Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 34, Number 4, 1979
Table of contents (29 articles)
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Émile Gosselin 1922-1979
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Collective Bargaining and the Theory of Conflict
Jack Barbash
pp. 646–659
AbstractEN:
The purpose of this paper is to examine conflict in the bargaining context as it operates mainly in the United States, and then draw some broad inferences for the theory of conflict.
FR:
Le conflit, dans le domaine des relations du travail, est en soi loin d'être aberrant et pathologique à moins qu'il ne s'éloigne de certaines normes. Le conflit, manifeste ou latent, contient la semence de sa propre solution. On ne peut d'ailleurs le concevoir sans l'existence d'un cadre de référence qui inclut sa solution car, dans le contexte de négociation, le conflit n'est pas une fin en lui-même, mais un moyen d'en arriver à une entente.
La négociation est une forme coopérative de conflit dans laquelle les parties cherchent à échanger ce qu'elles veulent l'une de l'autre. Contrairement aux concurrents qui visent à l'évincer, les parties à la négociation collective veulent en arriver à un échange mutuel. Le concept de lutte de classe, qui culmine dans le triomphe de la classe ouvrière, n'a pas place dans la négociation collective, même lorsque celle-ci atteint le stade de la grève.
Toutefois, bien que le conflit soit un élément du maintien du système de relations du travail, il y a un point au-delà duquel il devient « anormal », « aberrant » et « pathologique », mais il n'est pas facile de déterminer où cela commence. Il faut se contenter d'indices. D'une façon générale, les conflits deviennent « pathologiques » lorsqu'ils se produisent dans un climat de violence, de lutte de classe, de désorganisation sociale, de faible productivité et de grands écarts dans les revenus et les pouvoirs.
Toute la logique d'un exposé sur le sujet tient dans les considérations suivantes.
D'une part, sous le régime de la négociation collective, en matière de rémunération, les rapports entre les parties consistent dans une espèce de troc où l'on échange l'effort humain contre un salaire. Cette transaction est à la fois adéquate et inadéquate. Elle est adéquate en ce que l'une des parties veut obtenir quelque chose de l'autre; elle est inadéquate en ce que les parties diffèrent invariablement d'avis à propos des valeurs relatives qui devraient prévaloir. D'autre part, pour savoir si ce rapport d'échanges mutuels engendre un conflit indu, c'est-à-dire qui va à rencontre des règles, il faut que l'on retrouve les trois conditions suivantes:
1. une théorie de l'universalité du conflit dans laquelle on tienne compte, non seulement de la grève, mais du roulement de la main-d'oeuvre, de l'absentéisme, du sabotage, de l'indiscipline, d'une faible productivité ou de tendances en ce sens;
2. l'existence d'une théorie de conflit ouvert ou latent;
3. l'existence d'une théorie d'un conflit pathologique, c'est-à-dire le point où le conflit devient dysfonctionnel.
Le tâtonnement dans la recherche d'une théorie du conflit et de son état pathologique n'est pas destiné à jeter blâme ou mérite sur l'une ou sur l'autre des parties. Il y a rarement des héros ou des gredins dans les relations du travail.
Les questions pratiques que se dégagent de l'exposé précédent sont au nombre de deux: 1) la tendance des antagonistes engagés dans le régime actuel de relations du travail à pousser le conflit à un point où il deviendrait pathologique; 2) la tendance aussi à juger dysfonctionnel un conflit qui est en réalité normal. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une fausse conception selon que l'on se réclame de la droite ou de la gauche. Du côté de la droite, on a tendance à considérer l'absence de conflit ouvert comme une indication de l'efficacité de la direction ou encore de négliger la signification de certaines formes de comportement dans le milieu du travail. Du côté de la gauche, la tendance est de voir toute escalade dans un conflit industriel comme le signe avant-coureur du « conflit final ».
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L’effet du salaire minimum sur les prix, l’emploi et la répartition des revenus : le cas du Québec
Pierre Fortin
pp. 660–673
AbstractFR:
Les principales conclusions de cet article sont qu'un niveau élevé du salaire minimum, sans poser d'obstacle insurmontable quant à la stabilité des prix dans une économie aussi exposée à la concurrence extérieure que l'économie du Québec, risque de soutenir un niveau de chômage plus important qu'on a pu le croire jusqu'à ce jour, et tout spécialement parmi les jeunes; et que le salaire minimum élevé est un moyen très inefficace de mieux répartir les revenus qu'il vaudrait mieux remplacer par des outils d'intervention mieux appropriés comme un régime de revenu familial garanti ou même des plans de soutien du revenu un peu plus modestes.
EN:
From 1972 to 1976, the Bourassa government raised the ratio of minimum to average industrial wages in Québec from 44 to 51%. The Lévesque administration maintained the minimum wage at that relative level at least to 1978. Thus, in the 1970s, the Québec minimum wage became the highest in North America.
This paper provides a summary of a report on the effects of the minimum wage written by the author for the Québec Government in the Spring of 1978. The four-step study attempted to:
1) evaluate the probable impact of the minimum wage on other wages and prices;
2) estimate the disemployment effect of the regulation;
3) compare the income-redistributive effect of the minimum wage (as a result of the first two steps) with the family income needs of the low-wage workers;
4) examine the interaction of the minimum wage with social assistance, and the alternatives offered by guaranteed family income plans and wage subsidies.
An increase of 10 per cent of the relative minimum wage was estimated to raise the overall industrial wage bill directly by about 0.4 per cent, and indirectly by another 0.2 to 0.3 per cent through wage emulation. Given the weight of the wage bill in total costs of production, the potential inflationary effect of the measure on the consumer price index was estimated to be moderate (0.3 and 0.5 per cent). The incidence of the increase of minimum wage varies of course widely across industries, depending on their relative use of low-wage manpower. Moreover, theactual increase in the CPI may be even lower than 0.3 per cent if competition in the very open Québec economy induces firms to adjust more through reductions in employment than through passing the buck to the consumer.
The disemployment effects of the minimum wage were found to be quantitatively important. After taking into account cyclical factors, demographic changes, and the 1971 reform of the Unemployment Insurance Act, it was found that a 10 per cent increase in the ratio of minimum to average industry wage raised the unemployment rate of young men aged 15 to 24 by 2.5 to 3.5 percentage points, that of young women aged 15 to 24 by 1.5 to 3.0 percentage points, and that of adult women aged 25 and over by 0.4 to 0.7 percentage points. In turn, this resulted in an upward effect of 0.6 to 1.0 percentage point on the overall unemployment rate (assuming the unemployment rate of adult men aged 25 and over remained unaffected).
