Abstracts
Abstract
Drawing on evidence from five detalled case studies, this paper focuses on the relationship between technical innovation and non-manual skills and work organization. In none of these cases could the introduction of new technologies simply equate technical innovation with deskilling and enhanced managerial control. Indeed, one of the more interesting and important findings of the research was that technological change has been more favourable for technical than for clerical occupational groups.
Résumé
Dans la littérature traitant du procès de travail, on considère que le principal incitatif vers l'implantation de changements technologiques est le désir des employeurs de déqualifier et de contrôler le travail. Cependant, des recherches empiriques récentes sur le travail manuel démontrent que ces changements technologiques entraînent souvent une plus grande qualification et une plus grande liberté d'action pour les travailleurs, bien que ce ne soit pas la préoccupation première de l'employeur.
Dans la prolifération actuelle d'écrits sur les nouvelles technologies, on ne s'arrête toutefois guère à leur influence sur la nature évolutive du travail de bureau et sur les discussions entourant les stratégies de contrôle administratif. À partir de données provenant de cinq études de cas détaillées, nous avons analysé la relation entre les innovations techniques et les qualifications des travailleurs non manuels. La généralisation des technologies nouvelles a-t-elle augmenté les contraintes imposées à ces employés ou comporte-t-elle une complexité technique plus étendue et une plus forte liberté d'action? Les résultats sont clairs: dans aucun de ces cas l'introduction de nouvelles technologies n'équivaut à une déqualification et à un contrôle accru de la gestion. L'une des plus importantes constatations de notre étude confirme que les changements technologiques ont été plus favorables aux techniciens qu'aux employés de bureau. L'un des principaux facteurs à signaler consiste en la possibilité que la microélectronique permette de replacer les employés dont la formation se rattache à l'électronique et aux ordinateurs.
Nous avons accordé une attention particulière à l'influence des technologies nouvelles sur le travail de bureau. C'est dans ce champ d'activité que la technologie a un effet de substitution sur le facteur travail en permettant le traitement automatique de données traditionnellement compilées de façon manuelle. Le traitement de texte a remplacé certaines des qualifications habituelles des dactylographes telles l'alignement et la correction des fautes de frappe, etc., mais il offre, cependant, la possibilité d'acquérir de nouvelles aptitudes comme, par exemple, la forme de présentation d'un document. L'étude de cas a démontré que, avec les technologies spécialisées de travail de bureau, il se produit un processus de réaménagement qui donne lieu à une nouvelle division du travail et qui contribue, dans l'ensemble, à des pertes d'emplois.
Un processus semblable de restructuration a été observé chez les techniciens. Dans le cas des techniciens en télécommunication et en recherche métallurgique, l'introduction des technologies nouvelles a donné lieu à un regroupement des qualifications qui se rattachent d'abord à l'utilisation des ordinateurs: compréhension du contrôle de la production et des systèmes mécaniques, maîtrise des systèmes de logiciels et connaissance du traitement de données générales. Pour ce qui est des techniciens travaillant dans l'industrie de l'automobile, la compétence se fondait principalement sur l'expérience, qui exigeait de longues périodes d'apprentissage et de formation.
Aujourd'hui, la compétence doit porter sur la capacité d'analyse plutôt que sur l'expérience. De là, on constate une polarisation des exigences professionnelles entre, d'une part, les techniciens très spécialisés préposés à la vérification et à l'inspection et, d'autre part, ceux qui, l'étant moins, s'occupent de tâches rapides de remplacement de modules défectueux. Aussi des effets parallèles de diminution de la demande pour les qualifications actuelles et de croissance pour les compétences nouvelles peuvent-ils également se présenter parmi les catégories diverses de techniciens.
Parce que les nouvelles qualifications requises sont sans cesse rehaussées à cause de l'évolution constante qui s'opère dans les méthodes de production, nous suggérons, en conclusion, que pour comprendre comment le procès de travail fonctionne et est contrôlé, il faut en poursuivre sans arrêt l'examen. Notre recherche indique que, malgré la règle générale de la déqualification des employés de bureau et des services administratifs ainsi que l'augmentation des exigences professionnelles chez les techniciens, on remarque beaucoup de variations inter-professionnelles dans l'évolution du travail non manuel, comme dans plusieurs autres secteurs de l'emploi. Cette analyse met en évidence l'intérêt de recherches empiriques axées sur certaines occupations pouvant consister en des repères pour l'étude des nouvelles technologies et de la nature évolutive du travail.