Abstracts
Abstract
This article discusses various and alternative forms of corporate strategy developed with respect to current industrial restructuring and transition towards flexible production. Corporate strategies are distinguished according the size of firms and their organizational structure. The point is not to establish an exhaustive typology of strategies but to elaborate the concept of variety in flexible organization of production and markets. For each type of corporate strategy four major options are analysed: interfirm networks, internal organization of production, labour market, and innovation. The article concludes that the strategic choices made by firms are influenced more by local socioeconomic factors than by global models which apply to all firms ' sites and operations.
Résumé
Nous discutons ici des formes variées de stratégies d'entreprises développées dans le cadre de la restructuration industrielle et de la transition vers la production flexible. Nous démontrons que cette transition vers de nouvelles formes d'organisation de production ne mène pas à un modèle uniforme de développement. Elle est plutôt caractérisée par la variété et la relativité, pointant ainsi vers les différents chemins que la restructuration industrielle peut suivre.
L'analyse se concentre sur des stratégies de production flexible développées dans des entreprises à différents types et stades de production. Il ne s'agit pas ici d'établir une typologie exhaustive des stratégies, mais plutôt d'élaborer le concept de variété dans l'organisation flexible de la production. Les stratégies des firmes sont classées selon la taille de l'entreprise et la structure organisationnelle. Pour chaque type de stratégie, nous analysons quatre options : les réseaux interfirmes, l'organisation interne de la production, le marché du travail et l'innovation. Dans le contexte de cette variété de modèles de développement industriel, nous distinguons entre différents types de firmes ayant implanté différentes formes d'organisation de la production. Dans les grandes entreprises, on retrouve trois types de résultats. La grande entreprise verticalement désintégrée. Cela implique la conversion d'économies internes de gammes ou de variété (la production d'un volume important de produits variés et reliés) en économies externes de variété. La principale caractéristique ici est d'accroître l'externalisation de la production et l'exploitation des économies de variété en fragmentant le processus de production en unités et stades séparés et en opérant à l'intérieur d'unités de production plus petites et plus flexibles.
Les réseaux interfirmes jouent un rôle important dans la structure organisationnelle de ce type d'entreprise. De plus, la technologie flexible est combinée avec l'implication du travailleur dans la production, tendant ainsi à établir des contrats rigides de salaires. D'un autre côté, les innovations portent tant sur le processus que sur le produit. La grande entreprise flexible de production de masse. Cette catégorie comprend des entreprises à économies d'échelle qui combinent la production externalisée et la production interne de masse. Elle vise à atteindre un équilibre entre la production interne de masse et l'offre d'une grande diversité de produits ou de pièces. C'est une combinaison d'économies internes d'échelle et d'économies externes de variété du système de production à travers une décentralisation partielle.
Le développement d'un réseau interfirme par une collaboration serrée et des contrats avec d'autres firmes, surtout petites, joue un róle important dans la production et l'offre de pièces de remplacement, d'accessoires, de composantes et dans l'innovation du produit. L'organisation interne de la production ressemble à celle du type précédent en ce que la flexibilité est combinée avec l'implication des travailleurs dans la production. Cependant, les contrats salariaux sont ici plus flexibles vu que les négociations collectives se font surtout au niveau de l'entreprise.
La grande entreprise techniquement flexible. Ici, il s'agit d'économies internes d'échelle ou de variété. La restructuration du processus de production origine surtout des changements dans l'organisation interne de l'unité par l'automation flexible et l'automation programmable.
On obtient la flexibilité en restructurant l'organisation interne de la production en relation avec les nouvelles technologies plutôt qu'avec des réseaux interfirmes. Les innovations proviennent de l'intérieur de la firme. La flexibilité par l'automation programmable se rend souvent à l'automation complète. Cela donne priorité à la machine flexible plutôt qu'au travailleur flexible. Le résultat en est que les opérateurs sont moins susceptibles d'être impliqués dans le processus de production. Cette vision technique du travail ramène des relations industrielles tayloristes combinant une flexibilité fonctionnelle limitée à un marché du travail aux contrats salariaux flexibles. Dans les entreprises plus petites, il est aussi possible d'identifier trois types d'activités et de développement.
La petite entreprise à créneau spécialisé. Il s'agit de firmes relativement petites produisant de petites quantités de produits diversifiés de haute qualité et de haut design destinés à des marchés segmentés. Elles ont l'avantage de satisfaire les exigences de demandes individualisées en privilégiant la production par métier basée sur les habiletés techniques des travailleurs et sur de petites quantités de production. Le système est fondé sur de grands réseaux serrés de collaboration entre des firmes interdépendantes spécialisées dans différents stades de production. Les relations de travail dans ces unités sont basées sur l'organisation flexible du travail. Le marché du travail, influencé par des paramètres sociaux plus larges, tend à reposer sur des contrats salariaux rigides.
Les entreprises à créneaux spécialisés dans les secteurs traditionnels favorisent plus l'innovation des processus que l'innovation dans les produits. La petite entreprise à haute technologie. 11 s'agit ici de petites entreprises spécialisées orientées vers la recherche et le développement pour promouvoir l'innovation dans des produits de haute technologie. Elles sont capables de créer, par des innovations constantes de haute technologie, de nouveaux marchés spécialisés en combinaison avec une grande flexibilité dans l'organisation de la production à l'intérieur des unités et une organisation flexible des réseaux interfirmes sur la base d'alliances stratégiques.
Ces réseaux sont cependant différents du précédent. Ils ne se centrent pas sur le plan local mais plutôt sur le plan international afin de favoriser l'échange de connaissances techniques et de personnel. En ce qui a trait aux relations industrielles, ces entreprises font preuve de flexibilité dans l'organisation du travail et sur le marché du travail eu égard à la libre mobilité de la main-d’œuvre hautement spécialisée. Ces entreprises sont orientées vers l'innovation du produit.
L'entreprise sous-traitante. Celle-ci est caractérisée par une technologie relativement traditionnelle et par un bas niveau d'activité d'innovation et de main-d’œuvre qualifiée. Elle est cependant flexible dans sa régulation de la paie, des heures de travail et du travail saisonnier ou occasionnel. Une forme relativement fordiste classique de sous-traitance survit dans l'organisation de la production.
Les réseaux auxquels ces entreprises appartiennent proviennent surtout de l'externalisation de la production de grandes firmes. Ils n'impliquent pas des relations de coopération entre les sous-traitants eux-mêmes mais plutôt des relations hiérarchiques avec des unités plus larges. L'organisation de la production prend la forme suivante : technologie traditionnelle, implication des travailleurs et organisation flexible du travail. De plus, le marché du travail est ici très flexible. Cela implique une baisse d'emplois et la présence d'emplois occasionnels et à temps partiel selon les fluctuations de la demande. D'un autre côté, les innovations ne sont pas un aspect significatif de la production.
Nous concluons que les choix stratégiques des entreprises sont plus influencés par des facteurs sociaux-économiques locaux que par des modèles globaux. De plus, il y a plusieurs formes de flexibilité avec différentes possibilités et prospectives à travers les différentes entreprises, phases et stades de production.
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