Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 30, Number 4, 1975
Table of contents (28 articles)
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Participation aux décisions et négociation collective
Dimitri Weiss
pp. 571–584
AbstractFR:
Dans cet article, l'auteur examine la négociation collective et souhaite la prise en considération de l'entreprise comme un système de négociation : l’étude de la pratique de la négociation collective au sein des grandes organisations aurait beaucoup à gagner, selon l'auteur, d'un rapprochement des théoriciens des organisations et de ceux des relations industrielles.
EN:
By definition industrial relations are relations between agents with devient interests, and most of the observers concur in judging that the double-notion « collective dispute — collective bargaining » makes up its main topic.
Collective bargaining is one of many phases of union's activity. The other one is representation, and the joint committee, in France as in other European countries, being an example. The joint committee was created as a mean of cooperation ; but finally and as now employed, it is not that much paradoxal to the dispute. The mode of participation in decisions therefore becomes conflictual.
The joint committee was not intented at source to become a mean of bargaining, but rather a medium of consultation and information in the professional and economic field. At the enterprise's level, collective bargaining is the prerogative of union sections which, in some European countries, tempt to gradually bring in options of strategical order, such as employment policy and investment program of the enterprise.
Consequently, we close in to a « full and deliberative participation of great strategical options » (Heckel) with the result that collective bargaining becomes conclusive, and indeed, even co-conclusive in a more and more wide sphere, and curbs accordingly the manager's unilateral powers.
The social responsibility of an enterprise seemingly is to become the stake of collective bargaining between social partners — Governments included. This will enable unions to take a more and more prominent part in social change.
In France, moreover, we are witnessing the vulgarizing of the bargaining process : collective bargaining born in an industrial world of work are now carrying on elsewhere : everywhere bargaining is a must in order to set up a common rule.
At firms' level, collective bargaining tends toward decentralization with a possible constitution of bargaining structures at the workshop level, and upwards towards to the decision-making level : a process almost simulteneous of centralization and decentralization.
By way of summary, the author wishes the enterprise will be considered as a bargaining system : a study of bargaining practice within the big enterprises would gain a great deal by bringing together theorists of their own and the ones from Industrial Relations. The importance gained by conflict and collective bargaining within the behavioral sciences could make possible to consider the enterprise as a bargaining system at all levels, either contractual or non-contractual.
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Teacher’s Salary Differentials and the Quality of Educational Services : Recent Developments in Saskatchewan
P. Y. Walmsley and M. Ohtsu
pp. 585–611
AbstractEN:
This paper examines the relationship between teacher wage determination and the distribution of teacher skill-mix, based on recent Saskatchewan data. The authors argue that while centralized bargaining produces more uniform wage scale throughout the Province, it does not necessarily lead to the uniform distribution of teacher skill-mix among municipalities which is one of the most important conditions for the achievement of equality in the provision of educational services ; rather, it is the ability to pay of the individual school boards which has crucial bearings upon the composition of teacher skill-mix.
FR:
Cet article a pour objet d'analyser la structure des négociations et des échelles de salaire dans les commissions scolaires en Saskatchewan en regard de mesures destinées à assurer l'équivalence des services éducatifs dans l'ensemble de la province. On tient pour avéré, semble-t-il, que le paiement de traitements à peu près uniformes soit de nature à permettre d'avoir un personnel enseignant de valeur à peu près égale où que les enseignants se trouvent dans la province. Une répartition égale des compétences est naturellement essentielle pour assurer partout des services qui s'équivalent. C'est cette considération qui a été à l'origine de la centralisation de la négociation collective en Saskatchewan. Ce que nous soutenons dans cet article, c'est que la centralisation des mécanismes de négociation ne conduit pas nécessairement à une répartition uniforme des compétences. Les recherches expérimentales sur ce sujet comprennent trois parties.
En premier lieu, on a évalué les différentiels de salaire au cours d'une période de douze ans entre 1960 et 1964 et entre 1966 et 1972. On y a découvert que, au fur et à mesure que les années s'écoulaient, les écarts allaient se rétrécissant et que les différentiels de salaire, considérés sous leur angle territorial, reflétaient en partie une répartition déformée de la compétence des effectifs et en partie les différentiels de salaire comme tels. Aussi cette constatation traduit-elle le déplacement graduel de la négociation collective du niveau local au niveau régional, puis du niveau régional au niveau provincial au fil des années. La centralisation des mécanismes de négociation a inévitablement réduit les écarts de salaire.
