Abstracts
Résumé
Le développement qu’a connu l’individualisme en Occident depuis la seconde moitié du XXe siècle et le pressant besoin des individus de se singulariser et de se définir qui en a découlé a coïncidé avec un effritement constant de la frontière de la vie privée, les individus se montrant toujours plus enclins à raconter et à révéler publiquement les aspects les plus intimes de leur existence. Dans bien des contextes, notamment à la télévision et dans les médias sociaux, les formes biographiques d’exposition de la vie privée qui ont longtemps dominé ont été progressivement concurrencées et parfois remplacées par une mise en public du présent en train de se vivre. Au-delà du constat suivant lequel ces différents types de débordement du privé dans l’espace public tiennent de la quête de reconnaissance de chacun, que peut-on comprendre de l’évolution de l’exposition publique de la vie privée en regard des formes contemporaines de subjectivité ? Laissant de côté les lectures normatives du phénomène et m’appuyant sur la thèse de Charles Larmore concernant le caractère pratique de l’identité, je fais l’hypothèse que les nouvelles formes d’exhibition publique du privé constituent une forme d’engagement, permettant à l’individu de se constituer comme sujet dans la durée. Prenant appui sur une analyse exploratoire de l’émission de télé-réalité Occupation double, cet article développe la réflexion en lien avec cette hypothèse.
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