Four reasons are suggested for the significant size for these effects: 1) the minimum wage law covers close to 100 per cent of non-farm workers; 2) the disemployment effect is highly nonlinear, i.e. it is more important if the minimum wage is initially high than if it is initially low; 3) in an economy as open as that of Québec, firms adjust to a higher minimum wage more through employment reductions than through price increases; and 4) generous unemployment compensation in Canada weakens the "discouraged worker effect" and exacerbates the measured unemployment consequences of any minimum wage increase.
The disemployment effects of the Québec minimum wage are so important in some categories of (mainly young) workers that anincrease in the relative minimum wage often results in adecrease of annual earned income. It was estimated that a 10 per cent minimum wage hike would, on average, change the earned incomes of low-wage workers as follows: a decrease of up to 13 per cent for young men, a decrease of 2 per cent to an increase of 4 per cent for young women, and an increase of 4 to 6 per cent for adult women. However, if one notes that unemployment insurance benefits are able to cushion up to 75 per cent of the net wage loss from unemployment, thesum of earned income and UI benefits almost always increases after a rise in the minimum wage. In other words, the reason why a high relative minimum wage helps many workers is because the Unemployment Insurance Commission takes charge of a larger fraction of their total incomes.
Moreover, there is evidence to show that over 80 per cent of minimum-wage workers are either young persons (mostly living with their parents), unattached individuals or the second wage-earners of childless families, all of whose family incomes are typically 50 to 100 per cent higher than Statistics Canada's "low income levels" (even before property income and tips are accounted for). The general picture is therefore that of an indiscriminate measure which often does not help the average worker to earn a higher income and whose incidence falls mainly on workers with family incomes well beyond poverty levels.
The minimum wage interacts strongly with social assistance (SA) benefits. The Québec Government tends to index the former to the cost of living because the latter are indexed by statute, and because the net annual income from full-time work at the minimum wage is already smaller than or equal to the scale of SA benefits in all kinds of families except the one-adult-no-children families. It was shown in the report, however, that a decrease in the ratio of the minimum wage to SA benefits would generate a work disincentive effect and slight increase in SA rolls, more than offset, however, by the reemployment effect of the lower minimum wage and by the implied decrease in UI rolls. However, since this would create a net cost for the Québec Government (who is responsible for the minimum wage regulation and social assistance) and a (much larger) net saving for the federal government (who controls unemployment insurance), there is no great incentive at this time for the Québec government to adopt such a measure.
A guaranteed family income plan (GFIP) is suggested as an alternative. Abolition of the minimum wage under a GFIP would not necessarily have the overall costs of social security skyrocket, because the resulting increase in average weekly hours of work would moderate the slow-down in weekly wages, and because the reemployment effect would lower unemployment insurance costs significantly. All depends on the GFIP tax rate. However, implicit intergovernmental transfers again enter the picture. And the very high cost of a GFIP may lead one to revert to more modest alternatives (targeted wage subsidies or work income supplements, public employment, etc.).
All in all, it was suggested that the Québec minimum wage regulation should be maintained, but that the rate be brought more in line with North American standards, and that more selective measures to help the true working poor replace the high minimum wage.
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Effects of Wage and Price controls in Canada: 1975-1978
Paul D. Staudohar
pp. 674–690
AbstractEN:
The author examines the recent Canadian experience in wage and price controls» including an analysis of these controls, the problems confronting their implementation, and certain of their results.
FR:
Depuis 1960, les problèmes reliés à l'inflation ont donné lieu à de nombreux programmes de contrôle des salaires et des prix en Europe et en Amérique du Nord. Dans la plupart des cas, ces programmes n'ont pas obtenu de grands succès. Qu'en est-il de la récente expérience canadienne en matière de contrôle des salaires et des prix?
L'effort canadien mérite une observation attentive de la part des hommes politiques des pays occidentaux qui projettent l'établissement de tels contrôles.
En 1975, les prix avaient augmenté de onze pour cent pour la deuxième année consécutive. Les taux horaires des salaires montaient à une vitesse sans précédent (12.1 pour cent en 1974 et 13.8 pour cent en 1975). Le nombre des grèves était élevé et la productivité était faible. Les dépenses gouvernementales et la politique monétaire contribuaient aussi à la spirale inflationniste. On pressait le gouvernement de trouver des moyens pour lutter contre l'inflation.
En octobre 1975, le gouvernement adopta des mesures de contrôle des salaires, des prix et d'autres sources de revenus. Il chercha aussi à freiner l'expansion fiscale etmonétaire. En grande partie, la responsabilité d'administrer les contrôles fut confiée à la Commission de lutte à l'inflation.
Bien que le programme s'en soit tenu à sa conception initiale et que les délais prévus furent respectés, il fut sujet à des critiques acerbes de la part de groupes d'intérêts. Ainsi dix-sept économistes parmi les plus réputés du pays écrivirent au premier ministre Trudeau une lettre qui mettait en doute la valeur des contrôles et réclamaient leur abolition. La presse s'attaqua au manque de clarté dans l'administration du programme. Le nombre des grèves dans l'ensemble continua de se maintenir à un niveau élevé. Le Congrès du travail au Canada organisa « une journée nationale de protestation » en octobre 1976.
Le programme eut un impact notable sur le taux des augmentations des salaires lequel baissa de quatorze à six pour cent annuellement. Les prix tombèrent à un taux annuel d'environ six pour cent d'augmentation pendant la première année du programme, mais ils étaient remontés à un taux d'environ neuf pour cent à la levée des contrôles en 1978. Résultat: les effets du programme furent beaucoup plus marqués sur les salaires que sur les prix.
Le taux de chômage à la hausse compliquait l'effort d'implantation de politiques monétaires et fiscales restrictives. Bien que, dans l'ensemble, les taux d'augmentation de la masse monétaire et des dépenses gouvernementales aient été freinés, ils restèrent à des niveaux relativement élevés. On en conclut que, quoiqu'il en soit du succès des contrôles réalisés au Canada, celui-ci est attribuable à cette modération monétaire et fiscale qui se produisit.
Bien que, sur une courte période, les contrôles puissent tempérer les ambitions, à moins que les pressions économiques sous-jacentes ne soient contenues, elles en viendront à manquer de soutien. Aussi les éclatements dans les salaires et les prix peuvent-ils survenir au moment de l'abolition des contrôles. Par conséquent, le programme du Canada continuera à mériter une attention soutenue dans les années à venir.