Par après, l'analyse a consisté à évaluer dans quelle mesure le degré de qualification des enseignants mesuré en fonction de ses brevets et de ses années d'expérience a tendance à modifier le taux moyen des salaires. En se fondant sur un échantillonnage des données pour les années 1970, 1971 et 1972, on a découvert qu'une bonne portion de la variation totale des taux moyens de salaire s'explique par ces deux facteurs, principalement le degré des brevets. Même si les données pour les années antérieures n'étaient pas disponibles, on a pu en déduire que, au cours de cette période de douze ans, les écarts qui existaient dans le degré dequalification des enseignants se sont moins atténués que les disparités de salaire. En ce qui concerne la qualité de l'enseignement, les écarts de niveaux de compétence constituent un enjeu plus important que les différences de salaire.
Aussi, la troisième partie de l'étude porte-t-elle sur la répartition inégale des qualifications d'une localité à l'autre. À ce propos, on a exprimé l'hypothèse selon laquelle le niveau moyen des compétences dans une commission scolaire dépendait en grande partie de la capacité de payer de la municipalité scolaire. En réalité, plus une commission scolaire est capable de payer des traitements élevés, plus on y retrouve des enseignants compétents et expérimentés, alors que la commission scolaire plus pauvre ne peut se payer ce luxe.
Pour vérifier cette hypothèse, on a établi certains modèles distincts de capacité de paiement pour les municipalités scolaires urbaines et pour les municipalités scolaires rurales, ceci du fait qu'elles possèdent des installations différentes. La capacité de payer des commissions scolaires urbaines fut établie en considérant le montant d'impôts scolaires perçus par élève et celle des municipalités scolaires rurales à partir de leurs revenus totaux, déduction faite du coût des transports des écoliers et de ce qu'il leur fallait verser à d'autres commissions scolaires. Dans les deux cas, la capacité de payer correspond d'une façon significative au niveau moyen de compétence du corps professoral, ce qui confirme notre hypothèse.
Ce qui ressort clairement de la présente étude, c'est que, malgré des échelles de salaire qui tendent à s'uniformiser, les commissions scolaires prises individuellement sont en mesure d'influer sur le niveau moyen de compétence de telle manière qu'elles perpétuent un niveau équitable de qualification professionnelle d'une commission par rapport à l'autre. En fait, sous le régime de la négociation provinciale, les différences de capacité de paiement entre les commissions scolaires locales n'ont guère d'influence sur les taux de salaire, mais, par contre, elles influeront sur la répartition du degré de compétence des enseignants tant que les municipalités scolaires prises individuellement percevront les impôts scolaires et détiendront le pouvoir d'embaucher et de congédier les enseignants.
D'un point de vue politique, la conclusion de cette étude est claire. Pour arriver à une répartition plus uniforme de la compétence professionnelle, il est nécessaire d'uniformiser la capacité de payer. Le gouvernement provincial est bien placé pour atténuer les écarts dans la capacité de payer au niveau local en ajustant sa politique de subventions de telle sorte que des subsides plus généreux soient versés aux commissions scolaires qui, présentement, emploient des enseignants de moindre qualification.
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Task Specialization and Organizational Commitment: An Empirical Examination Among Blue-Collar Workers
Muhammad Jamal
pp. 612–627
AbstractEN:
The present study was undertaken to examine empirically the proposition that specialization in jobs negatively affects the organizational commitment of industrial blue-collar workers. The field work for this study was done among 377 production workers in six companies in Vancouver, British Columbia. The analysis of the data indicated clearly that workers in highly specialized jobs tended to be less committed to their employing organization than workers working on less specialized jobs. In addition, it was observed that task repetition and task simplification were, respectively, inversely related to workers' willingness to exert effort for the success of the employing organization and to workers* desire to remain in the employing organization for an indefinite period of time.
FR:
Depuis le commencement de l'ère industrielle, la spécialisation des tâches a été à la base de la création des postes de travail. Ce principe a été vulgarisé d'abord par le taylorisme au tournant du siècle et, un peu plus tard, pair l'introduction des chaînes de montage ou d'assemblage dans les usines. Même s'il ne fait pas de doute que la spécialisation des postes de travail a augmenté l'efficience et la productivité des sociétés industrielles, elle a en même temps soulevé beaucoup de problèmes humains et techniques. Associés à la spécialisation des emplois se posent des problèmes sérieux relativement aux comportements négatifs des travailleurs à l'égard des postes qu'ils occupent et des entreprises qui les emploient de même que, au plan technique, la difficulté d'établir une bonne coordination de postes de travail trop spécialisés.
