du droit des traités sous le prisme des organisations internationales consacrée par le Brexit, la participation du Royaume-Uni aux organisations internationales impactée par ce droit des traités et, enfin, une application modifiée du droit des traités à la lumière des organisations internationales après le Brexit, seront successivement étudiées.
EN:
The purpose and interest of this article is to examine the impact of Brexit on the respective relationship between the international legal orders, that of the European Union and that of the United Kingdom with regard to the rights of treaties and international organizations. In space and time, a triple movement can be observed. Indeed, the application of the law of treaties under the prism of international organizations dedicated by the Brexit, the participation of the United Kingdom in international organizations affected by this law of treaties and finally a modified application of the law of treaties in the light of international organizations after Brexit, will be successively studied.
ES:
El propósito y interés de este artículo es examinar el impacto del Brexit en la relación respectiva entre las órdenes legales internacional, de la Unión Europea y del Reino Unido con respecto a los derechos de los tratados y de las organizaciones internacionales. En el espacio y el tiempo, se puede observar un triple movimiento. De hecho, la aplicación del derecho de los tratados bajo el prisma de las organizaciones internacionales dedicada por el Brexit, la participación del Reino Unido en los organismos internacionales afectada por este derecho de los tratados y, finalmente, una aplicación modificada del derecho de los tratados a la luz de las organizaciones internacionales después de Brexit, serán estudiadas sucesivamente.
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L’IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE DANS L’ESPACE EURO- MÉDITERRANÉEN ET LA PROTECTION DES DROITS FONDAMENTAUX
Azzouz Kerdoun
pp. 91–118
AbstractFR:
La question de l’immigration irrégulière bouscule aujourd’hui les pays des deux rives de la Méditerranée, car le phénomène migratoire engendre de nombreux drames humains à chaque traversée de la mer, inacceptables pour la conscience de l’humanité. La réalité est que cette immigration, vu son caractère « clandestin », ne cesse d’alimenter les débats, tant au niveau européen qu’au niveau maghrébin, voire même au niveau africain. Pour l’Afrique, d’où partent par vagues successives les jeunes migrants, c’est une perte de bras valides pour le développement. La migration irrégulière préoccupe beaucoup les dirigeants politiques, du fait de son ampleur et de son impact sur les pays de transit et d’accueil. Elle serait la cause de problèmes sociaux, politiques et sécuritaires. La crainte est que cette immigration considérée comme « porteuse de risques », constitue une menace et un danger pour la stabilité, la cohésion sociale et l’identité des sociétés d’accueil. Cet article analyse la situation des migrants qui sont en porte à faux avec les législations nationales relatives à l’entrée et au séjour sur le territoire des pays de réception, et relève les violations de leurs droits de l’homme au court des étapes de leur voyage. Ceci demande une protection juridique en considération de la personne humaine, conformément aux principes du droit international qui reconnait et énonce des droits en faveur des migrants et des réfugiés.
EN:
The question of irregular immigration is shaking up the countries on both shores of the Mediterranean today, because the migration phenomenon generates many human tragedies at each crossing of the sea, unacceptable for the conscience of humanity. The reality is that this immigration, because of its “clandestine” nature, continues to fuel the debates, both at European and Maghreb levels, or even at the African level. For Africa, from which successive migrant waves leave, it is a loss of valid arms for development. Irregular migration is of great concern to political leaders because of its scale and impact on transit and host countries. It would be the cause of social, political and security problems. The fear is that this immigration, considered as “risk-bearing”, constitutes a threat and a danger for the stability, the social cohesion and the identity of the host societies. This article analyzes the situation of migrants who are at odds with national laws on entry and residence in the receiving countries, and notes violations of their human rights at the stages of their trip. This requires legal protection in consideration of the human person, in accordance with the international law principles that recognize and outline rights for migrants and refugees.
ES:
El tema de la inmigración ilegal trastorna en la actualidad los países de las dos orillas del Mediterráneo, como la migración crea muchos dramas humanos en cada paso del mar, inaceptables para la conciencia de la humanidad. La realidad es que esta inmigración, dado su carácter “clandestino”, sigue siendo objeto de debate, tanto a nivel europeo y del Magreb, incluso a nivel africano. Para África, de donde salen las olas migratorias sucesivas, es una pérdida de brazos válidos para el desarrollo. La migración irregular es una gran preocupación para los líderes políticos debido a su escala y su impacto en los países de tránsito y de acogida. Sería la causa de problemas sociales, políticos y de seguridad. El temor es que esta inmigración, considerada como “riesgosa”, constituya una amenaza y un peligro para la estabilidad, la cohesión social y la identidad de las sociedades de acogida. Este artículo analiza la situación de los migrantes que están en conflicto con las leyes nacionales de entrada y residencia en los países receptores, y señala las violaciones de sus derechos humanos en las etapas de sus viajes. Esto requiere protección legal en consideración de la persona humana, de acuerdo con los principios del derecho internacional que reconocen e introducen derechos de los migrantes y refugiados.