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L’analyse micro-économique de la hiérarchie des salaires
Jean-Pierre Daubigney
pp. 691–707
AbstractFR:
L'auteur confronte la théorie micro-économique du salaire à deux problèmes de l'entreprise: la répartition de la main-d'oeuvre en groupe de salariés auxquels correspondent des classes de salaires différents et l'ampleur des disparités de rémunération entre ces catégories.
EN:
This article proposes a reexamination of traditional micro-economic wage theory, centered on the formation of wage structure within firms. Two fundamental questions are explored: Why is there a division of workers into wage classes and what factors account for the size of wage differentials between groups of workers?
Starting from the assumption of utility maximization, the author shows that wage differentials derive from employers' attempts to equalize labor cost to labor revenue (productivity) at the margin on the one hand, and from workers' efforts to obtain wage payments compensating for undesirable job conditions. In this view, productivity differentials as well as differing job conditions lead to wage differentials. The author then introduces an additionnal factor in the explanation of wage differentials: segmentation through unequal access to education, training and jobs with a resulting decrease in labor mobility.
According to the author, this form of analysis is confronted by three major problems: (1) Instead of an initial assumption, the technical classification of jobs and its consequent classification of labour should be considered part of what is explainable as a result of the theory itself. (2) Similarly, the theory's assumption that a causal relationship exists between inter-group/inter-individual inequalities and the presence of long-term economic benefits (rents), neglects consideration of the reciprocal nature of this relationship. (3) Lastly, the theory does not permit the measuring of classification differentials, making empirical verifications impossible.
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Labour Supply Implications of a Negative Income Tax Plan
Arun S. Roy
pp. 708–721
AbstractEN:
This study demonstrates that a Negative Income Tax Plan can be expected to result in fairly large reductions in the supply of work effort in the case of younger workers. The potential reductions in labour supply of female workers appear to be particularly large.
FR:
À partir du modèle économique traditionnel du choix entre le loisir et le revenu, sont estimées séparément à l'aide de régression linéaire à deux étapes dites des moindres carrés doubles les fonctions d'offre de travail pour jeunes hommes et jeunes femmes.
Cette procédure permet d'obtenir des simulations de l'effet de diverses combinaisons de taux de taxation négative et de transferts absolus de revenus sur l'offre de travail de ces groupes.
L'étude démontre qu'un programme de taxation négative du revenu conduit à de fortes réductions dans l'offre de travail de ces groupes. Elle démontre aussi qu'un programme de taxation négative du revenu conduit à de fortes réductions dans l'offre de travail des jeunes gens et plus particulièrement chez les femmes.
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Multinational Union Activity in the Paper Industry
Herbert R. Northrup and Richard L. Rowan
pp. 722–739
AbstractEN:
After considering the many attempts of cooperation among unions in multinational firms particularly the paper industry, the authors are not optimistic about results in the immediate future.
FR:
Une série d'actions organisées par l'Union Internationale communiste des Syndicats des Industries Chimiques, du Pétrole et Similaires (ICPS) et par la Fédération Internationale des Syndicats des Travailleurs de la Chimie, de l'Énergie et des Industries diverses (ICEF) ont affecté l'industrie papetière. Cependant, c'est en vain que ces deux organisations syndicales ont tenté d'obtenir une rencontre avec un groupe papetier et de coordonner une politique syndicale supranationale. En outre, certains syndicats nationaux ont eu des contacts directs avec les syndicats d'autres pays et ont été regroupés par des organisations gouvernementales.
LE GROUPE COMMUNISTE
L'ICPS communiste a organisé une première rencontre à Hastings, en Angleterre, du 30 septembre au 3 octobre 1970. Cette réunion fut organisée par la "British Society of Graphie and Allied Trades" (SOGAT), dont le secrétaire général, Vincent Flynn, était probablement membre du parti communiste, ou du moins un sympathisant dévoué. Des délégués russes et allemands, ainsi que des représentants des travailleurs des industries papetières de la Confédération Générale du Travail française (CGT), de la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB) et de SOGAT étaient présents. La conférence s'est déclarée en faveur d'une unité et solidarité mondiale de tous les syndicats du papier, mais n'a rien accompli de concret, si ce n'est la création du « Comité consultatif permanent de Hastings »1, qui s'est révélé pratiquement inactif. Depuis lors, « la déclaration d'Hastings » est devenue pour les communistes synonyme d'unité syndicale.
Le groupe communiste a organisé deux autres rencontres, mais sans la participation de SOGAT. Lorsque Flynn a pris sa retraite au début des années soixante-dix, il a été remplacé par W. H. (Bill) Keys, qui, lui, n'est pas communiste, bien qu'il fasse partie de la tendance de gauche du mouvement syndical britannique. Sous sa présidence, SOGAT s'est désaffiliée de l'ICPS et a suspendu ses contributions financières. Jusqu'en 1970 SOGAT était également membre de l'ICEF, mais avait soit mis fin à cette affiliation, soit été expulsée à cause de son appartenance à l'ICPS communiste. Or, en 1974, après s'être retirée de l'ICPS, SOGAT s'est à nouveau affiliée à l'ICEF2.
Depuis lors, les tentatives faites par l'ICPS, soit pour faire appel aux syndicats non-communistes, soit pour développer l'activité syndicale au niveau international contre l'industrie papetière, se sont soldées par des échecs consécutifs. C'est ainsi qu'à la récente réunion qui s'est tenue à Sofia, en Bulgarie, en septembre 1977, sur l'initiative du Comité consultatif permanent de Hastings, les seules délégations de pays non-communistes venaient de France et d'Italie, où les communistes contrôlent les plus grandes fédérations syndicales, ainsi que de Belgique et du Japon, où les communistes sont particulièrement bien représentés au sein des syndicats des travailleurs du secteur public3. Les participants à la conférence de Sofia ont décidé de s'adresser aux organisations nationales des industries de la cellulose et du papier pour qu'elles contribuent à la réalisation d'une « Journée d'Action et de Solidarité », dont ils ont proposé le déroulement pour le jeudi 15 décembre 1977, « pour une coordination plus efficace de l'activité syndicale au niveau international »4. Selon le texte officiel:
Cette initiative coordonnée devait avoir pour objectif de soutenir les revendications suivantes, qui pourraient être adoptées à la situation particulière de chaque pays
1) assurer le plein emploi. Interdire tout licenciement non accompagné d'un reclassement préalable équivalent;
2) améliorer les conditions de travail;
3) réduire la durée du travail
4) assurer la sauvegarde et le développement de l'industrie papetière de chaque pays.