L'article ci-dessus étudie le rapport entre la spécialisation des emplois et le degré d'engagement des travailleurs manuels dans les entreprises. Qui dit spécialisation des emplois dit subdivision des différents éléments d'un travail à exécuter en plusieurs tâches parcellaires de telle sorte que l'emploi ne contient qu'un nombre limité de tâches. D'une façon générale, on reconnaît que cette façon de procéder comporte trois conséquences typiques : le travail à exécuter est fragmentaires ; il se répète ; il est simple. Porter et Smith ont défini l'engagement comme une sorte de rapport particulier entre le travailleur et l'entreprise qui l'emploie dans lequel le travailleur endosse et appuie les objectifs et la politique de l'entreprise, démontre la volonté d'en assurer le succès par ses propres efforts et désire rester à son service pendant un temps indéfini. L'auteur soutient que les trois conséquences fondamentales de la spécialisation des postes de travail affectent le degré d'engagement du salarié dans l'entreprise dans ses trois dimensions : la fragmentation du travail exerce une influence sur les travailleurs dans leur adhésion et leur appui aux objectifs de l'entreprise ; le caractère répétitif du travail, leur volontéde faire des efforts nécessaires pour en assurer la réussite et la simplification du travail, leur désir de continuer à y demeurer.
Dans cette étude, la spécialisation des postes de travail a été considérée sous deux aspects distincts, d'abord en observant sur place le processus de travail et ensuite en interrogeant les travailleurs sur l'ampleur de la répétition et de la simplification de la tâche. Quant au degré d'engagement dans l'entreprise, il a été mesuré à partir des réponses à douze questions sur une échelle de type Likert à trois barreaux : oui, indécis, non. Le questionnaire fut conçu de telle sorte que chaque tiers des douze rubriques relatives au degré d'engagement soit orienté vers une des trois dimensions de l'engagement. La crédibilité interne logique de l'échelle d'engagement dans l'entreprise dans sa globalité fut estimée à 0.85 selon la formule de prospective Spearman-Brown. On a trouvé qu'il existait une corrélation valable entre les douze rubriques de l'échelle d'engagement et les résultats totaux de l'échelle au niveau .001 de signification.
Les données relatives à la présente étude furent recueillies auprès des travailleurs à la production de six sociétés de Vancouver en Colombie-Britannique. Trois de ces entreprises étaient respectivement engagées dans les industries de la conservation de la viande, du raffinage du sucre et de la transformation du lait ; deux autres s'occupaient de la production et de la distribution d'énergie ; la dernière fabriquait des émetteurs de téléphone. Ces sociétés étaient de dimensions moyennes, et le nombre de leurs salariés variait entre 200 et 600 personnes. On a remis le questionnaire à 550 travailleurs à la production des six sociétés et, après un rappel, 68 pour cent d'entre eux (377) ont retourné des questionnaires utilisables.
Le gamma de Goodman et de Kruskal (troisième série du groupe) fut utilisé pour apprécier l'intensité d'association entre la spécialisation des emplois et le degré d'engagement dans l'entreprise. L'analyse des données a permis d'en arriver aux conclusions suivantes :
1° Il y a un rapport négatif entre la spécialisation des emplois, telle que constatée par la mécanisation de la chaîne de production, et le degré d'engagement global dans l'entreprise.
2° Il y a un rapport négatif entre la nature répétitive du travail et la volonté des travailleurs de faire des efforts en vue d'assurer le succès de l'entreprise.
3° Il y a un rapport négatif entre la simplification du travail et le désir des salariés de rester au service de l'entreprise.
Les conclusions fondamentales de ces données sont importantes sous deux rapports. Premièrement, elles semblent être la confirmation expérimentale et logique des constatations des recherchistes qui prétendent que la spécialisation des emplois exerce une influence négative sur les attitudes et le comportement de l'homme dans son milieu de travail. En second lieu, ces conclusions sont importantes parce qu'elles indiquent que le degré d'engagement des cols bleus dans l'entreprise est influencé par l'ampleur de la spécialisation de leurs postes, alors que l'observation expérimentale de leur comportement vis-à-vis l'entreprise indique uniquement que la satisfaction du travailleur à l'endroit de son emploi et de son employeur, l'aliénation au travail et l'absentéisme sont affectés par l'ampleur de la spécialisation des postes de travail.
