Abstracts
Abstract
This paper examines the effect of the unemployment insurance scheme on the duration of unemployment spells in Canada in the period 1953-1973.
Résumé
Selon la théorie du chômage frictionnel de Reder, le taux de chômage associé à un niveau donné de la demande globale provient en partie de ce que les sans-travail font les « gueules fines » devant les postes qui leur sont offerts. Lorsqu'un travailleur se montre « difficile », il choisit de ce fait un entre-temps de chômage. Reder fait remarquer que « la surabondance d'offre de travail n'existe que dans la mesure où la durée exacte de la période de chômage dépasse l'intervalle de chômage auquel le travailleur s'attendait ». Donc, un changement d'attitude de la part d'un travailleur influencera, toutes choses étant égales, la durée moyenne du chômage et, par conséquent, le taux de chômage sans pour autant avoir d'effet direct sur la surabondance d'offre de travail.
Les modifications dans le régime des prestations d'assurance-chômage, par leur effet sur les revenus perdus pendant la période de recherche d'un emploi, devraient exercer une influence sur les exigences du sans-travail. Se demander si un tel effet s'est fait sentir au Canada est donc une question pratique. Aussi, le but de la présente étude est-il d'examiner le rapport entre la durée du chômage et les caractéristiques du régime d'assurance-chômage par une analyse de régression des séries chronologiques annuelles pour la période de 1953 à 1973.
Cinq variables dépendantes ont été utilisées, toutes tirées des statistiques officielles relatives à la main-d'oeuvre, soit: le pourcentage des travailleurs à la recherche de travail pendant moins d'un mois (PMI), d'un à trois mois (Pl-3), de quatre à six mois (B4-6), plus de six mois (PP-6) et, finalement, la durée moyenne du temps de recherche (DMTR), cette dernière variable étant établie selon l'hypothèse que la durée moyenne était de quinze jours pour la première catégorie, de deux mois pour la seconde, de cinq mois pour la troisième et de sept mois pour la dernière.
On a aussi utilisé cinq variables indépendantes, deux représentant les caractéristiques du régime d'assurance-chômage. La première consistait dans le rapport entre les prestations hebdomadaires moyennes et les salaires hebdomadaires moyens (PHM/ SHM), ceci afin de tenir compte de la part du revenu que les prestations remplaçaient; la deuxième dans le pourcentage des réclamations nouvelles ou renouvelées déclarées inadmissibles (REFUS). Considérant que les prestations (PHM) sont devenues imposables à partir de 1972, leur montant fut diminué de 10 pour cent, et à la suite d'une réévaluation, d'un second 10 pour cent. On introduisit encore d'autres variables indépendantes: le pourcentage de changement du produit national brut en dollars constants (PCPNB), cette variable étant reculée d'un an de façon à tenir compte des effets cycliques. Il en fut de même pour le groupe d'âge 14-24 ans en tant que pourcentage des chômeurs (P14-24) de manière à tenir compte des variations dans la structure des groupes d'âge. À cause de certains problèmes demulticollinéarité, on a substitué aux REFUS dans l'évaluation une nouvelle variable (INEL) qu'on pourrait désigner comme quantité résiduaire de la régression sur le PCPNB.
Les résultats de la régression indiquent que la durée moyenne de l'entre-temps de chômage dépend d'une manière significative à la fois de (PHM/SHM (positivement) et INEL (négativement). En outre, PHM/SHM affecte PMI (positivement) et P4-6 (négativement). Dans les autres catégories, les coefficients de .05 n'ont pas de signification statistique appréciable. Prenant pour acquis que l'imposition de PHM en 1972 et 1973 était de 20 pour cent (c'est-à-dire que 20 pour cent des sommes ainsi reçues retournaient à l'État), les résultats démontrent qu'il n'y avait guère d'écarts dans la durée moyenne de chômage dont les modifications à la Loi sur l'assurance-chômage de 1971 soient la cause.
On ne peut tirer aucune conséquence politique ferme de ces résultats en ce qu'on ne trouve aucune preuve valable que l'accroissement des exigences des salariés conduit à des salaires plus élevés ou des conditions de travail non-monétaires meilleures.
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