Abstracts
Abstract
The purpose of this paper is to highlight the difficulties en-countered in using mergers to reduce the number of unions in a country with both national and international organizations. it is seen that the presence of internationals limits the scope of potential mergers and that merger attempts can strain the relations between the Canadian sections of international unions and their parent unions.
Résumé
À l'heure actuelle, il y a deux tendances principales dans le gouvernement et dans la structure du mouvement ouvrier au Canada: d'une part, on favorise les fusions syndicales comme solution aux problèmes découlant de la présence de plusieurs petits syndicats et, d'autre part, on constate un mouvement tendant à assurer une plus grande autonomie des sections canadiennes vis-à-vis les syndicats internationaux. Cependant, on ne considère rarement ces tendances l'une par rapport à l'autre.
Il s'agit ici de faire ressortir les difficultés que l'on rencontre en recourant aux fusions pour réduire le nombre des syndicats dans un pays qui regroupe à la fois des syndicats nationaux et internationaux. On y voit que la présence des syndicats internationaux limite les possibilités de fusions et que les tentatives en ce sens peuvent durcir les rapports entre les sections canadiennes des syndicats internationaux et leur organisation centrale.
En 1977, il y avait plus de trois millions de syndiqués au Canada dont 96 pour cent étaient membres de syndicats nationaux ou internationaux. On comptait cette année-là 89 syndicats internationaux et 103 syndicats nationaux. Sur le nombre, il n'y avait que 18 syndicats qui comptaient plus de 50,000 membres, tandis que 165 en avaient moins de 20,000. Conséquence: les syndicats sont trop petits et il s'ensuit une détérioration dans leurs secteurs d'activité.
Depuis plusieurs années déjà, on a préconisé la fusion comme remède à cette situation, mais l'existence des syndicats internationaux entrave les fusions à la fois parce que les fusions entre les syndicats internationaux se négocient au sommet et aussi parce que les sections canadiennes y opposent une certaine résistance de crainte d'y perdre une partie de leur autonomie. Par ailleurs, les sections canadiennes des syndicats internationaux favorables à la fusion voient souvent leurs efforts frustrés par l'un ou l'autre des syndicats internationaux. Quant aux fusions entre syndicats nationaux et syndicats américains, il est normal que les premiers redoutent d'y devenir une minorité négligée par la nouvelle organisation.
Les fusions revêtent deux formes: l'amalgamation et l'absorption. L'amalgamation se produit lorsque deux syndicats s'unissent pour former une nouvelle organisation; l'absorption résulte de l'annexion d'un syndicat faible par un plus fort. Or, entre 1956 et 1977, on a relevé aux États-Unis 52 fusions (14 amalgamations et 38 absorptions) et 22 d'entre elles eurent pour effet de faire baisser le nombre des syndicats au Canada. Par ailleurs, il y eut 11 fusions parmi les syndicats canadiens qui ont résulté dans la disparition de 15 syndicats. Pendant cette période, on ne révèle que 4 absorptions de 4 syndicats nationaux par des syndicats internationaux. Il n'y a aucun exemple de syndicat canadien qui se soit amalgamé avec un syndicat américain non plus qu'il y ait des syndicats canadiens qui aient absorbé des syndicats américains. Il en découle donc que la grande majorité des fusions proviennent de décisions prises aux États-Unis.
La présence des syndicats américains et la recherche de l'autonomie dans le syndicalisme au Canada tendent à limiter l'utilisation des fusions comme moyen de résoudre le problème de la multiplicité des syndicats au Canada, d'où le résultat suivant. En 1956, il y avait 178 syndicats au Canada (113 syndicats internationaux et 65 syndicats nationaux). En 1977, on comptait 192 syndicats (89 syndicats internationaux et 103 syndicats nationaux), soit 14 de plus. Les changements résultant des fusions indiquent qu'il y a eu 41 fusions (soit 22 syndicats internationaux et 19 syndicats nationaux).
Comme on le voit, les fusions ont ralenti l'augmentation du nombre des syndicats, mais ce déclin a été plus que compensé par la création de nouveaux syndicats. La conclusion s'impose d'elle-même: au Canada, les fusions, toujours difficiles, soulèvent des problèmes particuliers provenant des réactions des syndiqués face au syndicalisme américain.
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