Abstracts
Résumé
Depuis plus de dix ans qu’elle est connue des services sociaux, la famille Grouillant est considérée par les institutions comme « un milieu criminogène ». En fait, il y a eu au cours de ces dix dernières années, de nombreuses interventions auprès des Grouillant. Toutes ont plus ou moins échoué.
Le dossier Grouillant se présente sous forme d’une volumineuse liasse de huit pouces de documents, d’évaluations, de lettres, de notes, etc.
Cette écriture brute reflète la quotidienneté de l’exercice du contrôle social par les institutions. Or dans toute leur authenticité, ces documents plaident plutôt pour la famille Grouillant que pour la pratique du travail social. C’est un travail social judiciarisé qui fonctionne sur le mode du secret, à travers des documents confidentiels, à travers le huis clos de réunions entre intervenants d’où sont totalement exclus les principaux concernés : les Grouillant.
Dans la mesure où le contrôle social qui caractérise ce type de travail social plus que tout autre s’exerce en permanence sur la quotidienneté, il est essentiel de le prendre sur le vif, de le laisser discourir dans toute sa vérité nue.
C’est ce que propose cet article qui, dans un deuxième acte, nous permet de rencontrer les Grouillant dans leur vie de tous les jours.
Abstract
The "Grouillant" family has been tagged as "criminally dangerous" by the social service agencies involved with this family over the last ten years. All attempts at remedial action have met with little success as is evidenced by the eight inch thick file of letters, case reports and studies on this family.
The authentic documents in this file reveal the raw reality of social control exercised by the social service network. On the balance, one can not help feeling that more of a case can be made for the Grouillant family than for social work practice.
More than anything else, what becomes apparent is that social work practice has become a para-judicial system which functions on the basis of confidential documents and meetings behind closed doors. The principal accused—the Grouillant family—are totally excluded from the process.
To the extent that the social control inherent in this type of social work is constantly present in the daily life of this family, it is essential to reveal these documents as they were really written in order to see the naked truth. This is the object of the first part of the article while the second part introduces us to the daily life of the Grouillant family.
Resumen
Hace ya diez años que la familia Hormiguero está catalogada por las instituciones como un "medio criminógeno". De hecho, estos diez años han visto numerosas intervenciones sobre esta familia, toda más o menos fracasadas. El expediente es un legajo voluminoso de 20 cm de documentas, de evaluaciones, de notas y de cartas.
Esta acumulación escrita refleja la cotidianidad del ejercicio del control social de las instituciones. En su autenticidad, estos documentos son un testimonio favorable a la familia, más bien que a la práctica del trabajo social. En cuanto trabajo social, es una acción judiciarizada, que funciona en el secreto, en base a documentos confidenciales, a través de reuniones cerradas entre intervinientes, de las cuales la familia está excluída totalmente. Es en la medida en que el control social caracteriza este tipo de trabajo social y se ejerce permanentemente sobre la realidad cotidiana que es importante captarlo en su carácter concreto, de dejarlo mostrarse en toda su verdad desnuda. Este objetivo del artículo nos permite en un segundo acto encontrar los Hormiguero en su vida de todos los días.
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