Abstracts
Abstract
This paper applies an analytical framework which, in contrast to most recent research, takes into account the independent influence of the characteristics and capabilities of new technologies. Drawing on evidence from a survey of 435 firms in Atlantic Canada, it concludes that an analysis of the independent influence of technology is a necessary compliment to an examination of the way outcomes of change are a product of choice and negotiation.
Résumé
Il est d'abord souligné dans cet article que le changement technologique implique un processus de décision et de négociation qui, sous certaines contraintes, donne l'occasion aux directions, aux syndicats et aux salariés de jouer un rôle significatif dans la décision d'introduire ou non le changement et, le cas échéant, dans son implantation et ses aboutissements. Ces prémisses tendent à remettre en question l'opinion déterministe selon laquelle le changement technologique conduirait inévitablement à la déqualification ou à la requalification des travailleurs. Néanmoins, doit-on en conclure que le changement technologique, parce qu'ayant fait l'objet de négociations, n'ait pas d'influence directe?
Cet article, à contre-courant de nombreuses recherches récentes, soutient que l'analyse de l'influence directe de la technologie est un complément nécessaire à l'examen des voies suivant lesquelles sont choisies et négociées les issues du changement. Comment alors cet argument peut-il être mis en relation avec les préoccupations plus traditionnelles de la régulation du travail que sont la qualification, le contrôle, l'effort, etc.? Il est suggéré que le changement technologique ne puisse guère être expliqué en termes de stratégies managériales d'exploitation de la technologie nouvelle visant à contrôler les travailleurs ou à gagner leur consentement. Nous présumons qu'il le serait davantage si mis en relation avec les préoccupations premières des employeurs, soit les stratégies de développement de produits et de mise en marché. Le potentiel technologique rend possible certains choix concernant ses voies d'application futures et c'est là que les questions abordant la régulation du travail trouvent leur sens.
Puisant ses sources d'une étude de 435 entreprises des provinces atlantiques canadiennes, cet article propose une catégorisation des divers facteurs utiles à l'établissement des paramètres concernant les mécanismes de prise de décisions appliqués à la régulation du travail. Les facteurs-clés de l'analyse relèvent de ce que la position concurrentielle de l'entreprise dépende soit de la maximisation de la performance, soit de la maximisation des ventes ou de la minimisation des coûts de production.
Les entreprises œuvrant au sein d'un marché du produit relativement jeune sont plus susceptibles de rechercher l'amélioration de leur compétitivité en faisant usage d'une nouvelle technologie dans le but de maximiser leur performance plutôt que de chercher à réduire leurs coûts de production. Ces entreprises introduiront le plus souvent des politiques visant à développer les qualifications et l'expertise de leur main-d’œuvre et, partant, améliorer la qualité et développer de nouveaux produits et services. Sous un autre angle, les entreprises appartenant à un marché en pleine croissance chercheront davantage à maximiser leur niveau de ventes en utilisant une nouvelle technologie permettant d'améliorer l'efficience et la continuité de la production. Ceci implique, pour la régulation du travail, que les politiques managériales puissent être dirigées pour s'assurer à la fois d'un contrôle accru sur le travail et de l'acceptation, chez les salariés, d'une continuité du changement technologique. Finalement, les entreprises œuvrant au sein de marchés stables chercheront pour leur part à maintenir leur position concurrentielle en faisant usage d'une nouvelle technologie dans le but de réduire leurs coûts de production. Là où les coûts de la main-d’œuvre constituent une source de préoccupations majeures, l'on n'hésitera probablement pas à développer des politiques qui tendront à améliorer la productivité du travail et son utilisation.
Toutefois, il ne va pas de soi qu'une organisation introduisant une technologie nouvelle dans l'une ou l'autre de ces circonstances développera nécessairement la stratégie d'affaires ou l'approche appropriée à l'égard de la régulation du travail. Nous croyons davantage en la capacité médiatrice du processus de «choix stratégique». En ce sens, la stratégie globale d'affaires développée par une organisation en réponse aux changements en cours dans les environnements économique et technique pourrait, au mieux, être perçue comme un outil de gestion qui établit les paramètres à l'intérieur desquels les acteurs développent et modifient les approches dans l'implantation du changement technologique.
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