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The Public Service Staff Relations Board
A. Gray Gillespie
pp. 628–642
AbstractEN:
This paper is primarily an attempt to describe the organization, functions, and influence of the neutral third-party agency in the Federal Public Service collective bargaining system.
FR:
Depuis la fin des années trente, les commissions des relations de travail sont intégrées à la plupart des lois sur les relations du travail en Amérique du Nord. Au Canada, la Commission des relations de travail dans la fonction publique (CRTFP) est seule responsable de l'application de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique. Outre les membres de la Commission, présidée par l'un d'entre eux, la CRTFP compte un tribunal d'arbitrage, le bureau de l'arbitre en chef et le Bureau de recherches sur les traitements (BRT).
Tripartite, la Commission gère en grande partie le régime des relations de travail. Ses principales fonctions consistent à accréditer des associations d'employés à titre d'agents négociateurs pour divers groupes d'occupations ; dans le cas des unités de négociation où la méthode de règlement des différends par conciliation et grève a été choisie, désigner les employés dont l'exercice des fonctions est indispensable à la sûreté et à la sécurité du public et qui ne peuvent participer à une grève légale ; entendre les griefs des agents négociateurs et des employeurs ; mener des enquêtes sur de prétendues erreurs de loi ou de compétence ; décider de règlements sur un grand nombre de questions incluses dans le cadre de la convention collective ; et faire des déclarations de légalité des grèves. Donc, la principale fonction de la Commission est de superviser les activités du régime de négociation collective.
C'est au Président de la Commission qu'a été conféré le pouvoir d'appliquer les dispositions de la loi relatives au règlement des différends. Il a comme responsabilité de nommer des conciliateurs et des médiateurs quand les parties font appel à leurs services pour s'entendre sur une convention collective ; de les aider à conclure une convention collective ; de déterminer s'il y a lieu d'établir un bureau de conciliation pour régler des différends concernant la convention collective et les attributions de ce bureau de conciliation ; et de choisir les membres du tribunal d'arbitrage.
Le tribunal d'arbitrage est un moyen pour les fonctionnaires fédéraux de régler leurs différends avec leur employeur sans avoir recours à un arrêt de travail. Le rôle du tribunal se limite à prendre des décisions portant seulementsur les taux de traitement, la durée du travail, les droits à des congés, les normes de discipline et les conditions d'emploi qui se rattachent à ces questions et n'ont pas été réglés entre les parties. Les employés des unités de négociation ont la possibilité de recourir à un bureau de conciliation pour régler leurs différends sur la convention collective. Celui-ci si l'on a épuisé tous les recours, peut les autoriser à faire une grève légale. LaLoi sur les relations de travail dans la fonction publique consacre ainsi deux méthodes de règlement des litiges concernant les conventions collectives.
Les employés ont le droit de déposer des griefs au sujet de leurs conditions d'emploi et de renvoyer ceux qui portent sur l'interprétation ou l'application d'une convention collective, ou d'une décision arbitrale, ou d'une mesure disciplinaire entraînant le congédiement, la suspension ou une peine pécuniaire, à un tiers d'arbitrage. Les agents négociateurs et l'employeur peuvent aussi référer leurs griefs qui pourraient ne pas être du même ordre que ceux d'un simple employé, à l'arbitre en chef. Toutes les décisions prises par les arbitres sont sans appel et exécutoires pour les deux parties.
Le Bureau de recherches sur les traitements obtient et fournit aux parties en négociation des renseignements sur les taux de traitement, les salaires des employés, les conditions d'emploi et les pratiques pertinentes qui ont cours tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la fonction publique. Les données du BRT sont les données de fait, impartiales et objectives. Le BRT ne participe pas à la négociation des conventions collectives, ni à la fixation des taux de traitement des fonctionnaires.
La Commission des relations de travail dans la fonction publique est un organisme neutre dont la compétence est très étendue à l'intérieur des limites du régime de négociation collective. Les divers bureaux de cet organisme neutre constituent une autorité administrative dont le cadre est particulier au domaine des relations de travail au niveau fédéral. La centralisation des pouvoirs dans le cadre d'un régime où le gouvernement est aussi l'« employeur », est nécessaire du fait que les organismes neutres existants au ministère du Travail, par exemple, ne pourraient plus être considérés comme tels lorsqu'il s'agit de régler des conflits. Quelle que soit la raison d'être de la centralisation, les dispositions amenant une décision par une troisième partie pour régler des griefs, le système de données du Bureau de recherches sur les traitements ou le caractère presque juridique du Tribunal d'arbitrage, tous ressortissant à une seule administration, est une caractéristique unique du régime de négociation collective de la fonction publique fédérale.