La Conférence engage les différentes organisations syndicales à rechercher les meilleures formes de la participation des travailleurs à la journée, pouvant donner lieu à des arrêts de travail limités, des assemblées dans les entreprises, des meetings de solidarité5.
En général, le 15 décembre 1977 est passé inaperçu dans les industries papetières du monde occidental et du Japon. En Italie, il y a eu une assemblée de travailleurs à Milan, lors de laquelle un leader syndicaliste français a prononcé une allocution, et des arrêts de travail limités, qui sont courants dans ce pays.
Bien que les communistes aient également prétendu que des débrayages avaient eu lieu en France, ni la presse syndicale, ni les journaux de ce pays, n'en ont fait mention. Une lecture attentive du compte rendu officiel de cette « Journée d'Action et de Solidarité » montre que des tentatives ont été faites pour intégrer des événements, ayant eu lieu deux semaines plus tôt, à cette journée d'action. C'est ainsi que le 1er décembre 1977, une grève générale assez mal suivie avait été organisée en France à l'appel de la CGT communiste. Or, il est évident que c'est à cause de l'absence d'actions concrètes enregistrées le 15 décembre que le compte rendu publié par l'ICPS sur cette journée d'action comprend également la liste des débrayages et manifestations, qui ont affecté l'industrie papetière française le 1er décembre6.
L'ICPS a également fait part d'une importante manifestation à Tokyo, le 13 décembre7. Or, il s'agissait d'une manifestation générale qui, d'une part ne s'est pas déroulée le 15 décembre et, d'autre part ne concernait pas particulièrement l'industrie papetière. Aucune action n'a été enregistrée en Belgique, ni dans les autres pays du monde libre, ni, bien sûr, dans les dictatures communistes.
DIVISION ICEF DE L'INDUSTRIE DE LA PÂTE ET DU PAPIER
L'ICEF a organisé sa première conférence mondiale de l'industrie papetière à Genève, en 19718. Depuis lors, d'autres conférences ont été tenues, à Londres, en novembre 1975 et juin 1976,9 sur l'initiative de SOGAT, la plus récente ayant eu lieu à Genève, du 23 au 25 octobre 197810. De 1968 à 1978, le président du Syndicat International des Travailleurs Unis du Papier (TUP) des États-Unis, Joseph Tonelli, et le président du syndicat suédois "Svenska Pappersindustriarbetareforbundet", Roine Carlsson, ont partagé la présidence de la Division ICEF de l'Industrie de la Pâte et du Papier. Ils ont également tous deux été vice-présidents de l'ICEF. Quant à Carlsson, actuellement premier vice-président, il est membre du conseil exécutif de l'ICEF, l'organisme principal qui décide de la politique à adopter entre les congrès. Après que Tonelli ait été condamné pour détournement de fonds, en novembre 1978, il dut abandonner la présidence du TUP. Il se peut qu'il soit remplacé à l'ICEF par Bill Keys de SOGAT, qui récemment a joué un rôle important au sein de l'ICEF. Par ses cotisations, le TUP est l'affilié de l'ICEF le plus important de l'industrie papetière, et se place au troisième rang parmi tous ses affiliés11. Le Syndicat Canadien des Travailleurs du Papier, à présent également affilié à l'ICEF, s'est retiré du TUP en 1975.
Premières activités de l'ICEF affectant l'industrie papetière
En 1971, le groupe américain Kimberly-Clark, dont le siège se trouve clans l'état du Wisconsin, connut une série de grèves. Lors de la conférence de septembre 1971 de la Division de l'Industrie de la Pâte et du Papier, Kimberly-Clark, décrite dans une lettre circulaire de l'ICEF comme étant « l'une des sociétés du monde les plus acharnées contre le mouvement syndical et ouvrier... », figurait parmi les sociétés sélectionnées pour la formation d'un conseil mondial permanent et la réalisation d'un programme d'action. Deux syndicats américains du papier auraient auparavant créé un « Conseil Kimberly-Clark mixte pour l'Amérique du Nord », qui devait se réunir à Genève, en novembre 197112.
Il ne semble pas que cette réunion ait eu lieu, car les grèves avaient alors cessé. Depuis lors, le « Conseil Nord-Américain » ne s'est jamais plus manifesté, bien qu'il fût néanmoins porté à la liste des « conseils mondiaux permanents » de l'ICEF, qui figurait dans le rapport de 1976 du secrétaire général13.
En novembre 1973, un conseil mondial, présidé par Tonelli, fut annoncé pour la société papetière St. Régis, dont le siège est à New York14. Apparemment, aucune action dirigée contre cette société, qui opère principalement aux États-Unis, n'a été enregistrée. De plus, St. Régis n'a pas même été mentionnée dans le rapport de 1976 du secrétaire général.
Dans son rapport de 1973, le secrétaire général annonçait également que des conseils mondiaux allaient être créés pour la firme norvégienne Borregaard AS, la société suédoise Billeruds AB, et pour l'International Paper Company, dont le siège est à New York. Cette dernière est la plus grande entreprise mondiale de produits forestiers; c'est une société presque entièrement américaine et canadienne15. Or, ces conseils mondiaux ne furent jamais formés. En 1976 ainsi qu'en 1978, la création d'un conseil mondial pour l'International Paper fut de nouveau promise pour une date ultérieure, tout comme en 1977 et 1978, celle d'un conseil mondial pour Reed International, dont le siège est à Londres, et qui opère également en Europe, en Afrique, en Australie et en Amérique du Nord16. Un conseil mondial avait déjà été formé pour Bowater, société d'industrie papetière qui constitue, actuellement, la cible principale des attaques de l'ICEF.
Bowater Corporation Limited
À part ses usines de Grande-Bretagne, Bowater, dont le siège est à Londres, possède des filiales à travers toute l'Europe Occidentale, ainsi qu'aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Extrême-Orient. C'est la deuxième entreprise mondiale de produits forestiers et probablement la plus internationale de toutes. En 1977, son chiffre d'affaires s'élevait à $3,5 milliards17.
En novembre 1975, la Division ICEF de l'Industrie de la Pâte et du Papier a organisé une réunion de trois jours à Londres. La conférence, présidée par Carlsson et Keys, décida une fois encore de former des conseils mondiaux pour l'industrie papetière et de commencer par Bowater. Le conseil Bowater se proposait d'atteindre les objectifs suivants:
Afin d'éliminer tout obstacle et de faire progresser la coopération internationale au sein des négociations collectives et des conflits, les affiliés (au conseil) sont exhortés à supprimer ou à modifier les provisions contre le droit de grève ou l'interdiction d'actions indirectes touchant les accords collectifs et la législation, làoù les sociétés multinationales sont impliquées. Les affiliés sont aussi exhortés à s'efforcer de parvenir à ce que tous les pays fixent une date limite commune, à laquelle les négociations collectives devront aboutir à un accord, afin de faciliter une action commune et une plus grande coopération.