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La gestation pour autrui : l’influence des droits fondamentaux européens sur le droit international privé
Camille Pons
pp. 119–142
AbstractFR:
La technique de la gestation pour autrui est le fait, pour une femme, de porter un enfant pour le compte d’autrui. La prohibition de la maternité de substitution par de nombreux ordres juridiques et, au contraire, l’acception de celle-ci par d’autres poussent les individus en désir d’enfant à profiter de la diversité des systèmes juridiques pour y recourir à l’étranger. Que les États acceptent un tel processus ou non, ils se retrouvent confrontés à la question du sort des enfants nés d’une gestation pour autrui dès lors que les parents d’intention font un retour dans leur pays d’origine. Cette technique de procréation met le droit international privé, qui peine à trouver des solutions adaptées, à rude épreuve. À ces difficultés s’ajoutent les droits fondamentaux européens dont la rationalité diffère fortement de celle à l’oeuvre en droit international privé. La question de la gestation pour autrui illustre pleinement cette collision des rationalités et les nombreux points de frictions techniques et épistémologiques entre les deux droits. Un regard rétrospectif de l’appréhension de la gestation pour autrui par les ordres juridiques montre l’exclusivisme originel du raisonnement de droit international privé pour traiter de la question, avant de constater récemment une prévalence de la logique des droits fondamentaux européens. Un certain nombre de barrières posées par les techniques de droit international privé sont ainsi repoussées pour offrir une reconnaissance des situations familiales en faisant de la réalité biologique la pierre angulaire de la reconnaissance. Pour autant, l’irruption des droits fondamentaux dans la résolution des litiges transfrontaliers relatifs à la gestation pour autrui n’est pas sans poser des difficultés liées au respect des ordres publics nationaux et au respect des droits de l’homme des différentes personnes impliquées dans le processus. D’autres voies devront donc être explorées pour offrir un cadre règlementaire adapté.
EN:
Gestational surrogacy is the act of a woman carrying a child on behalf of another person. The prohibition of surrogacy in numerous jurisdictions, and on the contrary, its acceptance by others, lead individuals wishing to have a child to benefit from the diversity of legal systems by resorting to it abroad. Whether states accept such a process or not, they are confronted with the question of the fate of children born from gestational surrogacy once the intended parents return to their country of origin. This reproductive technology severely tests international private law, which struggles to find appropriate solutions. To these difficulties are added European fundamental rights, for which the rationality differs greatly from the one guiding international private law. The question of gestational surrogacy fully illustrates this collision of rationalities and the numerous technical and epistemological points of friction between both legal regimes. A retrospective analysis of the apprehension surrounding gestational surrogacy demonstrated by legal systems showcases the original exclusivism of international private law’s reasoning towards this question, before finding a recent prevalence of the logic of European fundamental rights. A certain number of obstacles brought about by the techniques of international private law are thus warded off to offer a recognition of family situations by rendering biological reality the cornerstone of recognition. However, the irruption of fundamental rights in the resolution of cross-border disputes on gestational surrogacy causes difficulties related to the respect of national public orders and to the respect of the human rights of the different persons involved in this process. Other avenues must be explored in order to offer an appropriate regulatory framework.