À l'origine, les bureaux de la Commission des relations de travail dans la fonction publique étaient indépendants et ne relevaient pas du gouvernement. L'organisme lui-même s'est également efforcé de maintenir sa neutralité pour garantir sa crédibilité. Par conséquent, l'aide donnée par les bureaux de la Commission des relations de travail dans la fonction publique, le tiers neutre du régime de négociation collective du secteur public fédéral, est nécessaire au bon fonctionnement du régime des relations de travail.
La négociation collective dans le milieu universitaire / Collective Bargaining in University Faculties
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Collective Bargaining and Academic Freedom : Are they Compatible?
H. D. Woods
pp. 643–661
AbstractEN:
In this paper, the author supports the idea that collective bargaining presents some real dangers to academic freedom on the campuses of Canadian Universities.
FR:
La négociation collective présente certains risques pour la liberté académique dans les universités canadiennes. Mais, au préalable, il est nécessaire d'y aller de quelques distinctions de manière à ne pas verser dans la confusion. Il faut distinguer, entre autres choses, l'association de professeurs du syndicat conventionnel.
Depuis la deuxième guerre, les associations de professeurs ont connu un grand développement, ce qui a conduit à un glissement de l'autorité du bureau des gouverneurs vers le personnel d'enseignement et de recherches. Ce ne fut pas une révolution mais une évolution rapide. Les principaux responsables de cette transformation ont été les associations de professeurs qui ne sont pas des syndicats dans le sens ordinaire du terme.
Leur bien-fondé, leur structure, leurs méthodes, leurs objectifs, leurs oeuvres leur étaient propres.
Leur bien-fondé découlait de la nature même de l'université, conglomérat d'activités scolaires exercées par un ensemble de savants, d'humanistes, de professeurs et de chercheurs visant à répondre aux besoins d'une société en effervescence. Aussi, à cause de l'intérêt que lui manifeste un public de plus en plus vaste et à cause de la pression qui s'exerce sur les budgets publics, les dirigeants politiques sont enclins à intervenir dans les affaires internes des universités et à exiger que leurs administrateurs rendent compte de leur gérance.
Les associations de professeurs surgirent dans ce contexte pour affronter les problèmes des professeurs en tant qu'employés mais aussi pour être un instrument apte à déplacer une partie du pouvoir décisionnel des administrateurs aux enseignants.
C'est ce deuxième objectif qui distingue les associations des syndicats ordinaires dont le but est de déterminer avec les employeurs les conditions d'emploi et de salaires qui se fixent par la convention collective, où l'on trouve aussi les mécanismes de règlement des réclamations et le départage des droits et des obligations des employeurs et des salariés. Aussi est-il important de souligner que le syndicat ne détruit pas le rôle et l'autorité de l'employeur mais les insère dans un cadre juridique, ce qui donne lieu à la mise en place d'un contrat écrit. La convention conclue, la direction gère l'entreprise comme auparavant, sauf qu'elle doit respecter les droits et les obligations convenus. Le syndicat participe à la fixation de la réglementation, mais il ne dirige pas.
Au contraire, les associations de professeurs sont engagées dans une activité plus fondamentale, voire plus révolutionnaire. Elles ont en quelque sorte envahi tout le domaine des prérogatives de l'employeur en ne confinant pas leur rôle à la transformation del’absolutisme enconstitutionalisme comme les syndicats industriels mais en jetant un voile sur la distinction entre le corps professoral et l'administration des universités. Elles n'y sont pas arrivées en assumant les fonctions de l'administration mais en transformant la structure hiérarchique de l'université. En réalité, les universités sont peut-être devenues les institutions les plus démocratiques de la société occidentale. Ce processus est beaucoup plus marqué dans certaines universités que dans d'autres et il ne semble pas faire de doute que la transformation est plus apparente dans les institutions privées que dans les universités d'Etat. La raison en est que les statuts des premières sont modifiés de l'intérieur, tandis que la révision des secondes exige l'intervention des gouvernements provinciaux, quoiqu'il faille noter que ces dernières ont aussi passablement évolué dans la voie d'une démocratisation accrue. Bref, ne faut-il pas convenir que le rôle primordial des associations de professeurs a été de pousser à la démocratisation de la vie universitaire.
