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Abstract
The purpose of this study was to investigate whether previously identified socio-demographic, psychographic, health state, financial state, and attitudinal variables could successfully discriminate blue-collar workers in the resource industries in Northern Ontario who accepted companies' retirement offers from those who rejected them. Such a discriminant function was developed and discussed. The «hit rate» was an impressive 76%.
Résumé
Au cours de la décennie 1980, les entreprises et le gouvernement canadiens ont offert diverses modalités de régimes de pension bonifiés de façon à persuader les travailleurs de prendre une retraite anticipée. Dans les cas où ces propositions n'ont pas obtenu assez de succès, il y a eu des mises à pied. Vers le même temps, la retraite obligatoire est devenue inadmissible à cause des changements qui se sont produits dans les valeurs sociales et de l'interdiction de la discrimination selon l'âge dans la Charte canadienne des droits. Par conséquent, il est important de mieux comprendre les facteurs qui concourent à la prise de décision d'une retraite volontaire et rationnelle.
Dans les travaux portant sur la question de la retraite, on relève huit facteurs qui peuvent contribuer à la formation des comportements et au choix de la décision de prendre ou non sa retraite : 1) des variables d'ordre social et économique; 2) des variables psychographiques (tels que l'anxiété face à la mort et l'état de maîtrise de sa situation personnelle); 3) la perception et l'attitude que l'on peut avoir par rapport à la retraite considérée comme une phase de la vie; 4) les opinions et les préférences des personnes quant au moment de prendre une telle décision; 5) la planification de la retraite; 6) les possibilités de travail et les activités de loisirs; 7) les exigences du milieu de travail qui encouragent la prise de retraite; 8) les contraintes de l'environnement personnel qui peuvent également y pousser.
Le but de cette étude consistait à mettre au point une équation qui pouvait réussir à distinguer les travailleurs qui acceptaient la préretraite de ceux qui refusaient l'offre des entreprises en se fondant sur les huit facteurs précités.
Un questionnaire, distribué par courrier, comportant 98 sujets, a été adressé à 1341 employés et retraités de sexe masculin du Nord de l'Ontario qui travaillaient ou avaient travaillé dans les industries de fabrication ou de transformation. Huit entreprises y participaient. On a demandé aux employeurs de choisir au hasard 10 pour cent de leurs employés de sexe masculin de 45 ans ou plus pour répondre au questionnaire. On leur a également demandé d'en poster un exemplaire à ceux qui avaient pris leur retraite à partir du 1er janvier 1983. À la date fixée pour la fin de l'enquête, soit au printemps 1988, 565 questionnaires, dûment remplis, avaient été retrouvés.
Le questionnaire, disponible en anglais et en français, comportait neuf sections. Huit portaient sur les sujets énumérés ci-dessus et le dernier demandait si, oui ou non, 1) leur employeur leur avait proposé de prendre une préretraite et 2) si, oui ou non, ils avaient accepté cette offre, l'avait rejetée ou si finalement, leur décision n'avait pas encore été arrêtée.
Le questionnaire comprenait trois échelles préalablement validées : l'échelle de contrôle de l'état de santé, l'échelle de la peur de la mort de Templer et une échelle modifiée de l'état d'aliénation de Srole.
Les résultats ont démontré que le groupe des répondants manifestaient une attitude positive envers la retraite, dont ils situaient l'âge idéal à 56 ans. On a eu recours à une analyse discriminante graduée de 23 variables des huit principaux facteurs pour établir le rapport entre l'acceptation de la proposition de préretraite et les variables indépendantes. La fonction algébrique établit une différenciation significative entre ceux qui acceptaient l'offre (n = 93) et ceux qui la rejetaient (n = 30), ce qui signifiait un taux de réussite de 16.1 pour cent. Le travailleur type le plus susceptible d'accepter l'offre de retraite de l'entreprise dans une ville à industrie unique était un individu dont le revenu familial mensuel (sans inclure la pension) s'établissait à $570.00, qui estimait que son mauvais état de santé affectait son efficacité au travail, touchait déjà ou pouvait espérer recevoir un montant de pension mensuelle de $1 629. 00, était moins susceptible de planifier sa retraite, avait en moyenne une personne à charge, ressentait de la part de ses compagnons de travail passablement de pression de nature à l'inciter à céder sa place, avait un apparent manque de contrôle sur sa santé, ne considérait pas qu'il avait de bonnes possibilités de trouver un emploi rémunérateur après sa prise de retraite, préférait parler une autre langue que l'anglais à la maison et avait un ratio de dette équivalent à peu près à une moyenne de deux.
L'individu qui rejetait l'offre de retraite, était une personne dont le revenu familial mensuel (sans tenir compte de la pension) s'établissait à $1 438. 00, estimait que son état de santé n'était pas tellement inquiétant, avait ou comptait toucher une pension de $1 957. 00 par mois, pensait davantage à la planification de sa retraite, avait en moyenne 1.5 personne à sa charge, ressentait peu les pressions de ses compagnons de travail pour l'inciter à prendre sa retraite, maîtrisait bien le contrôle de son état de santé, était beaucoup peu d'accord qu'il ne pouvait pas exercer un travail rémunérateur après la prise de retraite, préférait parler anglais chez lui et avait un ratio de dette équivalent à peu près à une moyenne de 3.
Ces résultats s'expliquent par le degré d'aisance et le mode de vie qu'on désire. En particulier, les travailleurs semblent disposés à se retirer lorsqu'ils ont rempli leurs obligations et qu'ils estiment qu'ils ont un revenu suffisant pour maintenir le train de vie auquel ils étaient habitués. Les travailleurs, qui recherchent un mode de vie à la retraite comportant divertissements et loisirs, paraissent réaliser qu'ils peuvent se le procurer avec un revenu de retraite relativement faible. Il est probable qu'ils accepteront l'offre de la préretraite. Au contraire, ceux qui favorisent un mode de vie axé sur la satisfaction ou la sécurité financière et l'aisance estiment qu'il leur faut exiger une pension plus forte et, pour cette raison, ils sont enclins à en reporter le moment et rejettent la proposition des employeurs.
Les résultats de l'étude ont aussi indiqué que le milieu ambiant et les différences culturelles semblaient exercer une influence sur la décision de prendre sa retraite. Il faudrait cependant des recherches plus approfondies pour apprécier l'impact de ces deux derniers points.
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