Abstracts
Abstract
The author examines the recent Canadian experience in wage and price controls» including an analysis of these controls, the problems confronting their implementation, and certain of their results.
Résumé
Depuis 1960, les problèmes reliés à l'inflation ont donné lieu à de nombreux programmes de contrôle des salaires et des prix en Europe et en Amérique du Nord. Dans la plupart des cas, ces programmes n'ont pas obtenu de grands succès. Qu'en est-il de la récente expérience canadienne en matière de contrôle des salaires et des prix?
L'effort canadien mérite une observation attentive de la part des hommes politiques des pays occidentaux qui projettent l'établissement de tels contrôles.
En 1975, les prix avaient augmenté de onze pour cent pour la deuxième année consécutive. Les taux horaires des salaires montaient à une vitesse sans précédent (12.1 pour cent en 1974 et 13.8 pour cent en 1975). Le nombre des grèves était élevé et la productivité était faible. Les dépenses gouvernementales et la politique monétaire contribuaient aussi à la spirale inflationniste. On pressait le gouvernement de trouver des moyens pour lutter contre l'inflation.
En octobre 1975, le gouvernement adopta des mesures de contrôle des salaires, des prix et d'autres sources de revenus. Il chercha aussi à freiner l'expansion fiscale etmonétaire. En grande partie, la responsabilité d'administrer les contrôles fut confiée à la Commission de lutte à l'inflation.
Bien que le programme s'en soit tenu à sa conception initiale et que les délais prévus furent respectés, il fut sujet à des critiques acerbes de la part de groupes d'intérêts. Ainsi dix-sept économistes parmi les plus réputés du pays écrivirent au premier ministre Trudeau une lettre qui mettait en doute la valeur des contrôles et réclamaient leur abolition. La presse s'attaqua au manque de clarté dans l'administration du programme. Le nombre des grèves dans l'ensemble continua de se maintenir à un niveau élevé. Le Congrès du travail au Canada organisa « une journée nationale de protestation » en octobre 1976.
Le programme eut un impact notable sur le taux des augmentations des salaires lequel baissa de quatorze à six pour cent annuellement. Les prix tombèrent à un taux annuel d'environ six pour cent d'augmentation pendant la première année du programme, mais ils étaient remontés à un taux d'environ neuf pour cent à la levée des contrôles en 1978. Résultat: les effets du programme furent beaucoup plus marqués sur les salaires que sur les prix.
Le taux de chômage à la hausse compliquait l'effort d'implantation de politiques monétaires et fiscales restrictives. Bien que, dans l'ensemble, les taux d'augmentation de la masse monétaire et des dépenses gouvernementales aient été freinés, ils restèrent à des niveaux relativement élevés. On en conclut que, quoiqu'il en soit du succès des contrôles réalisés au Canada, celui-ci est attribuable à cette modération monétaire et fiscale qui se produisit.
Bien que, sur une courte période, les contrôles puissent tempérer les ambitions, à moins que les pressions économiques sous-jacentes ne soient contenues, elles en viendront à manquer de soutien. Aussi les éclatements dans les salaires et les prix peuvent-ils survenir au moment de l'abolition des contrôles. Par conséquent, le programme du Canada continuera à mériter une attention soutenue dans les années à venir.