Tous les affiliés doivent avoir un objectif commun: celui d'être reconnus officiellement par les sociétés en tant que partenaires de discussions et, éventuellement, comme agents négociateurs sur les problèmes internationaux concernant particulièrement les programmes globaux d'investissements et l'emploi...18
Parmi les autres objectifs du conseil mondial Bowater, on peut noter l'extension « du contrôle ou de la participation des travailleurs aux décisions administratives » avec comme « ultime objectif l'élaboration de tels systèmes au niveau multinational au sein même du centre international de l'entreprise »19.
Avant la réunion de novembre 1975, 25,000 travailleurs du papier se mirent en grève au Canada, causant la fermeture de la plupart des fabriques de papier journal d'Amérique du Nord. Les délégués se prononcèrent par un vote en faveur des grévistes,20 et, à l'initiative des délégués du Syndicat Canadien des Travailleurs du Papier, les participants à la conférence décidèrent d'exhorter les leaders de SOGAT à entamer des négociations avec les dirigeants de Bowater et de Reed, car, selon le syndicat canadien, ces deux sociétés étaient en tête du mouvement d'opposition aux énormes revendications salariales des syndicats. Les leaders syndicaux de SOGAT auraient, apparemment, discuté de l'affaire avec Bowater, mais sans avoir auparavant élaboré de propositions concrètes, et sans alors mentionner les activités du conseil mondial. Néanmoins, l'ICEF a déclaré avoir envoyé des messages de protestation au siège social des sociétés et des messages de soutien et de solidarité aux syndicats, ainsi que boycotté les transferts de marchandises21. Il se peut qu'elle se soit livrée aux deux premières actions, mais par contre il est certain que l'ICEF n'a rien accompli en termes de boycottage. Aux États-Unis et au Canada, la publication des journaux n'a jamais été interrompue, grâce aux stocks en réserve dans les usines canadiennes et aux ressources américaines et en provenance de pays étrangers, sans que les syndicats n'interviennent jamais.
Au début de 1976, les dirigeants de SOGAT informèrent la direction de Bowater que l'ICEF allait former un conseil mondial pour Bowater, lors d'une réunion qui devait avoir lieu au mois de juin, à Londres, et demandèrent à Bowater de rencontrer les membres du conseil23. À cette époque, la nature de ce conseil et de ses objectifs avait été explicitée dans leSOGAT Journal 24. Malgré tout, les représentants deBowater, apparemment persuadés que cette rencontre pourrait revêtir un caractère purement informatif et officieux, sans qu'ils aient à s'engager à reconnaître ou à négocier avec le conseil, acceptèrent cette proposition.
L'ICEF, cependant, s'est empressée d'interpréter ce consentement comme étant une reconnaissance virtuelle du conseil mondial de la part de Bowater. Ceci a, apparemment, contrarié non seulement les représentants de Bowater, mais également Tonelli, ancien président du TUP. Il semblerait que Tonelli n'ait pas assisté à la réunion de novembre et on nous a rapporté qu'il pensait avoir été insuffisamment consulté, à la fois en tant que président d'un des plus grands syndicats traitant avec Bowater et en tant que co-président de la Division ICEF de l'Industrie de la Pâte et du Papier, et ne pas avoir joué dans cette affaire un rôle digne de ses fonctions. Ceci incita Bowater à annuler sa rencontre avec le conseil de l'ICEF, peu avant qu'il ne se réunisse à Londres, du 1er au 3 juin 1976. De plus, Tonelli n'était pas non plus présent à cette réunion.
Dans son rapport au congrès de l'ICEF de 1976, le secrétaire général affirmait que des pourparlers entre la direction internationale de Bowater et les responsables de SOGAT
étaient en cours, dans le but d'organiser une réunion entre la direction et une délégation du conseil mondial permanent de l'ICF pour Bowater. On s'attend à ce qu'une telle réunion crée un précédent et que d'autres sociétés multinationales rencontrent des délégations des conseils mondiaux de l'industrie du papier - marquant ainsi une étape importante dans le développement du programme d'action25.
Or, aucune rencontre de cette nature n'avait encore eu lieu au début de 1979. De plus, le secrétaire général de l'ICEF, lui-même, ne se montrait pas très optimiste. En mars 1978, à la suite d'une réunion du comité directeur de la Division ICEF de l'Industrie de la Pâte et du Papier, il écrivit le commentaire suivant:
Le comité directeur a noté que les directions des multinationales ont été extrêmement réticentes à reconnaître les négociations collectives au niveau international. Les conseils mondiaux permanents créés, par le passé, pour Bowater et l'International Paper n'avaient, jusqu'à présent, accompli aucun progrès en ce domaine et un plan d'action détaillé était devenu nécessaire pour développer des moyens de faire pression sur les directions pour qu'ils parviennent à leur fin. Cependant, c'est aux affiliés eux-mêmes qu'il appartient d'organiser de telles activités au niveau international, dont la coordination sera le fait des conseils mondiaux permanents ICEF26.
Cependant, dans la même lettre, il maintenait que « les conseils mondiaux allaient sous peu réaliser d'importants progrès et passer dans une nouvelle phase de réelle activité internationale »27. Or, rien de tel ne s'est produit en ce qui concerne Bowater et nous ne sommes pas même certains de l'existence d'un conseil mondial pour l'International Paper.
Reed International
Lors de la grève qui a sévi au Canada en 1975, les responsables syndicaux de SOGAT ont également contacté Reed International, afin d'essayer de faire pressionsur cette multinationale britannique. Reed avait alors déjà diversifié ses activités. C'est ainsi que cette société contrôle encore actuellement le journal anglais, leDaily Mirror, et qu'elle avait à cette époque acquis de grandes entreprises en-dehors du Royaume-Uni. Depuis lors, elle a considérablement réduit ses activités. Des rumeurs ont couru, selon lesquelles leDaily Mirror allait connaître une certaine agitation ouvrière, si un accord n'était pas conclu avec le Canada, mais le siège social de la société a refusé d'intervenir et aucune action n'a été enregistrée.
