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Abstract
An empirical investigation of the impact of unanticipated changes in output and consumer prices, as well as other economic and sociological variables, on midcontract or wildcat strikes, with particular reference to British Columbia's copper industry.
Résumé
Le présent article traite des conséquences des changements imprévus du rendement et de l'indice des prix à la consommation, de même que d'autres variables sociologiques et économiques, sur les grèves sauvages ou en cours de convention qui ont eu lieu dans l'industrie du cuivre en Colombie Britannique pendant la période 1967 à 1979. On y expose une théorie des grèves sauvages qui soutient que les travailleurs s'engagent dans de telles grèves avec l'idée de fonder leur décision ou celle de leurs dirigeants, de les déclencher spontanément ou non selon ce qu'elles peuvent rapporter ou coûter. Il s'agit au fond de courir un risque calculé. L'étude a porté sur un échantillon de 38 conventions collectives pendant la durée desquelles il y eut onze grèves. On y analyse la décision de recourir ou non à la grève dans chacune d'entre elles ainsi que la durée de la grève là où elles se sont produites.
La théorie mise de l'avant estime que les travailleurs doivent être suffisamment frustrés ou sous la menace du syndicat pour prendre l'initiative d'un débrayage pendant la durée d'une convention collective. Elle considère aussi que les frustrations s'accumulent d'une façon concomitante et se résorbent avec le temps parce que « le temps cicatrise toutes les blessures ». Les grèves se produisent par réaction à ce qui peut se produire dans la nature même du travail ou encore dans les différences entre ce qu'on obtient et les avantages qu'on escomptait au moment de la négociation de la convention. Les deux éléments principaux qui pèsent sur l'intensité de la frustration sont le prix auquel est vendu le cuivre et l'indice des prix à la consommation. Le prix du cuivre, pour sa part, a une influence sur le taux de rendement de l'entreprise.
Comme elle se rattache au rendement et à l'indice des prix à la consommation, la théorie en est une d'équité. Les conséquences salariales de la négociation de la convention sont indéterminées dans le contexte d'un monopole bilatéral. Le règlement auquel on en arrive reflète, entre autres choses, la force relative et l'habileté de négociation du syndicat et de l'employeur ainsi que leurs propres prévisions par rapport aux changements futurs du taux de profit et de l'indice des prix. Les déviations imprévues dans le taux de rendement et l'indice des prix ont généralement une influence sur le degré de frustration des salariés dans le sens que les conditions établies dans la convention collective semblent moins équitables, aussi équitables ou plus équitables face aux changements économiques subséquents à la négociation collective et qui avaient influencés les parties à ce moment. La convention collective sera équitable si les prévisions des parties au moment des négociations se réalisent. Si tel n'est pas le cas, il peut y avoir grève sauvage. Ainsi, si les prix dépassent ce qu'on avait prévu, les salariés touchent une plus faible partie des profits de l'entreprise que celle qu'ils escomptaient obtenir lors des négociations. Par contre, si les revenus de l'entreprise sont moins élevés que ce qu'elle anticipait, la grève sauvage peut se produire par réaction aux efforts de la direction pour accroître la productivité.
En ce qui a trait à l'indice des prix à la consommation, il en est de même. Si l'indice des prix dépasse ce à quoi on s'attendait, il y aurait davantage danger de grèvesauvage, surtout si la firme a quelque peine à recruter de nouveaux employés et à garder son personnel. Enfin, d'autres facteurs qui influent sur la décision de s'engager ou non dans une grève en cours de convention ainsi que sur sa durée comprennent le taux de chômage, la puissance du syndicat, l'existence d'une clause d'indexation dans la convention collective, le nombre des grèves antérieures pendant la durée de la convention et les politiques gouvernementales de taxation des ressources naturelles.
Lorsque les frustrations des travailleurs dépassent un certain seuil., il peut y avoir grève pendant la durée de la convention et les dirigeants syndicaux peuvent activer ces frustrations. On peut présumer que leurs causes surgissent en tout temps. Il faut choisir l'occasion de frapper et de soupeser les coûts et les avantages de la décision de passer à l'action. Les avantages importants que le syndicat peut en retirer consistent dans certaines concessions de la part des employeurs, plus précisément celles qui constituent des précédents et qui consistent dans des gains pour le syndicat en matière de pratiques antérieures et de changements au texte de la convention.
Les données recueillies tendent à confirmer que le genre de facteurs ci-dessus identifiés influencent la décision de déclencher ou non une grève en cours de convention. C'est principalement le cas en ce qui concerne les politiques gouvernementales de taxation des ressources naturelles, puisque toutes les grèves sauvages ont eu lieu au moment où les entreprises engagées dans la production du cuivre en Colombie Britannique ont été plus lourdement taxées pendant les années 1974-1975. Les changements imprévus dans les salaires réels et les prix du cuivre furent des motifs déterminants de la décision de déclarer ou non la grève, mais ils n'ont pas eu beaucoup d'effet sur sa durée. Naturellement, l'existence de grèves antérieures en cours de convention collective accroît la probabilité de récidiver et influe sur la longueur des grèves subséquentes.
Finalement, on peut conclure que les constatations de la présente étude doivent être tenues pour provisoires, principalement en ce qui a trait à la durée de ces grèves. Cependant, la théorie générale énoncée ainsi que la méthodologie mise au point devraient pouvoir s'appliquer dans d'autres industries, surtout dans celles qui exploitent les ressources naturelles. La contrepartie normale de ce travail consisterait dans une étude de cas portant sur les attitudes et les comportements personnels des dirigeants d'entreprises touchés par de semblables grèves.
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