Abstracts
Abstract
This paper seeks to examine the impact of the level of cyclical economic activity and of the relative female-male participation rates on the structure of the relative unemployment rates of women and men.
Résumé
L'auteur du présent article se propose d'examiner les principales variables qui déterminent la structure des taux relatifs de chômage chez les hommes et chez les femmes aux États-Unis et au Canada. Ces deux variables sont le niveau de l'activité économique et le taux de participation respectif des hommes et des femmes aux deux marchés du travail.
L'auteur a de plus sectionné les séries statistiques en sous-périodes de façon à détecter et quantifier les changements qui se sont produits au cours des années. Ces changements, il les attribue à trois facteurs: les modifications dans la structure du chômage, les modifications du degré de discrimination dans l'emploi par rapport au sexe de l'employé et les variations dans le taux de participation à la main-d'oeuvre.
Comme premier facteur, on retrouve évidemment le chômage, plus précisément le chômage structurel qui existe lorsqu'une personne est sans travail alors qu'il y a des emplois vacants que cette personne ne peut occuper. À ce propos, on pourrait s'attendre à ce que le chômage structurel soit plus élevé chez les femmes que chez les hommes, si celles-là sont moins qualifiées, moins expérimentées ou moins mobiles que les hommes. Cette conclusion ne s'avère juste que dans la mesure où les taux de participation se rapprochent.
Le deuxième élément serait la discrimination que pourraient exercer les employeurs dans l'embauchage des femmes. Sur ce point, il est vraisemblable que cette discrimination s'accentue en période de récession, mais cette pression a tendance à diminuer du fait que les emplois féminins ont plus de stabilité que les emplois masculins.
Le troisième facteur qui pourrait influencer le rapport entre le chômage chez les hommes et le chômage chez les femmes est le taux de participation à la main-d'oeuvre. Ainsi, une augmentation du taux de participation d'une des deux catégories aurait pour conséquence l'accroissement du chômage au sein de ce groupe. Mais, ici, il faut noter que les hommes et les femmes ne postulent pas les mêmes postes de travail, d'où il s'ensuit qu'un accroissement du nombre de femmes sur les marchés du travail peut être la cause d'un chômage plus prononcé dans certaines occupations et dans certaines industries à prédominance d'emplois féminins.
Quand on compare la situation du Canada à celle qui existe aux États-Unis, on découvre que le taux de chômage est plus élevé chez les femmes que chez les hommes aux États-Unis, alors que l'on observe le phénomène contraire au Canada. L'explication plausible de cette situation provient du fait que le taux de participation des femmes est plus haut aux États-Unis qu'au Canada, alors que le taux de participation des hommes est à peu près le même dans les deux pays.
Au fur et à mesure des années, le taux de participation des femmes s'accroît dans les deux pays, mais il y a une différence marquée dans le taux de croissance. Parti d'un niveau plus bas, le taux de participation croît deux fois plus vite au Canada. On peut dire quand même que les femmes sont moins exposées au chômage au Canada qu'aux États-Unis, la raison en étant un taux de participation plus faible. À mesure que le taux de participation des femmes se rapprochera du taux des États-Unis, on peut penser que le risque de chômage pour elles ira en augmentant.
En regard du chômage cyclique, l'auteur observe que, d'une façon générale, les femmes sont moins touchées que les hommes. Il attribue cette situation aux motifs suivants: la main-d'oeuvre féminine est concentrée dans des secteurs d'activité moins instables; les femmes, en plus grand nombre, appartiennent à ce que l'on désigne sous le nom de main-d'oeuvre secondaire qui se retire du marché dans les périodes creuses de sorte que la position apparemment plus favorable des femmes en périodes de crise économique serait illusoire en un certain sens.
L'auteur remarque que, quand le taux de participation des femmes est très bas par rapport à celui des hommes, l'augmentation initiale du taux de participation des femmes provient de femmes qui, à cause de la discrimination ou de leurs obligations familiales, sont demeurées à l'écart du marché du travail, ce qui explique que celui-ci les absorbe facilement lorsqu'elles décident d'y rentrer. Ce moment passé, une fois que les femmes les plus qualifiées ont trouvé de l'emploi, toute nouvelle addition est formée de sujets de moindre qualification que le marché du travail a plus de difficulté à absorber.
Dans la dernière partie de son étude, l'Auteur étudie l'aspect des changements dans le chômage structurel. Il reconnaît qu'il est difficile de mesurer l'ampleur de cette forme de chômage à cause de l'insuffisance de la demande et des conséquences du chômage cyclique. De plus, étant donné le fait des variations de l'activité économique, il faut tenir compte que le désir d'entrer sur le marché du travail peut influer sur le taux de chômage. Le taux de participation lui-même n'est pas à l'abri des influences structurelles et cycliques. La volonté de la femme d'entrer sur le marché du travail est soumise à deux forces contraires. Elle peut être poussée à y entrer par des contraintes d'ordre économique, pour accroître le revenu de la famille; elle peut également être amenée à s'en abstenir parce qu'elle considère qu'il est trop difficile, dans les périodes de récession, de trouver un emploi. Elle peut enfin décider de ne pas se mettre à la recherche d'emploi parce qu'elle ne se croit pas suffisamment compétente ou à cause de ses obligations familiales.
Bref, sa volonté de faire partie de la main-d'oeuvre subit l'influence de considérations diverses. On peut aussi ajouter qu'elle redoute parfois la discrimination à cause de son sexe.
En conclusion de cette analyse des séries statistiques pour la période de 1950 à 1973, l'Auteur conclut que le niveau du chômage dans son ensemble et le taux de participation respectif des hommes et des femmes au marché du travail expliquent en bonne partie les pourcentages de variations dans le taux de chômage pour l'un et l'autre sexes dans les deux pays. Quand le taux de chômage général s'accroît, la situation des hommesest pire des deux côtés de la frontière. L'examen des statistiques démontre que, en période de récession, l'amélioration relative de la situation des femmes par rapport à celle des hommes est un peu moins marquée au Canada qu'aux États-Unis.
D'un autre côté, le taux de participation à la main-d'oeuvre de l'un et l'autre sexes joue un rôle important au Canada pour expliquer le rapport entre le chômage chez les hommes et chez les femmes. Ce fait est attribuable principalement au bas niveau au départ du taux de participation des femmes, puis à son accélération rapide au cours des dernières années.
Il est difficile d'isoler les changements de structure dans l'économie nationale. Ceci est vrai quand il s'agit d'analyser la situation du marché du travail en tant que les hommes et les femmes sont concernés. Il semble, cependant, que, depuis 1957 environ, des changements structurels plus significatifs se soient produits, changement qui proviennent de l'action combinée du taux général de chômage et la variation des taux de participation à la main-d'oeuvre pour les hommes et les femmes, et qui expliquent les variations dans les taux de chômage pour les travailleurs de l'un et l'autre sexe.
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