Abstracts
Abstract
In this article it is contended that the centrality (or salience) of beliefs is an important but overlooked feature of belief Systems about unions. This theme is pursued through a study of the centrality of beliefs about unions in a sample of Hamilton, Ontario workers. Each participant sorted 48 separate statements about unions, identifying those statements with which she/he most agreed and most disagreed. These data are analyzed in two distinct ways. First, the article outlines general tendencies in the centrality of belief s for the entire sample. However, people differ in what they think is most important about unions. Therefore, the article also identifies the central belief s for six typical ways of thinking about unions.
Résumé
Cet article soutient que la centralité (ou la pertinence) est un facteur important mais négligé dans les systèmes d'opinions à propos du syndicalisme. Ce propos fait l'objet d'une étude auprès d'un échantillon représentatif d'ouvriers d'Hamilton en Ontario. Chaque personne interrogée a mis en ordre 48 propositions différentes concernant les syndicats, en identifiant les assertions qu'elle approuvait ou désapprouvait le plus. Ces données sont analysées de deux façons distinctes. Les tendances générales du noyau des convictions syndicales dans l'ensemble de l'échantillon sont d'abord soulignées. Mais comme les individus ont des opinions diverses sur ce qu'ils croient être le plus important dans le syndicalisme, on procède également à l'identification des opinions les plus centrales dans 6 types globaux de convictions à propos de l'action syndicale.
Il existe trois raisons pour effectuer une enquête sur le noyau des convictions à propos du syndicalisme. Premièrement, les convictions les plus centrales ont tendance à mieux prédire les comportements que les convictions périphériques. Deuxièmement, les sentiments généraux d'un individu envers un syndicat sont largement déterminés par la direction et par le caractère extrême de ses convictions les plus centrales. Troisièmement, il est difficile d'interpréter les sondages d'opinion publique au sujet des syndicats sans connaître la pertinence des diverses convictions.
Dans cette étude, le processus d'évaluation du noyau des convictions (connu sous le nom de triage-Q — ou Q-sort) n'est valable que lorsque le domaine du contenu est adéquatement représenté par les assertions qui sont proposées pour le triage. La tâche préliminaire la plus critique de cette enquête fut donc de définir le contenu (étendue et nombre des dimensions) des systèmes d'opinions à propos du syndicalisme. Ces dimensions sont : (1) défense économique sur les lieux de travail (défense économique), (2) pouvoir dans la société (pouvoir), (3) leadership et démocratie interne (leadership), (4) droits collectifs vs droits individuels (droits), (5) grèves et conflits (conflit), (6) activités politiques (politique). L'inventaire total des 48 assertions comprenait 8 assertions pour chaque dimension dont quatre prosyndicales et quatre antisyndicales.
Le triage-Q fut complété par cent ouvriers de Hamilton en Ontario lors d'un sondage porte-à-porte entrepris au cours de l'été 1987. Chez les ouvriers d'Hamilton, la défense économique et les droits sont les deux dimensions les plus centrales parmi les six. L'importance de la première dimension n'est pas surprenante, étant donné que la défense immédiate des intérêts économiques et salariaux des ouvriers forme la base des activités syndicales. L'importance des convictions relatives aux droits reflète probablement l'individualisme enraciné dans la société canadienne, lequel est mis en question par les syndicats qui convergent vers les droits collectifs; elle reflète aussi l'attention portée aux questions de droits individuels lors de discussions publiques sur le syndicalisme au cours des dernières années.
Lorsque l'on assemble des données par la méthode du triage-Q, une analyse factorielle exploratoire peut être utilisée afin d'identifier les individus qui possèdent des systèmes de convictions syndicales similaires. Une fois que les individus sont regroupés de cette manière, on peut répondre aux questions suivantes :
— Quelles sont les convictions syndicales les plus importantes pour chaque groupe?
— Qu'est-ce qui distingue la perspective de chaque groupe des perspectives des autres groupes?
L'étude a révélé six perspectives différentes sur le syndicalisme : la première perçoit les syndicats comme des organisations de défense politique. Dans cette perspective, les convictions relatives à la défense économique sont centrales. De plus, on trouve ici un soutien au rôle politique des syndicats, ce qui n'est partagé par aucune des cinq autres perspectives. La deuxième perspective perçoit les syndicats comme des organisations de défense économique : elle met l'accent sur la façon dont les syndicats défendent les intérêts des ouvriers au travail et sur le marché du travail. En même temps, il y a une ambivalence générale envers le rôle politique des syndicats ainsi qu'une opposition explicite à l'affiliation des syndicats à des partis travaillistes. La troisième perspective perçoit les syndicats comme un outil nécessaire mais imparfait sous plusieurs angles. Par exemple, les ouvriers partageant ce point de vue croient que les syndicats se mêlent trop de politique. La quatrième perspective combine elle aussi des convictions pro- et antisyndicales. Elle perçoit les syndicats comme étant légitimes mais trop portés aux conduites conflictuelles.
Les deux dernières perspectives ont une orientation antisyndicale. La cinquième met l'accent sur le fait que les syndicats entravent les droits individuels et elle désapprouve l'engagement des syndicats dans la politique. La sixième perspective perçoit les syndicats comme un élément perturbateur dans la société. Elle fait montre de l'opinion d'ensemble la plus négative à propos du pouvoir des syndicats. De plus, les syndicats sont ici perçus comme une entrave aux droits individuels et comme responsables des conflits sur les lignes de piquetage.
L'implication générale de ces analyses est que les ouvriers pro- et antisyndicaux ne semblent pas avoir des systèmes d'opinions symétriques les uns par rapport aux autres. En effet, c'est une configuration différente d'opinion qui constitue le noyau de chaque perspective. Une autre implication générale est qu'il y a plus d'une base idéologique pour fonder l'opinion prosyndicale tout comme il y a plus d'une base pour fonder l'opinion antisyndicale.
Finalement, cette étude démontre qu'en analysant la centralité des systèmes d'opinions à propos du syndicalisme, on peut aborder ceux-ci d'une façon qui combine l'authenticité d'une démarche subjective et la rigueur d'une approche quantitative.
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