Abstracts
Abstract
This paper examines the relationship between employee involvement programs and workplace dispute resolution using data from the Workplace and Employee Survey (WES) conducted by Statistics Canada. The results provide support for a link between employee involvement and lower grievance rates in unionized workplaces. This link existed for establishments in both the goods and service sectors, but the practices involved differed between industrial sectors. By contrast, in nonunion workplaces, results of the analysis provided support for a link between the adoption of employee involvement programs and formal grievance procedures, but not between employee involvement and lower grievance rates.
Résumé
Cet essai reprend les données de l’Enquête sur le lieu de travail et les employés (ELTE) de Statistique Canada pour vérifier la relation entre l’implication des salariés et le règlement des mésententes sur les lieux de travail. Le règlement des mésententes sur les lieux de travail fournit un ancrage à de nombreuses discussions sur l’implication des salariés. Les partisans de l’implication des salariés prétendent que ces programmes ont des effets bénéfiques sur la diminution des griefs et favorisent une solution plus rapide et plus efficace des règlements des conflits. Il existe plusieurs manières dont l’implication des salariés peut conduire à une diminution des conflits. Un niveau plus élevé de collaboration et de confiance entre les salariés et la direction sous l’égide de programmes d’implication peut contribuer à la réduction des conflits dans le sens d’une diminution des sources de griefs sur les lieux de travail. Un règlement de nature informelle peut aussi contribuer à réduire le nombre de griefs si les programmes d’implication permettent aux salariés de résoudre plus rapidement les problèmes sur une base informelle avant qu’ils se transforment en griefs officiels. Enfin, un effet de légitimation peut apparaître si l’implication des salariés incite ces derniers à accorder plus de légitimité aux décisions sur les lieux de travail et, par conséquent, ces décisions ont moins de valeur de contestation dans le cas d’un recours éventuel à la procédure de règlements des griefs. À l’opposé, les critiques de l’idée d’implication des salariés prétendent que ces programmes contribuent à l’intensification du travail et engendrent de nouvelles sources de conflits sur les lieux de travail. De plus, les programmes d’implication présentent des différences en termes de structure et d’impact et il peut arriver que l’effet de tels programmes sur la solution des conflits dépende de la nature du programme en question et du contexte dans lequel il est introduit.
Cet article analyse les données tirées de l’enquête de Statistique Canada sur des échantillons d’établissements au cours des années 1999 et 2000. Cette recherche est basée sur un échantillon représentatif à l’échelle nationale d’établissements du secteur privé, permettant de vérifier l’impact des programmes d’implication sur le règlement des mésententes sur les lieux de travail à travers un large éventail d’industries et comprenant des lieux de travail syndiqués et également non syndiqués. Étant donné les différences importantes entre les procédures de solutions des conflits au passage d’un secteur syndiqué à un autre non syndiqué, on a effectué une analyse séparée : une pour les établissements non syndiqués, une autre pour ceux syndiqués. Dans le cas de ces derniers, où la procédure formelle de règlement des griefs est universellement répandue, la variable clef dépendante comportant un intérêt certain était le taux de griefs. Dans le cas des établissements non syndiqués, où l’on observe de grandes variations au plan des modes de solution des mésententes, la variable dépendante incluait à la fois une procédure formelle de règlement et un taux de plaintes.
Les données observées dans le secteur syndiqué viennent confirmer la présence d’un effet des programmes d’implication dans le sens d’une réduction du taux de griefs. Des notes plus élevées sur un indice cumulatif mesurant la présence de programmes d’implication étaient accompagnées d’un taux plus faible de griefs. Également, une mesure d’un niveau plus élevé d’implication des employés dans la prise de décisions s’accompagnait d’un taux réduit de griefs. Des différences apparaissaient là où les données étaient ventilées par secteur industriel. Alors que, dans le secteur des biens, des équipes autogérées constituaient le type unique d’implication des salariés associées à de faibles taux de griefs, on constatait, dans le secteur des services, la présence de groupes de solution de problèmes comme l’unique type d’implication associé à un plus faible taux de griefs. La plupart des études existantes, s’intéressant à l’implication des salariés, renvoient à des travaux de recherche effectués dans le secteur des biens et elles font ressortir l’importance des équipes autogérées comme étant le seul type de programme comportant l’impact le plus prononcé. Au contraire, les conclusions de la présente étude sont à l’effet que, dans le secteur des services, les groupes de solution de problèmes ont un impact plus élevé.