On ne peut pas oublier non plus l'aspect des structures de l'université dont la principale unité administrative est le département ou, en certains cas, la faculté. L'accès au département est ouvert à tous les membres du personnel enseignant.
La structure de l'université réfléchit les distinctions entre les diverses disciplines académiques et non les besoins de la production d'un complexe industriel ou commercial. Les chimistes, les physiciens, les historiens ou les politicologues sont groupé parce qu'ils sont chimistes, physiciens, historiens ou politicologues, ce qui est bien différent de l'entreprise ordinaire où tous concourent à la production et subissent l'autorité centrale, n'ayant aucune voix au chapitre et obéissant aux ordres des contremaîtres. Dans les circonstances, il n'y a pas lieu de s'étonner que les associations de professeurs se soient tellement intéressées à l'accroissement de l'autorité des facultés. Ce n'est pas le cas dans l'entreprise privée où les prérogatives patronales demeurent généralement indemnes.
Dans l'ensemble, il importe de retenir que les universités gardent à un degré remarquable la liberté d'innover, de rejeter certaines suggestions du public et du gouvernement, de dire leur mot dans l'établissement des programmes et des méthodes. La négociation collective permettra-t-elle de conserver cette liberté d'action ?
Depuis l'époque médiévale, le rôle de l'université n'a-t-il pas été la transmission des connaissances et la découverte de nouvelles connaissances, la transmission de la sagesse des âges et l'ajout de la sagesse du présent. Enseigner et découvrir, telles sont les raisons d'être de l'université, fonctions qui exigent une liberté d'expression qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans la société.
Certes, il est difficile de décider ce que signifie la liberté d'enseignement. On peut en identifier cinq éléments : la liberté de choix des professeurs, la liberté d'établir les programmes d'études, la liberté de décider des méthodes d'enseignement, la liberté de sélectionner et de promouvoir les étudiants et la liberté de choisir les projets de recherches.
Deux aspects de ces éléments retiennent l'attention. Prises collectivement, ces libertés doivent concourir à la transmission et à l'accroissement du savoir. En second lieu, elles ne sont pas des objectifs accessoires. En d'autres mots, il ne s'agit pas d'activités commerciales visant à fabriquer un produit. La preuve en est que quelques-unes des meilleures universités, jugées en fonction de la transmission et de l'accroissement de la connaissance, sont souvent en difficulté financière alors que les plus mauvaises présentent des surplus.
L'auteur examine ces cinq libertés en rapport avec le droit de les exercer.
D'abord, qui choisit les professeurs ? Autrefois, cette responsabilité revenait à la direction ; aujourd'hui, les professeurs sont choisis par leurs pairs sujets à l'approbation du bureau des gouverneurs. La même règle s'applique aux promotions. Fondamentalement, l'exercice de cette liberté reste entre les mains du corps enseignant et il n'est pas besoin de l'appui d'un syndicat pour protéger cette liberté.
Qui établit les programmes ? Sans doute la société joue-t-elle un certain rôle dans la fixation des programmes, parce que la majeure partie des revenus des universités proviennent des gouvernements ou de fonds privés. De plus, la participation de l'université à la vie collective est devenue essentielle au fonctionnement de l'industrie, de l'Etat et de nombreux services. Aussi serait-il naïf de penser que les universités seraient capables, sans tenir compte des besoins de la société et de l'État, d'avoir les mains absolument libres dans le choix des programmes. Mais, d'autre part, sauf en ce qui a trait aux programmes des écoles professionnelles qui peuvent être influencées par leur corporation respective, le personnel enseignant jouit d'un degré de contrôle remarquable sur l'organisation des cours.
Qui décide des méthodes d'enseignement ? On peut dire sur ce point que la liberté est à peu près totale, d'où il ressort qu'aucun syndicat n'a de rôle à jouer en ce domaine.
Qui choisit les étudiants ? Les universités ont perdu beaucoup de terrain sous ce rapport. De plus en plus, les institutions d'État et les institutions privées doivent accepter les normes établies par les pouvoirs publics. Personne aujourd'hui ne peut s'opposer au droit de regard de l'autorité publique dans ces choix. Il est cependant dans l'intérêt de l'État et du public de reconnaître que les universités doivent conserver cette liberté si l'on veut que leur enseignement garde un certain niveau d'excellence. Mais l'introduction de la négociation collective peut-elle être sous ce rapport d'un certain support ?