ES:
La técnica de gestación subrogada es el acto para una mujer de llevar a cabo un embarazo para terceros. La prohibición de la gestación subrogada por muchos ordenamientos jurídicos y, por el contrario, su aceptación por otros, incentiva a los individuos que desean hijos a que aprovechen la diversidad de sistemas jurídicos para recurrir a dicha técnica en el extranjero. Ya sea que los Estados acepten tal proceso o no, los mismos se enfrentan a la cuestión de la suerte de los niños nacidos de subrogación siempre que los padres previstos regresen a su país de origen. Esta técnica de procreación ejerce una grave presión sobre el derecho internacional privado, que lucha por encontrar soluciones adecuadas. A estas dificultades se suman los derechos fundamentales europeos, cuya racionalidad difiere mucho de la que tiene el derecho internacional privado. La cuestión de la gestación subrogada ilustra completamente esta colisión de racionalidades y los numerosos puntos de fricción técnica y epistemológica entre los dos derechos. Una mirada retrospectiva a la aprehensión de la gestación subrogada por parte de los órdenes jurídicos muestra el exclusivismo original del razonamiento del derecho internacional privado para tratar el tema, antes de encontrar recientemente un predominio de la lógica de los derechos fundamentales europeos. De este modo, se rechazan algunas barreras planteadas por las técnicas del derecho internacional privado para ofrecer el reconocimiento de situaciones familiares al hacer de la realidad biológica la piedra angular del reconocimiento. Sin embargo, la irrupción de los derechos fundamentales en la resolución de disputas transfronterizas relacionadas con la gestación subrogada no está exenta de dificultades relacionadas con el respeto de los órdenes públicos nacionales y el respeto de los derechos humanos de las diversas personas involucradas en el proceso. Habrá que explorar otras vías para proporcionar un marco regulatorio adecuado.
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ARAYA V. NEVSUN RESOURCES: REMEDIES FOR VICTIMS OF HUMAN RIGHTS VIOLATIONS COMMITTED BY CANADIAN MINING COMPANIES ABROAD
Jolane T. Lauzon
pp. 143–169
AbstractEN:
In November 2017, the British Columbia Court of Appeal (BCCA) published its decision in the case Araya v. Nevsun Resources, dismissing the appeal filed by Nevsun, and allowing the lawsuit to move forward to the merits stage of the procedure. This decision was ground-breaking since the plaintiffs were suing Nevsun Resources, a Canadian mining company, for its alleged complicity in the use of forced labor, slavery, torture, inhuman or degrading treatment, and crimes against humanity at the Bisha Mine in Eritrea, a mine belonging to Nevsun. In its decision, the BCCA rejected the three main arguments put forward by Nevsun to get the case dismissed: (1) the forum non conveniens doctrine; (2) the Act of State doctrine and (3) the lack of private law cause of action against corporations for the violations of customary international law principles. In this context, this article offers an analysis of the most significant cases brought before Canadian Courts in regard to Canadian mining companies’ corporate social responsibility. It also relies on two influential cases from the U.S. Supreme Court: Kiobel v. Royal Dutch Petroleum and Jesner v. Arab Bank. Finally, it looks at the common challenges faced by foreign victims when they seek to bring lawsuits against transnational corporations and it briefly suggests that common law courts should adopt a new duty of care to address businesses’ corporate liability for violations of human rights.
FR:
En novembre 2017, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique (CACB) a rendu sa décision dans l’affaire Araya c. Nevsun dans laquelle elle a rejeté l’appel de Nevsun et a permis que l’affaire soit entendue sur le fond. Cette décision fut considérée révolutionnaire puisque les demandeurs poursuivent Nevsun Resources pour des violations du droit international coutumier, soit le recours au travail forcé, à l’esclavage, à la torture, à des traitements inhumains et dégradants et à des crimes contre l’humanité contre les employés de la mine Bisha, située en Érythrée, et qui appartient à Nevsun. Dans sa décision, la CACB a rejeté les trois arguments proposés par Nevsun dans sa motion en rejet, soit : (1) l’argument basé sur la doctrine forum non conveniens; (2) l’argument basé sur la doctrine de l’Acte de gouvernement et (3) l’argument voulant qu’une compagnie ne puisse être tenue responsable pour la violation de principes de droit international coutumier. Dans ce contexte, le présent article offre une analyse des plus importantes décisions canadiennes rendues concernant la responsabilité sociale des entreprises. Deux décisions influentes, rendues par la Cour suprême des États-Unis, soit Kiobel c. Royal Dutch Petroleum et Jesner c. Arab Bank, seront également étudiées. Finalement, cet article présente un résumé des principaux défis rencontrés par les victimes de compagnies multinationales dans leur recherche de justice et suggère que les cours de common law adoptent une nouvelle obligation de diligence pour assurer la responsabilité sociale des entreprises lorsqu’elles commettent des violations de droits humains.
