Abstracts
Résumé
Les contributions aux études sur la négociation collective sont fondées soit sur une analyse verbale qui comprend l'idée d'une zone d'indétermination, soit sur une analyse davantage quantitative qui repose sur les techniques de la théorie du jeu. Les deux groupes recourent essentiellement à des modèles statiques comprenant des variables qui changent peu. L'expérience indique, cependant, qu'une même suite d'événements peut mener d'un comportement de départ ferme à des changements brusques et dramatiques d'attitudes. Mathématiquement, de tels phénomènes ne sont pas «sages» (well-behaved) et de pareilles «manques de suite» conduisent à des problèmes insolubles. Un tel mode de comportement ressortait de la plupart des modèles jusqu'à ce que René Thom invente la trouvaille mathématique analytique connue sous le nom de théorie de la catastrophe, théorie que l'on applique dans plusieurs sciences, y compris, à l'heure actuelle, en économique.
La théorie de la catastrophe la plus usitée est la catastrophe de «pointe», et c'est cette dernière qu'on applique dans le présent article. L'idée fondamentale en est qu'un syndicat, du moment où il entreprend la négociation d'une convention collective, peut s'y engager sans beaucoup de conviction, mais il peut soudainement changer de position. S'il doit affronter simultanément des risques considérables et de fortes provocations, il peut devenir très docile ou, tout à coup, très agressif. L'attitude qu'on prend dépend pour beaucoup des opinions qui prévalent à l'intérieur du syndicat immédiatement avant le changement draconien dans le comportement du groupe.
La «frontière» qui sépare un comportement docile d'un comportement agressif de la part du syndicat est en réalité un «territoire». Le changement dramatique d'attitude ne se produit qu'après que le «territoire» est traverse. Une suite de petits changements en influant sur les variables peut avoir pour résultat un grand bouleversement (une catastrophe) dans le comportement du syndicat.
Abstract
This paper develops a catastrophe model of union behaviour. It presents an explanation of the unexpected character of some work stoppages as well as for the breakdown of negotiations which appeared headed for resolution.