En 1976, Reed a acheté une société papetière hollandaise. Le conseil d'entreprise hollandais a chargé un délégué syndical d'interroger des représentants à la fois de la société et de SOGAT, avant d'approuver la transaction. Cette démarche incita les dirigeants de SOGAT à étudier les investissements étrangers de la société, qui, en Grande-Bretagne, fermait alors certaines de ses usines. La société répliqua que la crise qui affectait les usines anglaises était due au besoin de transformer des matières premières en papier de rebut et de réduire sa dépendance envers la pâte à papier en provenance du Canada et des pays Scandinaves. Cette explication sembla alors mettre fin à l'affaire28.
Comme nous l'avons mentionné précédemment, l'ICEF a l'intention de former un conseil mondial pour Reed International. Sa création n'est peut-être pas imminente et, jusqu'à présent, aucune action n'a été enregistrée. Il reste fort peu probable que la société le reconnaisse ou même accepte une telle mesure.
RÔLE DE SOGAT ET DU TUP
Ni les communistes, ni l'ICEF n'ont réussi à organiser une véritable action internationale au sein de l'industrie papetière. L'avenir de cette entreprise dépendra en grande partie de l'attitude de deux syndicats clés: SOGAT et le TUP.
Il est évident que SOGAT joue un rôle important, puisque son secrétaire général, Bill Keys, s'intéresse particulièrement aux activités internationales, qui dépassent parfois même le cadre de l'ICEF. C'est ainsi qu'en 1978, par exemple, SOGAT a organisé un programme d'échange de visites avec les Russes,29 la CGT française,30 et les syndicats suédois31. Or, seul le dernier groupe est affilié à l'ICEF.
Il y a au sein du SOGAT un puissant élément pro-communiste et anti-ICEF. Ce n'est que parce que Keys a promis de rester affilié à l'ICEF « tant que cette organisation nous est d'une quelque utilité », qu'a été différée une résolution présentée par un représentant de SOGAT, qui après avoir assisté au congrès de l'ICEF de 1976, avait demandé que son syndicat se désaffilie de cette organisation, sous prétexte qu'elle ne « constituait pas une organisation véritablement internationale » 32. Des contactsdirects avec les groupes syndicaux communistes, qui malgré tout permettent à Keys de continuer à jouer un rôle important au sein de l'ICEF, constituent apparemment un compromis avec l'extrême gauche, qui préférerait une affiliation avec l'ICPS.
À la différence de SOGAT, le TUP ne semble pas prêter grande attention aux affaires syndicales internationales. Durant les dernières années de sa présidence, Tonelli a assisté à très peu de congrès de l'ICEF et son successeur, Wayne E. Glenn, ne s'est pas rendu à la rencontre de 1978. L'assistant de Glenn a déclaré aux auteurs que « pour le moment, notre relation avec l'ICEF est en veilleuse... Il se peut qu'à l'avenir nous jouions un rôle plus actif au sein de l'ICEF, mais nous ne prévoyons aucun engagement dans l'immédiat, nous ne faisons pour l'instant que nous tenir au courant de ses activités »33. Sans l'appui du TUP, il manquera aux conseils mondiaux de l'ICEF une représentation et une force d'importance.
COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE
La Communauté Européenne encourage et organise constamment des réunions tripartites internationales. Deux d'entre elles ont été tenues pour l'industrie papetière. La Confédération Européenne de l'Industrie des Pâtes, des Papiers et Cartons (CEPAC), qui regroupe les associations industrielles des différents pays de la CEE, y représentait le patronat; l'ICEF y a représenté, du moins partiellement, la partie syndicale et a vu dans l'une de ces réunions « une possible utilité »34. L'un des représentants du patronat, qui était présent, a qualifié cette réunion de « non-événement »35. Cependant, il est certain que ces rencontres et celles qui ont été tenues en Grande-Bretagne, en organisant des groupes de travail dans le secteur industriel des pâtes et papiers, ainsi que dans d'autres secteurs industriels, incitent les syndicats à établir des contacts avec leurs homologues des autres pays. Cependant, une activité syndicale multinationale efficace semble peu probable, du moins dans un avenir proche, même avec le soutien officiel des responsables de la C.E.E.
* Article traduit de l'anglais par Betty J. Slowinski, Translator, Research Associate.
1 NOVACELOV, Eugene, "Towards International Coordination of Trade Union Ac-tivity",World Trade Union Movement, décembre 1977, pp. 17-19.
2 SOGAT figurait sur la liste des affiliés de l'ICEF au dernier congrès de 1970, mais avait disparu de celle du congrès de 1973, pour ensuite réapparaître sur la liste des affiliés au congrès de 1976. SOGAT s'appelait auparavant "National Union of Printing, Bookbinding and Paper Workers" et a adopté son nom actuel lorsqu'elle a fusionné avec la "National Society of Operational Printers and Assistants", en 1964. Cette fusion ne dura pas et ce dernier syndicat reprit son ancien nom. Les ouvriers imprimeurs de SOGAT étaient affiliés à un autre secrétariat professionnel international, la Fédération Graphique Internationale, entre 1974 et 1977.
3Bulletin d'Information de l'ICPS, novembre 1977, pp. 9-10. Les forêts étant propriété publique au Japon, les syndicats représentant les travailleurs des forêts négocient avec le gouvernement.
4Ibid., pp. 10-11.
5Ibid., p. 11.
6Bulletin d'Information de l'ICPS, février 1978, pp. 9-15, et surtout p. 15 pour la France.
7Ibid., p. 9. Voir commentaires de l'ICEF sur cette activité communiste dans circulaire ICEF No 17/78, du 25 janvier 1978, p. 3.
8 "Industrial Division Conférence",ICEF Bulletin, janvier-février 1972, pp. 36-46.
9 "Executive Committee. Activities Report of the Secretary General. List of Member-ship",ICF 16th Statutory Congress, du 27 au 29 octobre 1976, Montréal, pp. 34-36.
10 Circulaire ICEF No 100/78, 12 juillet 1978, p. 5; No 42/78, 28 février 1978; No 50/78, 16 mars 1978, annonçant toutes la réunion d'octobre.
n "Executive Committee. Activities Report...",op. cit., p. 134.
12 Circulaire ICF No 27/71, 6 octobre 1971. À cette époque, il y avait deux grands syndicats du papier en Amérique du Nord. Ils ont depuis fusionné, mais, comme nous l'avons mentionné, les travailleurs du papier canadiens ont à présent leur propre organisation.
13 "Executive Committee. Activities Report...",op. cit., p. 94.
14 "Report of Activities of the Secretary General, the 15th Statutory Congress, 7th-9th November, 1973 Documents",ICFBulletin, octobre 1973, p. 77.