ES:
En noviembre de 2017, la Corte de Apelación de la Columbia Británica (BCCA por sus siglas en inglés), emitió una sentencia sobre el caso Araya vs. Nevsun Resources, en la cual rechaza la apelación presentada por Nevsun y permite que el juicio continuara su curso y llegara a la etapa de fondo. Se trata de una decisión pionera y paradigmática, la cual deriva de una demanda en contra de Nevsun Resources, una compañía minera canadiense, por su supuesta complicidad en el uso de trabajo forzado, esclavitud, tortura, tratos crueles e inhumanos, así como crímenes de lesa humanidad en la mina Bisha la cual es propiedad de Nevsun y se encuentra localizada en Eritrea. La BCCA rechazó los tres principales argumentos a través de los cuales Nevsun pretendía que el caso fuese desestimado: (1) la doctrina de forum non conveniens; (2) la doctrina de los Actos de Estado y; (3) la falta de acción en derecho privado en contra de corporaciones por violaciones de principios que emanan del derecho internacional consuetudinario. En este contexto, el presente artículo lleva a cabo un análisis de los casos más relevantes de responsabilidad social empresarial de compañías mineras canadienses que han sido discutidos en las cortes de Canadá. De igual forma, el presente texto se basa en dos casos influyentes de la Suprema Corte de los Estados Unidos: Kiobel vs. Royal Dutch Petroleum así como Jesner vs. Arab Bank, y finalmente analiza los desafíos comunes a los que se enfrentan las víctimas de violaciones de derechos humanos cuando buscan demandar a empresas transnacionales y sugiere brevemente que los tribunales del common law deben adoptar la noción de obligación de diligencia debida (duty of care), a través del cual las empresas tienen una obligación legal de llevar a cabo un estándar de diligencia razonable al realizar cualquier acto que de manera previsible pueda violar derechos humanos, esto a fin de garantizar la responsabilidad empresarial por violaciones de los derechos humanos.
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Le principe de consentement libre, préalable et éclairé et son application dans la collecte des données du patrimoine culturel immateriel
Wang Li
pp. 171–202
AbstractFR:
Le principe de « consentement libre, préalable et éclairé » (CLPE) a, depuis son émergence, vécu une évolution bipolarisée, partant d’un « contrôle d’entrée » de produits dangereux, pour devenir un outil de « contrôle de sortie » pour les ressources biologiques comme culturelles des communautés avec l’adoption du Protocole de Nagoya à la Convention sur la diversité biologique. Cette évolution a rejoint l’apparition de la notion de patrimoine culturel immatériel avec la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui a, elle aussi, pour mission de garantir une protection juridique en droit international aux communautés. Néanmoins, dans ce processus de protection du patrimoine culturel immatériel, en particulier lors de la collecte des données, les communautés n’échappent toujours pas au danger de voir leur parole ignorée. Elles doivent parfois se confronter à une rhétorique officielle sur leur culture à laquelle elles n’adhèrent pas, d’une part, et aux collectes numérisées des données qui peuvent poser des problèmes de sensibilité culturelle, d’autre part. Dans cette circonstance, le principe de CLPE peut proposer une protection aux communautés, réduire les risques d’utilisation déformante et culturellement offensante, et à un certain degré éviter la divulgation de secrets culturels, parfois susceptible aussi d’être secrets commerciaux. De même, les États peuvent aussi bénéficier de ce principe pour diminuer les risques d’ingérence dans l’exercice de leur mission de protection du patrimoine. Aujourd’hui, devant la tension du droit à l’autodétermination, le recours à des dispositions législatives internes semble encore le moyen à privilégier pour la mise en oeuvre du principe de CLPE dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Pour mieux appliquer la surveillance de « sortie » que ce principe de CLPE propose, les États devraient, à travers un processus « descendant » en droit international, définir les procédures et conditions claires de dévoilement d’information, et instaurer le CLPE en tant qu’obligation de résultat dans leurs législations internes.
EN:
The principle of “free, prior and informed consent” (FPIC) has gone through a polarized evolution since its emergence, from the entry control of dangerous products to a tool for exit control of biological resources, such as communities’ cultural resources, with the adoption of the Convention on Biological Diversity’s Nagoya Protocol. This evolution is consistent with the emergence of the Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage’s notion of intangible cultural heritage, for which the objective is also to guarantee a legal protection for communities based in international law. However, within this process for the protection of intangible cultural heritage, in particular as concerns data collection, communities do not always escape the danger of seeing their voices be ignored. Sometimes, they are confronted, on the one hand, to an official rhetoric on their culture to which they do not adhere, and on the other hand, to digitized data collection that may lead to cultural sensitivity problems. In this context, the FPIC principle can offer a protection to these communities, reduce the risks of a distorted and culturally offensive use, and to a certain degree, avoid the disclosure of cultural secrets, at times also possibly constituting commercial secrets. Furthermore, states can also benefit from this principle to decrease the risks of interference in the accomplishment of their heritage protection mission. Today, considering the tension surrounding the right to self-determination, recourse to national legislative provisions still appears as the preferred mean for the implementation of the FPIC principle in the field of intangible cultural heritage. To better implement the “exit” control this principle offers, states should define clear procedures and conditions for the unveiling of information, through a “top-down” process in international law, and establish the FPIC principle as an obligation of result within their national legislations.