Les résultats de la recherche dans le cas des établissements non syndiqués présentent une mosaïque variée au plan des effets des programmes d’implication. On constate une association assez marquée entre des programmes d’implication et la présence de procédures formelles de règlement de griefs dans les établissements non syndiqués. Des notes plus élevées sur l’indice d’implication étaient associées à des probabilités plus élevées de recourir à une procédure formelle de règlement. Parmi les types particuliers de programmes, ceux de rotation de postes et d’équipes autogérées s’accompagnaient de la présence de procédures formelles de règlement. Cependant, en opposition aux conclusions dans le cas des établissements syndiqués, on n’observait pas de liens significatifs entre les programmes d’implication et le taux de griefs dans les établissements non syndiqués. Une explication de ce phénomène est la présence possible d’effets compensateurs à l’oeuvre dans ces derniers établissements qui influencent le taux de griefs. Si l’effet de réduction des conflits observé dans les établissements syndiqués opère également dans ceux qui ne sont pas syndiqués, cela va alors contribuer à une réduction du taux de griefs. Cependant, il existe aussi un effet opposé qui origine dans les différences non constatées au plan de la qualité des procédures dans le secteur non syndiqué. Alors que les procédures de règlement sont relativement standard dans leur composition, qu’elles représentent de façon bien caractérisée des preneurs de décisions neutres et qu’elles reflètent également une représentation indépendante des employés dans le secteur syndiqué, on observe, dans les lieux de travail non syndiqués, que la composition des procédures de règlement et la garantie qu’elles offrent à l’endroit d’un traitement équitable varient énormément. Les salariés peuvent hésiter à recourir à des procédures de règlement dans le secteur non syndiqué à cause d’une absence de protection à l’endroit d’un traitement équitable et à cause d’éventuelles représailles qui peuvent être exercées contre eux. Si les établissements non syndiqués, où l’on retrouve des programmes d’implication, ont des procédures de règlement comportant des garanties plus élevées d’un traitement équitable et une protection contre des représailles découlant du recours à de telles procédures, cela peut accroître la probabilité que les salariés se servent de la procédure lorsqu’un problème se présente sur les lieux de travail. Cela peut alors faire en sorte que des programmes d’implication puissent produire un effet positif, compensant l’effet négatif de réduction de conflits qu’on a décrit plus haut.
Dans l’ensemble, les conclusions de l’étude fournissent un support aux arguments de ceux qui se font les défenseurs des programmes d’implication. Ces derniers s’accompagnent d’un taux plus faible de griefs dans les établissements syndiqués et d’une diffusion plus grande des procédures formelles de règlement dans les établissements non syndiqués. Cependant, ces conclusions permettent de constater quelques variations au plan de l’effet des programmes d’implication, à la fois entre les secteurs des biens et ceux des services, entre les lieux de travail syndiqués et non syndiqués.
Resumen
Este documento examina la relación entre los programas de implicación laboral y la resolución de conflictos en el centro de trabajo y se basa, para ello, en los datos de la Encuesta de centros de trabajo y empleados (Worplace and Employee Survey) llevada a cabo por Statistic Canada. Los resultados validan la existencia de un vínculo entre implicación laboral y nivel bajo de quejas en los medios laborales sindicalizados. Este vinculo existe en los establecimientos de los sectores de bienes y de servicios pero las practicas comprendidas difieren entre sectores industriales. En contraste, en los medios laborales no sindicalizados, los resultados del analisis validan la existencia de un vinculo entre la adopción de programas de implicación laboral y el tramite formal de las quejas más no así entre implicación laboral y nivel bajo de quejas.
Appendices
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