15Ibid., p. 78.
16 "Executive Committee. Activities Report...",op. cit., p. 97; Circulaire ICEF No 100/78, 12 juillet 1978, p. 5.
17 The Bowater Corporation Limited,1977 Report and Accounts, Londres, sans date, p. 3.
18 KEYS, Bill, "International Solidarity Action Agreed by World Paper Unions",SOGAT Journal, janvier 1976.
19Ibid.
20 "Striking Paperworkers Get International Support",CCH Canadian Industrial Relations and Personnel Developements, No 49, 3 décembre 1975, p. 851.
21 "Executive Committee. Activities Report...",op. cit., p. 100.
22 Fondé sur de nombreux entretiens avec les dirigeants de l'industrie du papier et de la presse et sur une étude minutieuse de la grève canadienne.
23 Selon le secrétaire général de l'ICEF, le Conseil Bowater a été formé en novembre 1975, "Executive Committee. Activities Report..",op. cit., p. 95. Ceci semble aussi constituer l'essence de l'article duSOGAT Journal, voir note 18 ci-dessus.
24 Notre compte rendu de l'affaire est fondé sur de nombreuses entrevues confidentielles avec des personnalités des milieux syndical et industriel.
25 "Executive Committee. Activities Report...",op. cit., p. 35.
26 Circulaire ICEF No 50/78, 16 mars 1978, p. 3.
27Ibid.
28 Entrevues à Londres au bureau du personnel de Reed International, le 12 mai 1977.
29 "Warm Welcome in Siberia",SOGAT Journal, octobre 1978, pp. 12-13.
30 KEYS, Bill, "Why We Need Stronger Links with European Unions",SOGAT Journal, novembre 1978, p. 2.
31 " Sweden... Employer s and Unions are Highly Organized ' ',SOGA T Journal, novembre 1978, pp. 6-7, 22.
32 "No Move Yet to Pull out of Union International",SOGAT Journal, juillet/août 1978, p. 24.
33 Lettre aux auteurs de William Casamo, assistant du président, Wayne E. Glenn, TUP, 5 janvier 1979.
34 Circulaire ICEF No 50/78, 16 mars 1978, addendum.
35 Lettre aux auteurs, 18 janvier 1978.
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Formation-emploi des diplômés en relations industrielles. Une étude de cas : Université de Montréal
Gilles Guérin
pp. 740–767
AbstractFR:
Dans une perspective d'ajustement des programmes de formation aux exigences professionnelles du marché du travail en relations industrielles, cet article analyse les résultats d'une enquête faite par questionnaire en mai 1978 auprès de la population des diplômés en relations industrielles de l'Université de Montréal.
EN:
The author relates the experience of the Ecole de relations industrielles of the Université de Montréal in a recent research project with the following objectives:
- to better understand the labour market of graduates in Industrial Relations,
- to analyse the link between the industrial relations programme and job aspirations of graduates.
The sample was composed of 1200 former students, including 427 degree holders, having studied during the period 1946-1978.
Results obtained revealed several interesting points, among them:
a very low level of unemployment exceeding one month, and especially noticeable, where it occurred, among women and bachelor degree holders,
a predominance of graduates employed in the various industrial sectors,
over-representation of graduates in administration and under-representation in teaching,
a substantial group of graduates in the category of general administration,
two employment categories appearing most frequently: director of personnel (15%) and personnel officer (14.5%),
general satisfaction concerning their university training,
the placing of the accent on personnality and individual qualities, without underestimating training, as the main factor in career advancement,
a greater mobility among Industrial Relations graduates than those of other fields of study, a characteristic increasing in proportion to job experience.
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Union Mergers and International Unionism in Canada
Gary N. Chaison
pp. 768–777
AbstractEN:
The purpose of this paper is to highlight the difficulties en-countered in using mergers to reduce the number of unions in a country with both national and international organizations. it is seen that the presence of internationals limits the scope of potential mergers and that merger attempts can strain the relations between the Canadian sections of international unions and their parent unions.
FR:
À l'heure actuelle, il y a deux tendances principales dans le gouvernement et dans la structure du mouvement ouvrier au Canada: d'une part, on favorise les fusions syndicales comme solution aux problèmes découlant de la présence de plusieurs petits syndicats et, d'autre part, on constate un mouvement tendant à assurer une plus grande autonomie des sections canadiennes vis-à-vis les syndicats internationaux. Cependant, on ne considère rarement ces tendances l'une par rapport à l'autre.
Il s'agit ici de faire ressortir les difficultés que l'on rencontre en recourant aux fusions pour réduire le nombre des syndicats dans un pays qui regroupe à la fois des syndicats nationaux et internationaux. On y voit que la présence des syndicats internationaux limite les possibilités de fusions et que les tentatives en ce sens peuvent durcir les rapports entre les sections canadiennes des syndicats internationaux et leur organisation centrale.
En 1977, il y avait plus de trois millions de syndiqués au Canada dont 96 pour cent étaient membres de syndicats nationaux ou internationaux. On comptait cette année-là 89 syndicats internationaux et 103 syndicats nationaux. Sur le nombre, il n'y avait que 18 syndicats qui comptaient plus de 50,000 membres, tandis que 165 en avaient moins de 20,000. Conséquence: les syndicats sont trop petits et il s'ensuit une détérioration dans leurs secteurs d'activité.
Depuis plusieurs années déjà, on a préconisé la fusion comme remède à cette situation, mais l'existence des syndicats internationaux entrave les fusions à la fois parce que les fusions entre les syndicats internationaux se négocient au sommet et aussi parce que les sections canadiennes y opposent une certaine résistance de crainte d'y perdre une partie de leur autonomie. Par ailleurs, les sections canadiennes des syndicats internationaux favorables à la fusion voient souvent leurs efforts frustrés par l'un ou l'autre des syndicats internationaux. Quant aux fusions entre syndicats nationaux et syndicats américains, il est normal que les premiers redoutent d'y devenir une minorité négligée par la nouvelle organisation.
Les fusions revêtent deux formes: l'amalgamation et l'absorption. L'amalgamation se produit lorsque deux syndicats s'unissent pour former une nouvelle organisation; l'absorption résulte de l'annexion d'un syndicat faible par un plus fort. Or, entre 1956 et 1977, on a relevé aux États-Unis 52 fusions (14 amalgamations et 38 absorptions) et 22 d'entre elles eurent pour effet de faire baisser le nombre des syndicats au Canada. Par ailleurs, il y eut 11 fusions parmi les syndicats canadiens qui ont résulté dans la disparition de 15 syndicats. Pendant cette période, on ne révèle que 4 absorptions de 4 syndicats nationaux par des syndicats internationaux. Il n'y a aucun exemple de syndicat canadien qui se soit amalgamé avec un syndicat américain non plus qu'il y ait des syndicats canadiens qui aient absorbé des syndicats américains. Il en découle donc que la grande majorité des fusions proviennent de décisions prises aux États-Unis.