ES:
El principio de “consentimiento libre, previo e informado” (CLPI) ha vivido, desde su aparición, una evolución bipolarizada, a partir de un “control de entrada” de productos peligrosos, hasta convertirse en una herramienta de “control de salida” para los recursos biológicos y culturales de las comunidades con la adopción del Protocolo de Nagoya al Convenio sobre la Diversidad Biológica. Este desarrollo se ha unido al surgimiento de la noción de patrimonio cultural inmaterial con la Convención para la Salvaguardia del Patrimonio Cultural Inmaterial, que también tiene la misión de garantizarles a las comunidades la protección legal del derecho internacional. Sin embargo, en este proceso de protección del patrimonio cultural intangible, especialmente durante la recopilación de datos, las comunidades aún no escapan al peligro de ver su palabra ignorada. Es posible que tengan que enfrentarse a la retórica oficial sobre su cultura a la que no adhieren, por un lado, y las colecciones de datos digitalizados que pueden causar problemas de sensibilidad cultural, por el otro. En esta circunstancia, el principio de CLPI puede ofrecer protección a las comunidades, reducir el riesgo de distorsión y uso culturalmente ofensivo y, en cierta medida, evitar la divulgación de secretos culturales, que a veces también pueden ser secretos comerciales. Los Estados también pueden beneficiarse de este principio para reducir el riesgo de interferencia en el ejercicio de su misión de protección del patrimonio. En la actualidad, ante la tensión del derecho a la libre determinación, el recurso a la legislación nacional sigue siendo el medio preferido para la aplicación del principio de CLPI en el campo del patrimonio cultural inmaterial. Para aplicar mejor la vigilancia de “salida” que este principio de CLPI propone, los Estados deben, a través de un proceso “descendente” en el derecho internacional, definir procedimientos y condiciones de divulgación claros y establecer el CLPI como obligación de resultado en su legislación interna.
Dossiers
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Freedom of Expression and Contempt of Court before International Criminal Court: Selected Issues. Introductory note
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JOURNALISTIC FREEDOM OF EXPRESSION AND CONTEMPT PROCEEDINGS AT THE INTERNATIONAL CRIMINAL TRIBUNAL FOR THE FORMER YUGOSLAVIA
John Cubbon
pp. 209–220
AbstractEN:
The International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia (ICTY) has addressed the limits to journalistic freedom of expression more frequently and in more detail than other tribunals that resemble it. In its Rules of Procedure and Evidence a broadly common law concept of contempt of the Tribunal was adopted. The jurisprudence of the ICTY establishes that a violation of a court order as such constitutes an interference with its administration of justice and that it is not for a party or a third person to determine when an order “is serving the International Tribunal’s administration of justice”. The Tribunal has also held that the disclosure of confidential evidence by another third party does not mean either that this information is no longer protected or that the relevant court order has been de facto lifted or that its violation will not interfere with the Tribunal’s administration of justice. In deciding whether a restriction of the right of a journalist to freedom of expression was justified, the Appeals Chamber considered whether it was provided by law and whether it was proportionate and necessary for the protection of public order. The jurisprudence of the ICTY in this area is relevant to the practice of other international and internationalized criminal courts because of the similarity of their rules and the comparable impediments to the enforcement of their orders.
FR:
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a abordé les limites à la liberté d’expression journalistique de façon plus fréquente et détaillée que les autres tribunaux similaires. Dans son Règlement de procédure et de preuve, un concept de common law d’outrage au tribunal a été adopté. La jurisprudence de TPIY établit qu’une violation d’une ordonnance du tribunal comme telle constitue une entrave à son administration de la justice et qu’il ne revient pas à une partie ou à un tiers de déterminer lorsqu’une ordonnance sert l’administration de la justice du tribunal international. Le Tribunal a également considéré que la divulgation de preuve confidentielle par une tierce partie ne signifie pas que l’information n’est plus protégée ni que l’ordonnance pertinente du tribunal a été de facto annulée ou que sa violation n’interférera pas avec l’administration de la justice par le tribunal. En décidant si une restriction au droit d’un journaliste à la liberté d’expression est justifiée, la Chambre d’appel a considéré si elle était prévue par la loi et si elle était proportionnelle et nécessaire à la protection de l’ordre public. La jurisprudence du TPIY dans ce domaine est pertinente pour la pratique d’autres tribunaux pénaux internationaux et internationalisés en raison de la similarité de leurs règles ainsi que des entraves comparables à l’exécution de leurs ordonnances.
