Abstracts
Résumé
Cet article présente un portrait du phénomène de débordement du travail sur le temps personnel (c’est-à-dire le travail exécuté en dehors des lieux et des horaires de travail habituels) à partir d’une enquête quantitative menée par un syndicat français auprès de plus de mille cadres (des gestionnaires et des professionnels au sens nord-américain). Les données permettent de cerner l’étendue du phénomène, ainsi que certains de ses déterminants. Notre modèle de recherche repose sur les trois hypothèses suivantes :
Des variables sociodémographiques influencent le débordement du travail sur le temps personnel. Plus particulièrement, chez les jeunes (H1a), les femmes (H1b) et les parents (H1c), il y aurait davantage débordement de leur travail sur leur temps personnel;
Certaines caractéristiques du travail influencent le débordement du travail sur le temps personnel. Plus particulièrement, la charge de travail (H2a), les responsabilités d’encadrement (H2b) et la fréquence des déplacements professionnels (H2c), seraient associées à plus de débordement du travail sur le temps personnel;
Les TIC amplifient le phénomène du débordement du travail sur le temps personnel.
Les résultats indiquent que plus de la moitié des participants travaillent à la maison quelques heures par semaines alors que plus du tiers le font de façon régulière. Contrairement à nos hypothèses, l’âge est positivement associé au débordement du travail alors que le sexe ne l’est pas. Des analyses de régression indiquent aussi que la charge de travail, les déplacements professionnels fréquents, ainsi que la multiplication des technologies de l’information et de la communication tendent à augmenter la fréquence du débordement du travail sur le temps personnel. Ces résultats illustrent les recompositions des temps de travail associés aux modèles de productions postfordistes qui induisent, notamment, une plus grande porosité entre les temps personnels et professionnels.
Mots-clés:
- débordement du travail,
- temps de travail,
- temps personnel,
- cadres,
- professionnels
Summary
This article presents an overview of the phenomenon of informal work at home (i.e. the work done outside the usual, contractual place of work and also outside of normal working hours) using quantitative data collected by a French trade union based on a sample of more than one thousand managers and professionals. The data provide information about the extent of the phenomenon and some of its determinants. Our research model proposes the following three hypotheses:
Sociodemographic variables influence informal work at home. More specifically, young people (H1a), woman (H1b) and parents (H1c) tend to work more during their personal time;
Work characteristics influence informal work at home. More specifically, heavy workload (H2a), management responsibilities (H2b) and frequent business travels (H2c), are positively associated with informal work at home;
Information and communication technologies amplify informal work at home.
Our results indicate that more than half of the participants work at home a few hours per week and more than one third part do so on a regular basis. Contrary to our hypotheses, informal work at home is positively associated with age, whereas it is not correlated with gender. Regression analyses indicate that workload, frequent business travels and the multiplication of information and communication technologies tend to increase the frequency of informal work at home. Our results illustrate the reorganization of working time associated with the emergence of post-Fordist production models, which have led, among other things, to greater porosity between working time and non-working time.
Keywords:
- informal work at home,
- working time,
- personal time,
- managers,
- professionals
Resumen
Este artículo presenta un retrato del fenómeno de desbordamiento del tiempo de trabajo sobre el tiempo personal (es decir, el trabajo ejecutado fuera de los lugares y horarios de trabajo habituales) a partir de una encuesta cuantitativa llevada a cabo por un sindicato francés y con la participación de más de mil cuadros (gerentes y profesionales). Los datos permiten de establecer la envergadura del fenómeno e identificar otros determinantes. Nuestro modelo de investigación se basa en tres hipótesis:
Las variables sociodemográficas influyen en el desbordamiento del trabajo hacia el tiempo personal. Más precisamente, en el caso de los jóvenes (H1a), las mujeres (H1b) y los padres – madres (H1c), habrá mayor desbordamiento de su trabajo hacia su tiempo personal;
Ciertas características del trabajo influencian el desbordamiento del trabajo en el tiempo personal. Más precisamente, la carga de trabajo (H2a), las responsabilidades jerárquicas (H2b) y la frecuencia de desplazamientos profesionales (H2c) serían asociadas a un mayor desbordamiento del trabajo en el tiempo personal;
Las tecnologías de información y comunicación (TIC) amplifican el fenómeno de desbordamiento del trabajo hacia el tiempo personal.
Los resultados indican que más de la mitad de participantes trabajan a domicilio algunas horas a la semana y que más del tercio lo hacen de manera regular. Contrariamente a nuestras hipótesis, la edad está positivamente asociada al desbordamiento del tiempo laboral mientras que el sexo no lo está. Los análisis de regresión indican también que la carga de trabajo, los desplazamientos profesionales frecuentes y la multiplicación de tecnologías de información y comunicación tienden a aumentar la frecuencia del desbordamiento del tiempo laboral hacia el tiempo personal. Estos resultados ilustran las recomposiciones de los tiempos de trabajo asociados con los modelos de producción post-fordistas que inducen, particularmente, una porosidad más grande entre los tiempos personales y profesionales.
Palabras claves:
- desbordamiento del tiempo laboral,
- tiempo de trabajo,
- tiempo personal,
- personal jerárquico,
- profesionales
Appendices
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