La présence des syndicats américains et la recherche de l'autonomie dans le syndicalisme au Canada tendent à limiter l'utilisation des fusions comme moyen de résoudre le problème de la multiplicité des syndicats au Canada, d'où le résultat suivant. En 1956, il y avait 178 syndicats au Canada (113 syndicats internationaux et 65 syndicats nationaux). En 1977, on comptait 192 syndicats (89 syndicats internationaux et 103 syndicats nationaux), soit 14 de plus. Les changements résultant des fusions indiquent qu'il y a eu 41 fusions (soit 22 syndicats internationaux et 19 syndicats nationaux).
Comme on le voit, les fusions ont ralenti l'augmentation du nombre des syndicats, mais ce déclin a été plus que compensé par la création de nouveaux syndicats. La conclusion s'impose d'elle-même: au Canada, les fusions, toujours difficiles, soulèvent des problèmes particuliers provenant des réactions des syndiqués face au syndicalisme américain.
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Grievance Initiation and Resolution. A Test of the Behavioural Theory
Jeffrey Gandz
pp. 778–792
AbstractEN:
The Author puts Walton and McKersie's behavioural theory of labour negotiations to test in a study of a non-random sample of 118 bargaining units
FR:
Cette analyse vise à vérifier la double hypothèse que le nombre de griefs est moindre dans le cas des unités de négociation où existent de bonnes relations entre les parties que dans celles où elles sont tendues et que, dans les mêmes conditions, on a moins fréquemment recours à l'arbitrage. Les données recueillies portant sur un échantillon non aléatoire de 118 unités de négociation représentant 51 entreprises et 24 syndicats; la cueillette s'est effectuée à partir d'un questionnaire fort élaboré remis aux responsables des relations professionnelles dans chaque unité de négociation.
Aux fins d'analyse, les griefs furent divisés en deux catégories selon qu'ils se rapportaient ou non à des mesures disciplinaires. La moyenne des griefs à la suite de mesures disciplinaires s'établissait à 17.0 par 1,000 salariés tandis que, pour les griefs d'une autre nature, la moyenne était de 108.3 par 1,000 salariés également.
Dans 42% des unités de négociation, aucun grief n'a été porté à l'arbitrage; dans 25% d'entre elles, il y eut au moins un grief qui fit l'objet d'un arbitrage et dans 33% des unités de négociation, on a relevé au moins un grief de nature non disciplinaire qui s'est rendu à l'arbitrage. Toutefois, seulement 1.3% de l'ensemble des griefs a été l'objet d'arbitrage et, fait à noter, dans les 17 groupes de cols blancs, il n'y eut que 2 griefs qui ont atteint le stade de l'arbitrage.
D'une façon générale, le nombre de griefs est moindre là où la direction du personnel considère le syndicat d'une façon positive. Plus le taux des griefs est bas, plus les relations sont bonnes entre les parties.
Comme il est établi que chaque grief coûte en moyenne $160.00, que le coût moyen de ceux qui sont portés à l'arbitrage est estimé à $1,950.00, qu'il faut faire entrer en ligne de compte certaines autres pertes et que le taux des griefs affecte le climat des relations de travail, il y a lieu de prendre les moyens d'en éliminer le plus possible, même s'il faut parfois aller jusqu'à remplacer les préposés au personnel qui sont à couteaux tirés avec les syndicats.
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Indexation des salaires et paix industrielle
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Managers as Consumers of Organizational Behavior: An Historical Perspective on the « Relevance » Debate
Droit du travail
Recensions / Book Reviews
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CETA: Manpower Programs Under Local Control, by William Mirengoff and Lester Rindler, Washington, National Academy of Sciences, 1978, 327 pp.
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The Current Industrial Relations Scene in Canada 1979, by W.D. Wood and Pradeep Kumar (Ed.), Kingston, Industrial Relations Centre, Queen’s University, 1979, 695 pp. / Canadian Industrial Relations Information, Sources, Technical Notes and Glossary, by Pradeep Kumar, Kingston, Industrial Relations Centre, Queen’s University, 1979, 166 pp.
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International Labour Law Reports, par Zvi H. Bar-Niv (Chairman), Benjamin Aaron, Thilo Ramm, Fokle Schmidt, Jean Maurice Verdier, Kenneth William Wedderburn (Editorial Board), Peter Elman (Coordinating Editor), Alphen ann den Rijn (Pays Bas), Sijthoff & Noordhoff, 1978, volume I, 383 pp.
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Grievance Arbitration of Discharge Cases, A Study of the Concept of Industrial Dsicipline and their Result, by George W. Adams, Kingston, Industrial Relations Centre, Queen’s University, 1979, 108 pp.
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L’obligation d’obéir et ses limites dans la jurisprudence arbitrale québécoise, par C. D’Aoust et G. Trudeau, Montréal, École de relations industrielles, Université de Montréal, monographie 4, 1979, 62 pp.
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Le phénomène syndical, par Patrick de Laubier, Paris, Éditions Albatros, 1979, 221 pp.
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Spirits and Demons at Work: Alcohol and Other Drugs on the Job (second edition) by Harrison M. Trice and Paul M. Roman, Ithaca, New York State School of Industrial and Labor Relations, Cornell University, 1979, 268 pp.
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Women and the Making of the Working Class: Lyon, 1830-1870, par Laura S. Strumingher, Montréal, Eden Press, 1979, 161 pp.
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Die Polnishe Diskussion un die Arbeiterräte / Polish Discussion on the Works councils by Viktoria Grevemeyer-Korb, Philosophische und Soziologische Veröffentlichugen, vol. 15th, Berlin, Osteuropa-Institut and der Freien Unversität Berlin, 1978, 219 pp.
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La réforme des lois du travail, neuvième colloque des relations industrielles, École de relations industrielles, Université de Montréal, 1978, 124 pp.
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Essentials of Personnal Management, par Michel S. Novit, New-Jersey, Prentice-Hall Inc., Englewood Cliffs, 1979, 243 pp. / Personnel: The Management of Human Ressources,par Stephen P. Robbins, New Jersey, Prentice Hall Inc., Englewood Cliffs, 1978, 393 pp.