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Les relations industrielles en questions, Dirigé par Patrice Jalette (2020) Québec : Presses de l’Université du Québec, 271 pages. ISBN : 978-2-7606-4238-6[Record]

  • Yasmine Mohamed

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  • Yasmine Mohamed
    Professeure adjointe en relations industrielles, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Rouyn-Noranda, Québec

Cet ouvrage est rédigé pour fêter le 75e anniversaire de l’école des relations industrielles de l’Université de Montréal. Pour ce faire, les auteurs ont proposé une gamme de sujets qui reflètent les nouvelles réalités du monde du travail, tout en abordant une liste de questions d’actualité relatives à l’avenir de la gestion des ressources humaines, du syndicalisme, de la négociation collective, de la SST et des principes et enjeux éthiques. Centré sur la complexité et les nouvelles réalités du monde du travail, l’ouvrage est rédigé à plusieurs mains. Il est composé de vingt-trois chapitres regroupés en six parties. La première partie, regroupant les quatre premiers chapitres, est consacrée à la présentation des perspectives en relations industrielles (RI). D’entrée de jeu, dans le premier chapitre, P. Jalette définit les relations industrielles en tant que domaine inter et multidisciplinaire avec six champs d’expertise, à savoir la gestion des ressources humaines (GRH), les relations de travail et le syndicalisme, les politiques gouvernementales en matière de travail et d’emploi, la santé et la sécurité au travail ainsi que le droit et la régulation du travail. Chaque champ d’expertise fait ensuite l’objet d’une partie. L’auteur termine en présentant les professions que les futurs diplômés en RI du premier cycle ou des cycles supérieurs pourront occuper et les employeurs cibles pour chaque niveau d’étude. Dans le deuxième chapitre, J. Hilgert aborde le rôle que joue l’éthique en RI. Afin de comprendre ce rôle, l’auteur met l’accent sur les origines intellectuelles du champ des RI et ses deux mouvements idéologiques, à savoir la philosophie pragmatiste des premiers économistes en RI et le mouvement idéationnel. Ensuite, l’auteur passe en revue l’histoire mouvementée des RI, commençant par l’économie institutionnelle de John R. Commons jusqu’à la psychologie industrielle et le climat psychologique de Elton Mayo. Dans le troisième chapitre, U. Riza Ozkan se penche sur la question des recherches comparatives en RI et leurs avantages. En effet, en présentant les différentes écoles de pensée et les théories et approches mobilisées pour réaliser des analyses comparatives en RI, l’auteur démontre l’importance des comparaisons internationales en exposant brièvement les typologies de l’État-providence, des relations industrielles, des régimes de production et des formes de capitalisme. Dans le quatrième chapitre, P. Jalette aborde les phénomènes de mondialisation et de démondialisation ainsi que le rôle des acteurs des RI face aux questions et enjeux posés par ces phénomènes. Selon l’auteur, depuis les crises financières de 2007 et de 2008, on assisterait à un processus de démondialisation, que la crise pandémique de la Covid-19 n’aurait qu’accentué. La deuxième partie de l’ouvrage comprend les chapitres 5 à 7. Dans le chapitre 5, V. Y. Haines démontre que la GRH est humaine lorsqu’elle adopte une perspective interactionniste et moins humaine dès lors qu’elle s’inscrit dans la performance organisationnelle. Dans la perspective de la performance organisationnelle, la GRH peut favoriser l’autonomie, le sentiment de compétence et la motivation intrinsèque, mais elle peut également engendrer le stress et l’épuisement. Dans le chapitre 6, V. Rousseau traite de la question de la transformation de travail en équipe au sein de l’organisation. L’auteur souligne l’existence de différentes formes d’équipe, à savoir les équipes diversifiées, les équipes virtuelles et les équipes hybrides (humain-robot). L’auteur distingue aussi deux types de diversité, soit la diversité de surface et la diversité profonde. Dans le chapitre 7, T. Saba aborde la question des valeurs intergénérationnelles. Après avoir exposé une définition des générations au travail, l’auteure propose un cadre conceptuel constitué de quatre dimensions, parmi lesquelles on retrouve notamment l’affirmation de soi et le dépassement de soi, qui pourront servir à la mesure des valeurs intergénérationnelles ainsi …