Abstracts
Abstract
This paper examines the relationship between stressful working conditions, social support at work, employee distress, and union members' (dis)satisfaction with their union. It might be assumed that under stressful working conditions, unionized workers would turn to their union to seek better working conditions and would have a positive orientation toward their union. However, it is also possible that stressful working conditions and distressed, alienated employees will become dissatisfied not only with their job but also with their union. The data for this study corne from a survey of unionized postal workers employed by Canada Post Corporation in Edmonton in 1983.
Résumé
Les conditions de travail stressantes et l'angoisse qui en résulte pour les employés reçoivent de plus en plus d'attention. De telles conditions de travail mènent à des symptômes physiologiques et psychologiques d'angoisse, d'insatisfaction envers le travail, d'aliénation, de basse productivité et de roulement. Dans un tel contexte, les employés syndiqués peuvent se tourner vers leur syndicat dans l'espoir que celui-ci obtienne de meilleures conditions de travail. De plus, on peut supposer que les travailleurs qui perçoivent leur syndicat comme un allié ont envers lui une orientation positive. En d'autres termes, l'hypothèse est à l'effet que plus les conditions de travail sont stressantes, et plus l'angoisse est grande chez les travailleurs, plus leur orientation envers le syndicat sera positive. Cependant, il est également possible que des employés aux conditions de travail stressantes, angoissés et aliénés deviendront insatisfaits non seulement de leur travail mais également de leur syndicat qu'ils peuvent blâmer de n'avoir pu obtenir de meilleures conditions de travail.
Peu d'études, à ce jour, ont examiné les relations entre le travail stressant et le degré de satisfaction envers son syndicat. De plus, le peu de littérature qui existe à ce sujet est équivoque. Quelques études concluent que le travail stressant est associé avec la satisfaction envers le syndicat alors d'autres concluent le contraire, ou encore à l'absence de relations entre ces deux variables. Nous cherchons ici à examiner la relation entre les conditions de travail stressantes, l'angoisse des employés et l'orientation des travailleurs envers leur syndicat.
Les données pour la présente étude viennent d'une enquête effectuée en 1983 auprès des postiers syndiqués (n=992) travaillant pour Poste Canada à Edmonton. Les conditions de travail sont évaluées par membership syndical (postiers et facteurs), quart de travail, rapports des travailleurs eu égard aux problèmes avec les heures travaillées, nombre de risques eu égard à la santé et la sécurité au travail et les caractéristiques du travail incluant la supervision, l'intensité de travail, l'autonomie décisionnelle, les récompenses financières, les relations entre les travailleurs, les conflits de travail et le degré de routine. Nous avons mesuré le support social au travail en demandant aux employés jusqu'à quel point il pouvait compter sur leur supérieur, le délégué ou représentant syndical et sur d'autres personnes au travail. Nous avons également interrogé les répondants sur leur implication dans leur syndicat et sur leurs perceptions des relations du travail. Finalement, quant au stress vécu par ces travailleurs, nous avons utilisé de multiple mesures de satisfaction au travail, de bien-être psychologique/ angoisse, de bien-être physique/angoisse, et l'impact perçu du travail sur la santé.
La variable dépendante pour cette étude est la (in)satisfaction envers le syndicat. Cette variable combine une échelle de rangement de sept échelons du syndicat avec les réponses des employés à une question ouverte « comment votre syndicat pourrait mieux vous servir ? ». Nous avons créé trois catégories: fortes critiques du syndicat (n=192), critiques modérées (n=360) et aucune critique (n=440). Aux fins de l'analyse de régression, les critiques fortes et modérées ont été fusionnées. Les analyses bi-variées montrent que les membres du syndicat des postiers, les travailleurs des quarts d'après-midi ou de nuit, ceux rapportant des problèmes avec les heures de travail et les répondants qui disent être exposés à de hauts niveaux de risques au travail sont plus enclins à être fortement critiques de leur syndicat. De plus, les employés rapportant une supervision pauvre, un défi et une variété limités dans leurs tâches et des collègues et représentants syndicaux qui ne les supportent pas critiquent plus leur syndicat, comme cela est d'ailleurs le cas de ceux qui perçoivent les relations du travail comme hostiles. Finalement, ceux qui rapportent les pires santés physiques et mentales, de plus grands conflits travail-famille, et de l'insatisfaction envers leur travail, sont aussi de forts critiques de leur syndicat. En résumé, il semble que les différentes mesures de conditions de travail stressantes et l'angoisse des employés soient reliées avec une position critique envers le syndicat.
Une analyse de régression multivariée confirme qu'un modèle qui inclut ces variables prédit, à un degré statistiquement significatif, l'orientation des employés envers leur syndicat. Plus particulièrement, l'analyse multivariée démontre que les employés qui considèrent leur travail stressant, leur représentant syndical inutile, et leur syndicat inefficace à améliorer les conditions de travail, tendent à être de forts critiques de leur syndicat.
En conclusion, cette étude établit que des conditions de travail stressantes et le stress au travail en résultant associés avec un manque de support au travail (supérieur, collègue, syndicat) mènent à une orientation négative envers le syndicat. Alors, des conditions de travail stressantes peuvent non seulement aliéner les travailleurs eu égard à leur travail et compromettre leur santé, mais également les aliéner eu égard à leur syndicat.