ES:
El Tribunal Penal Internacional para la ex Yugoslavia (TPIY) ha abordado los límites de la libertad de expresión periodística con más frecuencia y con más detalle que otros tribunales similares. Mediante sus Reglas de Procedimiento y Prueba se adopta un concepto de common law de desacato al tribunal. La jurisprudencia del TPIY establece que la violación de una orden judicial constituye en sí una obstrucción a su administración de justicia, y que no le corresponde a una parte o a una tercera persona determinar cuándo una orden está sirviendo la administración de justicia del tribunal internacional. El Tribunal también sostuvo que la divulgación de pruebas confidenciales por parte de un tercero no significa que esta información ya no esté protegida o que la orden judicial pertinente haya sido revocada o que su violación no interfiera con la administración de justicia del Tribunal. Al decidir si una restricción del derecho de un periodista a la libertad de expresión estaba justificada, la Sala de Apelaciones consideró si dicha restricción estaba prevista en la ley y si era proporcional y necesaria para la protección del orden público. La jurisprudencia del TPIY en esta área es relevante para la práctica de otros tribunales penales internacionales e internacionalizados debido a la similitud de sus reglas y los impedimentos comparables para la ejecución de sus órdenes.
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FREEDOM OF EXPRESSION AND THE “MARGIN OF APPRECIATION” OR “MARGIN OF DISCRETION” DOCTRINE
Marie Ghantous
pp. 221–241
AbstractEN:
When an international court decides to keep certain information confidential and orders a ban of any publicity upon them, does it have to abide by the requirements of necessity and proportionality? These requirements have been established by the different human rights conventions and by the jurisprudence of the human rights courts, and human rights bodies. However, for the evaluation of the requirements of necessity and proportionality, states dispose of certain margin of appreciation. International criminal courts might invoke the margin of appreciation doctrine for the same reasons. This paper explores the doctrine of the margin of appreciation recognized to states while assessing a situation before curtailing freedom of expression. After exploring the margin of appreciation doctrine, its justification, the criticism that it faces and the scope of its application, it appeared that it is a well-established and well-accepted doctrine, despite its disadvantages. The relevant case law was then studied in an attempt to come up with a theory concerning its extension to international criminal courts. However, the studied literature or case law was inconclusive. There could be a legal gap in this field. In any case, it seems that international law offers no protection of individuals’ rights at this level in particular. The only recourse open is an appeal, but before the same court. It is clear that checks and balance procedures are not available in what concerns international criminal courts. If a state has a margin of discretion, at least we know that internal remedies and procedures are available, and that they hinder abuse attempts, which is not the case in international criminal courts. This is perhaps a weakness that makes peoples rather uncomfortable about international criminal justice despite the huge relief to see international crimes tried and punished.
FR:
Lorsqu’un tribunal international décide de garder certaines informations confidentielles et ordonne une interdiction de publication et de publicité, doit- il obéir aux impératifs de nécessité et de proportionnalité des restrictions imposées? Ces impératifs ont été établis par les différentes conventions relatives aux droits de la personne, ainsi que par la jurisprudence des différentes juridictions et organes des droits de la personne. Toutefois, pour l’évaluation des conditions de nécessité et de proportionnalité, les États disposent d’une certaine marge d’appréciation. Les tribunaux pénaux internationaux pourraient invoquer cette doctrine pour les mêmes raisons. Cet article explore donc d’abord la théorie de la marge d’appréciation reconnue aux États lors de l’évaluation d’une situation avant d’opérer une restriction de la liberté d’expression. Il expose ses justifications, les critiques qui lui ont été adressées et son champ d’application. Il est ainsi apparu qu’il s’agit d’une notion bien établie et reconnue, malgré ses inconvénients. La jurisprudence pertinente a également été étudiée afin de dégager une théorie quant à l’extension de la doctrine de la marge d’appréciation à la justice internationale. La recherche n’a pas abouti à un résultat concluant. Il y aurait peut-être un vide juridique à ce niveau-là. En tout état de cause, il semblerait que le droit international n’offre pas de protection aux droits des individus devant les juridictions pénales internationales. Le seul recours admis est de faire appel d’une décision jugée abusive devant le même tribunal. Il est clair que les mécanismes de limitation et d’équilibre des pouvoirs ne sont pas disponibles pour les organes de justice internationale pénale. Il existe des procédures internes qui permettraient aux individus de se protéger, et même de limiter les abus des États, ce qui n’est point le cas de la justice internationale. Ceci expliquerait peut-être le malaise vis-à-vis de la justice pénale internationale, malgré le soulagement de voir les crimes internationaux poursuivis et punis.