Qui détermine les programmes de recherches ? Il y a motif à inquiétude de ce côté, et encore une fois c'est l'argent qui est l'origine du mal. Étant donné queles gouvernements sont devenus les principaux pourvoyeurs des fonds de recherche, ce sont eux qui constituent la première menace. Mais, ici encore, la formation de syndicats et la négociation collective traditionnelle ne peuvent pas aider.
En résumé, toutes ces libertés doivent être protégées, surtout en ce qui concerne l'élaboration des programmes ainsi que la sélection et la promotion des étudiants. Toutefois, la négociation collective n'offre pas de solution valable. Il faut regarder dans d'autres directions.
Selon l'auteur, la négociation collective est un excellent instrument là où il y a une ligne de démarcation bien nette entre les administrateurs et les administrés, là où le régime d'autorité met les employés en danger et là où du moins leur situation personnelle peut être sérieusement touchée par des décisions prises hors de leur contrôle. Le seul recours alors, s'ils veulent protéger leur emploi, est de s'associer et de négocier collectivement. La raison d'être de ce système, c'est le conflit d'intérêts entre travailleurs et employeurs qui comprend trois éléments : le salaire, l'état de subordination juridique et l'instabilité de l'emploi, qui peuvent influer sur le bien-être et les aspirations personnelles.
La situation du professeur d'université diffère. La raison d'être principale des associations n'est pas de réglementer les conditions de travail, mais de placer le processus décisionnel entre les mains du personnel enseignant ; et elles ont jusqu'ici obtenu beaucoup de succès en ce sens. Ainsi, est-on amené à conclure que les universités sont bien en avant de l'industrie. Il n'existe pas de conflit d'intérêts entre une faculté et son doyen.
Un syndicat groupe les mécontents qu'il représente, combat l'employeur et essaie d'obtenir des concessions. Le conflit et l'affrontement n'ont jamais de fin. À l'université, la ligne de combat entre le dirigeant et le dirigé est peu visible à cause du contrôle exercé par le personnel enseignant et la démocratisation du processus de décision. Voilà les motifs pour lesquels l'association de professeurs est l'organisme tout désigné pour assurer la transformation de l'université.
Le syndicalisme conventionnel a obtenu l'appui des professeurs dans beaucoup d'universités et il faut convenir que, dans bien des cas, les personnes détenant l'autorité ont été mises à l'échart des unités de négociation. Il y a là une coupure, une rupture des liens. On assiste aussi à la lutte pour l'obtention d'unités de négociations distinctes pour chacune des écoles et des facultés.
À l'heure actuelle, deux questions majeures se posent aux universités : la menace qui pèse sur la liberté d'enseignement et la défense des droits des professeurs en tant qu'employés.
Quant à la première, on peut se demander si la négociation collective ne présente pas un grand danger en divisant le corps professoral en dirigeants et en employés, ce qui aura tendance à faire des premiers des agents des gouvernements provinciaux plutôt que des porte-parole des universités. On sera ainsi amené à la négociation directe de syndicats de professeurs regroupés avec les gouvernements. Les professeurs deviendront alors des fonctionnaires, ce qui, pour ainsi dire, en ferait encore davantage des salariés. Si cela se produit, on aura réussi à éluder l'autorité proprement scolaire devenue inutile. De plus, la préparation des budgets se trouvera politisée, ce qui est une invitation aux hommes politiques à scruter toutes les activités universitaires par le truchement des postes budgétaires. Est-il quelque chose qui puisse être plus dangereux pour la liberté de l'université ?
Un mot finalement du problème des droits des professeurs. C'est la crainte de voir se produire un déclin de l'appui de la population pour l'expansion des universités et l'effondrement partiel de la confiance dans l'enseignement universitaire, causes d'insécurité d'emploi, qui a poussé les professeurs à la syndicalisation. N'y a-t-il pas une autre façon d'envisager le problème ? Dans la mesure où l'université pourra présenter un front commun du personnel enseignant, il y aura moyen de résister aux pressions des gouvernements pour transmuer les professeurs en fonctionnaires. De son côté, l'université, pour préserver la liberté, doit prendre des décisions difficiles en matière de qualité de l'enseignement. Lorsque le pouvoir de décision était concentré entre les mains des recteurs et des bureaux de direction, il arrivait que des injustices étaient commises. Avec l'accroissement de l'autorité des facultés, ce malaise a été passablement éliminé. Toutefois, si l'idée syndicale de la protection des emplois venait à l'emporter, l'université en souffrirait. La note passable n'est pas un critère suffisant pour l'enseignement universitaire. Le choix, la promotion et le renvoi des professeurs sont les bases même de la liberté d'enseignement.
