Abstracts
Abstract
The author examines the role and forms of industrial democracy in the enterprise and when in the process of selection of questions, study and analysis, search for solutions and defining the final decision and which methods of implementation shall employees and their union share, and in what manner, the responsibilities of decision-making with management. Current arrangements must be viewed essentially as transitional accommodations in the unending search for viable, more satisfying and productive plans.
Résumé
La démocratie politique a débarassé le monde des théories de la monarchie de droit divin. Le gouvernement représentatif l'a remplacé. Les restrictions au droit de vote qui ont marqué les premiers temps de la nouvelle ère démocratique ont cédé le pas devant les exigences du suffrage universel dont l'objectif fut atteint au cours des années 1920 et qui s'étendit aux moins de vingt ans pendant la décennie actuelle.
En contrepartie, la démocratie industrielle devint à son tour l'objectif véritable de divers réformateurs: groupe libéraux et anticapitalistes ainsi que partisans du syndicalisme. Le processus de décision au sein de l'entreprise devint la cible des partisans de la démocratie industrielle qui cherchent à obtenir pour les salariés ces droits suprêmes ou, à tout le moins, une participation égale à la direction. Cependant, on a fermement résisté à ce défi. Débats et propositions tournoient autour de cette pomme de discorde: le rôle et laforme de la démocratie industrielle dans l'entreprise et, une fois engagé dans le processus de sélection des problèmes, l'étude, l'analyse, la recherche de solutions, la détermination de la décision finale et les méthodes de mise en oeuvre dont disposeront les salariés et leur syndicat ainsi que la façon dont ils partagent les responsabilités avec la direction. Il ne faut voir dans les aménagements actuels que des accommodements transitoires dans la recherche interminable de mécanismes viables, satisfaisants et profitables.
Partis d'une position d'autorité incontestée, les promoteurs de l'industrialisme naissant dans les pays occidentaux ont mis vigoureusement l'accent sur la poursuite d'objectifs d'ordre économique qu'ils tempéraient par des mesures philanthropiques envers leurs salariés. Avec le temps, de telles pratiques autocratiques ont ouvert la voie à un nouveau type et à de nouvelles éthiques de direction qui maintinrent la conviction fondamentale que les prérogatives dans l'entreprise seraient conservées. Le processus d'humanisation du travail se concentra sur la tâche considérée en soi plutôt que sur l'ambiance globale du milieu de travail et la carrière personnelle. La direction des entreprises en Europe, beaucoup plus qu'aux États-Unis, se tourna vers les syndicats ou les comités d'entreprise pour appuyer les innovations au niveau de la tâche et de son exécution. Un comportement davantage humanisé à l'intérieur de l'entreprise associé à des décisions prises bilatéralement ou multilatéralement et l'amélioration de la vie hors du milieu de travail constituent l'ossature de nouvelles avenues vers une meilleure qualité de vie.
Dans l'après-guerre, les syndicats des pays de l'Europe du Nord ont d'abord mis l'accent sur les ententes nationales ou sectorielles. Ils ne se sont pas opposés de prime abord aux comités d'entreprise non plus qu'ils ne les ont pris en main, mais ils ont plutôt cherché à profiter de leurs pouvoirs législatifs, de la protection et des moyens qu'ils offraient d'obtenir un redressement limité. Pendant la troisième décennie d'après-guerre, ils ont de nouveau manoeuvré de manière à renforcer leurs positions et leurs droits au niveau des tâches et à l'intérieur de l'entreprise, souvent en se servant du mécanisme légal officiel, y compris les comités d'entreprise, des comités spéciaux de travailleurs et des organismes de sécurité nouvellement institués.
Se rendant compte que les politiques relatives aux travailleurs sont souvent prises par les bureaux de direction, certaines centrales syndicales ont lutté pour y obtenir le droit de présence, cherchant à y être représentées à tous les échelons, c'est-à-dire tant au niveau de l'entreprise qu'au plan sectoriel et national, d'où il convient de noter la diminution de l'intérêt parmi les syndicats pour la nationalisation de l'industrie.
La cogestion, entendue dans le sens allemand, se réfère populairement à la représentation directe ou indirecte des salariés dans les bureaux de direction, ordinairement par l'entremise des comités de surveillance qui sont distincts des bureaux de direction. Dans huit pays d'Europe, où il existe des aménagements exigés par la Loi, les formules de participation différent des modèles idéaux des syndicats.
Les syndicalistes, qui favorisent une telle représentation, ont dû faire face à de la résistance à l'intérieur de leurs organisations, et bon nombre de centrales européennes s'opposent à une telle orientation, estimant quecette innovation est de nature à compromettre les syndicats en même temps qu'elles préfèrent une attitude plus militante, sinon en fait, du moins en parole. Les centrales syndicales en certains pays considèrent la présence des salariés comme un moyen de se familiariser davantage avec le fonctionnement et le développement de l'entreprise, d'influencer les décisions et aussi d'accroître leur pouvoir de négociation.
Autre initiative dans ce domaine: en certains pays, les syndicats demandent et obtiennent le droit à l'information ou d'être présents dans les consultations des entreprises auprès des gouvernements en matière d'aide financière ou autre.
Un élément de retard dans l'application de ces systèmes réside dans l'attitude peu amicale d'un nombre considérable de directeurs et d'autres membres des bureaux de direction qui ne sont pas des salariés.
Il est impossible de comprendre la participation ouvrière dans l'élaboration des décisions sans insister sur le rôle de plus en plus grand que jouent les syndicats dans le domaine politique. Un nouvel accroissement de l'influence du syndicalisme sur les gouvernements était évident en Europe de l'ouest au cours de la troisième décennie d'après-guerre. Les programmes sociaux et économiques des gouvernements travaillistes furent définis après discussion avec les syndicats et souvent en accord avec eux. Les syndicats sont devenus plus militants et ont exercé une influence marquée sur la politique gouvernementale. Sans doute l'expression la plus significative de ce nouveau rôle consiste-t-elle dans le « contrat social » auquel on en est arrivé entre les gouvernements travaillistes et les centrales syndicales touchant l'économie nationale, les relations professionnelles et la politique sociale.
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