ES:
Cuando un tribunal internacional decide mantener la confidencialidad de cierta información y ordena la prohibición de publicarla, ¿debe cumplir con los requisitos de necesidad y proporcionalidad? Estos requisitos han sido establecidos por las diferentes convenciones de derechos humanos (DDHH) y por la jurisprudencia de los tribunales y órganos de DDHH. Sin embargo, para la evaluación de los requisitos de necesidad y proporcionalidad, los Estados disponen de cierto margen de apreciación. Los tribunales penales internacionales pueden invocar dicha doctrina por las mismas razones. Este articulo explora primero la teoría del margen de apreciación de la cual disponen los Estados para evaluar una situación antes de restringir el derecho a la libertad de expresión. Se exponen sus justificaciones, las críticas que le han sido dirigidas y el alcance de su aplicación. Dicha exposición revela que el margen de apreciación es una doctrina bien establecida y reconocida, a pesar de sus desventajas. Segundo, se estudia la jurisprudencia pertinente con el fin de elaborar una teoría de la extensión del margen de apreciación a la justicia internacional. Sin embargo, dicha investigación no es concluyente. Puede ser que exista un vacío jurídico en este campo. En todo caso, pareciera que el derecho internacional no protege los derechos individuales ante los tribunales penales internacionales. El único recurso posible es apelar una decisión considerada abusiva ante el mismo tribunal. Queda claro que los mecanismos de control y equilibrio no están disponibles en lo que concierne a los tribunales penales internacionales. Si bien existen recursos internos que permiten a los individuos protegerse y limitar los abusos estatales, lo mismo no es cierto en cuanto a la justicia internacional. Quizá esto explica el malestar hacia la justicia penal internacional, a pesar del gran alivio de ver los crímenes internacionales juzgados y castigados.
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ORDRE PUBLIC PROTECTION AS LEGITIMATE AIM FOR FREEDOM OF EXPRESSION RESTRICTION IN THE INTERNATIONAL LEGAL ORDER
Marie Ghantous
pp. 243–266
AbstractEN:
The right to freedom of expression (FOE) is one of the cornerstones of the rule of law, but it is not an absolute right. It can be restricted on specific conditions. International criminal justice, in its fight against war crimes, and more recently against terrorism, by issuing contempt orders restricting FOE, reveals at first sight a disrespect of this fundamental right. The aim of this paper is to evaluate the legality of the restrictions imposed by international criminal courts, according to the international standards set by international human rights conventions. The applicability of the principles enshrined in the International Covenant on Civil and Political Rights, in particular the restrictive circumstances allowing limitation of FOE before international criminal courts, raises doubts. Restriction of FOE for ordre public protection, in particular, is of great interest. This notion of ordre public appeared in recent international case-law but it is quite difficult to pin down. In an attempt to define the notion of ordre public, this paper made first the distinction between ordre public and neighbouring notions, especially with public policy notion and tried to find out if there was a recognized and identified international public order, and if jus cogens and public order had the same meaning or could be interchanged. Here also, few distinctions with neighbouring notions was conducted in order to answer to the final question which is to know if the administration of justice was part of the international ordre public or a jus cogens norm. As a conclusion, it was found that international human rights conventions are not directly applicable to international criminal courts and that their extension to such sector requires an additional effort from the lawmakers; and that administration of justice was not a peremptory norm of international law; it is not part of the international ordre public and cannot serve as legal ground for FOE restriction.
