Abstracts
Abstract
The authors critically reassess the standard view that Canada's skilled-unskilled wage differential has collapsed over the past four decades.
Résumé
Les fluctuations des indices de salaires entre les ouvriers qualifies et la main-d’œuvre non qualifiée tiennent depuis longtemps une place importante dans la littérature traitant du partage des revenus. Bien que les études contemporaines sur le sujet au Canada soient peu nombreuses, celles-ci ont été acceptées comme allant de soi et on les retrouve dans les manuels. Ces études démontrent que, au cours des décennies récentes, il y aurait eu un mouvement significatif dans le sens de l'égalisation des salaires entre les travailleurs canadiens qualifies et non qualifies. Dans cet article, nous nous efforcerons de réviser cette opinion en corrigeant les erreurs de mesure qui nous paraissent les plus manifestes. Notre propre appréciation se fonde sur les corrections suivantes : nous opposons les salaires réels aux salaires nominaux, c'est-à-dire que des corrections sont faites en tenant compte des changements dans le cout de la vie entre les deux groupes; on utilise les ratios de salaires au lieu des différences pour mesurer les changements dans les taux de salaires relatifs des travailleurs qualifies et non qualifies; on remplace les comparaisons annuelles par l'analyse de régression.
L'utilisation des statistiques
Les statistiques salariales sur lesquelles nous nous fondons — les taux de salaires urbains dans l'imprimerie, la construction, les municipalités et les chemins de fer — sont un sous-ensemble des données utilisées par Peitchinis (1974, 1975) et Ostry et Zaidi (1972). Le choix de ces industries s'appuie sur les considérations suivantes :
premièrement, ces catégories d'emplois étaient relativement homogènes par rapport à la période étudiée si on tenait compte de la description de la tache; en second lieu, les données salariales étaient disponibles régionalement; troisièmement, les travailleurs engages dans ces groupes d'emploi étaient nombreux; enfin, ces groupes industriels étaient conformes aux tendances normales des salaires nominaux parmi les travailleurs qualifies et non qualifies. Surtout, les tendances des salaires dans les industries choisies varient d'une convergence extrême du ratio du salaire nominal (les métiers de la construction) à une divergence croissante (les employés municipaux).
Les résultats obtenus
En résumé, les constatations sont les suivantes. En ce qui concerne l'industrie des métiers de la construction, l'indice nominal accentue substantiellement la baisse dans le ratio de salaires entre les travailleurs qualifies et non qualifies. En outre, les périodes marquées de forte exagération sont les décennies 1940 à 1960. Ce sont ces périodes qui ont été retenues dans les textes comme des périodes d'inégalité déclinante. Pour l'industrie des chemins de fer, l'abaissement du ratio dans le salaire réel se produit à deux reprises entre 1940 et 1944, puis entre 1960 et 1970. Dans le cas des employés municipaux, le ratio du salaire réel ne diminue pas, mais s'accroit de 19 pour cent pendant la période 1930-1973. L'exemple de l'industrie de l'imprimerie fait voir un affaissement substantiel à la fois dans le ratio du salaire réel et du salaire nominal de 1930 à 1972 (baisse de 19 et de 41 pour cent respectivement) cependant que, en 1978, l'un et l'autre ratios se sont élevé à leur niveau antérieur de 1930. Les résultats de la régression démontrent de façon succincte ces tendances complexes. En résumé, le paramètre temps note pour chaque régression est le changement en pourcentage dans le ratio de salaire dévalué pour la période s'y rapportant. Ce qu'il faut noter, c'est que, à l'exception importante de la régression des métiers du bâtiment, le paramètre temps est faible (chemin de fer et imprimerie) ou négatif (les employés municipaux). Différentes particularités de la tendance de la régression dans le temps furent calculées de façon à découvrir la variation cyclique de même que les problèmes de mesure pour l'avenir. L'hypothèse de Gunderson selon laquelle le chômage influencerait le taux de convergence est confirmée. Par la suite, l'étude a été divisée en plusieurs sous-périodes de manière à vérifier deux hypothèses supplémentaires. En premier lieu, Peitchinis avait signale une convergence marquée entre 1930 et 1956. Par après, il n'avait découvert aucune telle convergence. Les résultats obtenus indiquent le contraire. En outre, les conséquences des taux galopants d'inflation après 1972 sont démontrées dans les sous-périodes de régression dans l'industrie de l'imprimerie. Compte tenu de la période inflationniste récente (1972-1978), l'évaluation faite de la tendance du paramètre temps devient sans signification. Enfin, on a utilise les résultats de la régression pour tenter de découvrir les déviations d'ensemble. À Toronto, dans l'industrie de l'imprimerie par exemple, le taux de convergence du salaire réel est en général la moitié du taux pour l'ensemble du Canada, tandis qu'à Winnipeg, il était en général vingt pour cent plus élevés. En conséquence, si on pouvait calculer le ratio de salaire par le niveau d'emploi pour chaque ville, la tendance dans le temps serait même plus basse.
En somme, l'article démontre que, si l'on dévalue les indices des salaires et qu'on les fait régresser dans le temps, il y a modification importante des opinions courantes sur les taux de convergence des ratios de salaires au Canada entre les travailleurs qualifies et non qualifies. L'industrie de la construction, dont le taux de convergence est le plus marque pour l'indice des salaires réels ne décline que de trente-deux pour cent pendant la période 1930-1972, ce qui est loin du déclin de 72 pour cent calcule à partir de l'indice nominal. Dans les autres cas, chemins de fer et imprimerie, les taux de convergence bougent si lentement qu'il faudrait plus de 130 ans pour en arriver à une convergence moyenne de 50 pour cent qui, selon Peitchinis, se produirait en quarante ans.
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