FR:
La liberté d’expression constitue la pierre angulaire de l’État de droit, mais elle n’est pas un droit absolu. Elle peut être restreinte dans des conditions spécifiques. La justice pénale internationale, dans sa lutte contre les crimes de guerre et, plus récemment, le crime de terrorisme, en édictant des ordres d’outrage à la Cour pour divulgation d’information interdite, semble de prime abord ne pas respecter certains droits fondamentaux. Le but de cet article est d’évaluer la licéité des restrictions imposées par les cours pénales internationales, sur la base des standards posés par les conventions internationales des droits de la personne. L’applicabilité, par les tribunaux pénaux internationaux ou devant eux, des principes contenus dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et, en particulier, les cas très réduits permettant une telle restriction de la liberté d’expression, soulève des doutes. La restriction de la liberté d’expression pour motif de protection de l’ordre public est particulièrement intéressante. Cette notion d’ordre public apparait dans la jurisprudence internationale récente mais elle est difficile à cerner. Dans une tentative de définition de cette notion d’ordre public, cet article fait d’abord la distinction entre la notion d’ordre public et des notions avoisinantes, surtout la notion de public policy, et tente de voir s’il y a véritablement un ordre public international reconnu et identifié, si jus cogens et ordre public ont le même sens et peuvent être interchangés. Là aussi, les distinctions avec des notions voisines ont permis de répondre à la question de savoir si l’administration de la justice faisait partie de l’ordre public international ou bien constituait une norme du jus cogens. En conclusion, il a été constaté que les conventions internationales relatives aux droits de la personne ne sont pas automatiquement applicables aux tribunaux pénaux internationaux et que leur extension à ce secteur demandait un effort additionnel de la part des faiseurs de droit; et que l’administration de la justice n’était pas une norme péremptoire du droit international; qu’elle ne fait pas partie de l’ordre public international et qu'elle ne peut servir de fondement pour une quelconque restriction de la liberté d’expression.
ES:
El derecho a la libertad de expresión (DLE) es una de las piedras angulares del estado de derecho, pero no es un derecho absoluto. Puede ser restringido bajo condiciones específicas. La justicia penal internacional, en su lucha contra los crímenes de guerra, y más recientemente contra el terrorismo, al emitir órdenes de desacato por divulgación de información prohibida, pareciera a primera vista vulnerar ciertos derechos fundamentales. El objetivo de este artículo es evaluar la legalidad de las restricciones impuestas por los tribunales penales internacionales, en base a los estándares internacionales establecidos por las convenciones internacionales de derechos humanos. La aplicabilidad de los principios consagrados en el Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos, en particular las circunstancias restrictivas que permiten la limitación del DLE, por o ante los tribunales penales internacionales, genera dudas. La restricción del DLE para la protección del orden público, en particular, es de gran interés. Esta noción de orden público ha aparecido en la jurisprudencia internacional reciente, sin embargo, es bastante difícil delimitarla. En un intento por definir la noción de orden público, este artículo inicia con distinguir la noción de orden público de otras nociones parecidas, especialmente la noción de public policy (políticas públicas), e intenta determinar si existe realmente un orden público internacional reconocido e identificado, si jus cogens y orden público tienen el mismo significado y pueden intercambiarse. Asimismo, las distinciones con nociones parecidas permiten aclarar si la administración de justicia es parte del orden público internacional o más bien, si constituye una norma de jus cogens. En conclusión, se puede apreciar que las convenciones internacionales de derechos humanos no son directamente aplicables a los tribunales penales internacionales y que su extensión a dicho sector requiere un esfuerzo adicional por parte de los legisladores; asimismo, la administración de justicia no es una norma imperativa del derecho internacional; no es parte del orden público internacional y no puede servir como base legal para la restricción del DLE.
Notes et commentaires
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DIX RAISONS POUR LESQUELLES LE CANADA DEVRAIT ADHÉRER À LA CONVENTION AMÉRICAINE RELATIVE AUX DROITS DE L’HOMME
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The 47th Annual Conference of the Canadian Council on International Law: Navigating the Frontiers of International Law
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Où en sommes-nous 70 ans après l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ?
Recensions
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Seema Shekhawat, dir, Gender, Conflict, Peace, and UNSC Resolution 1325, London, Lexington Books, 2018
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ANNE-MARIE THÉVENOT-WERNER, LE DROIT DES AGENTS INTERNATIONAUX À UN RECOURS EFFECTIF. VERS UN DROIT COMMUN DE LA PROCÉDURE ADMINISTRATIVE INTERNATIONALE, LEIDEN, BOSTON, BRILL NIJHOFF, 2016
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BERTRAND BADIE, HUMILIATION IN INTERNATIONAL RELATIONS: A PATHOLOGY OF CONTEMPORARY INTERNATIONAL SYSTEMS, OXFORD, UK, HART PUBLISHING, 2017
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Daniel Moeckli et Helen Keller, Dir, the Human Rights Covenants at 50 – their Past, Present and Future, Oxford, Presses Universitaires d’Oxford, 2018