L'auteur conclut qu'il devient de plus en plus difficile pour les universités dans une société contestataire de conserver sa liberté d'action. De par la nature des choses, seul le personnel enseignant y est directement intéressé. Depuis un quart de siècle, la plupart des universités ont subi une transformation fondamentale au cours de laquelle un système fort autocratique a fait place à une grande décentralisation démocratique, et il ne fait pas de doute que la liberté d'enseignement y a beaucoup gagné. Ces progrès sont menacés du dedans et du dehors. À ce stade, l'avènement du syndicalisme industriel à l'université, l'accréditation, la négociation collective sont de nature à diviser les corps professoraux, à restaurer les droits des bureaux de direction et à mettre l'accent sur le caractère de salarié des professeurs. Les bureaucrates des gouvernements se réjouissent de cette tendance alors que le travail constructif des associations de professeurs est sapé par l'établissement d'un type de syndicalisme industriel qui rétablira d'une façon plus rigide encore les conditions qui prévalaient avant la « révolution » des années '50 et '60.
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Some Unresolved Dilemmas
Donald D. Carter
pp. 662–673
AbstractEN:
This paper deals with some of the basic problems created by the adoption of collective bargaining, procedures by faculty at Canadian colleges and universities.
FR:
La négociation collective chez les professeurs des universités et des collèges canadiens est devenue un fait acquis, mais les professeurs demeurent toutefois perplexes à ce sujet. Bien qu'ils soient conscients de la nécessité d'une action collective, ils ne semblent pas s'être engagés avec enthousiasme dans les procédures de la négociation traditionnelle, plus particulièrement en Ontario et en Colombie britannique où l'on a recherché des formules de remplacement. Ce qui arrive, c'est que les professeurs, tout en considérant que l'action collective est le seul moyen de mettre un frein à la dégradation de leur condition économique, se préoccupent en même temps de leur situation particulière tant dans l'institution que dans la société. Le dilemme qui se pose à eux est le suivant : est-il préférable de défendre leur condition économique au risque de mettre en péril leur statut actuel ou vaut-il mieux conserver celui-ci au risque d'une détérioration plus marquée de leur position économique ? Ce dilemme comporte plusieurs facettes.
Les professeurs se considèrent comme des « professionnels » bien plus que comme des employés et s'attendent à jouir de beaucoup de latitude dans l'exécution de leurs tâches. Sous-jacente à cette notion de « professionalisme », se cache une forte dose d'individualisme. Faut-il s'orienter vers la négociation collective en sacrifiant un peu d'individualisme ? On redoute qu'elle conduise à une réglementation circonstanciée des rapports entre le corps professoral et l'institution, surtout en ce qui a trait aux heures de travail. On craint aussi qu'elle contrecarre la fixation des traitements selon le mérite et en tenant compte des taux du marché du travail extérieur.
Toutefois, la négociation collective n'est pas nécessairement incompatible avec l'esprit d'individualisme à condition que les parties acceptent qu'on permette jusqu'à un certain point l'établissement de traitements fondés sur la valeur de l'individu. Une convention collective n'exige pas obligatoirement non plus une réglementation stricte des heures de travail. Les expériences contraires ne manquent pas. Que la rémunération au mérite se continue, la chose dépend du degré de confiance des professeurs dans l'appréciation du mérite. Si les professeurs se rendent compte que l'appréciation du mérite est équitable, il est concevable que les conventions collectives déterminent qu'une certaine tranche des salaires soit établie d'une façon discrétionnaire.
La question des taux de salaire sur les marchés du travail pose un problème plus difficile, étant donné qu'on ne peut les justifier dans les cadres du système de valeur de l'institution, mais uniquement en faisant intervenir les forces extérieures du marché. Même si la masse des professeurs peut ne pas être désireuse de négocier un traitement spécial pour ceux qui peuvent obtenir davantage sur le marché, la chose peut s'imposer afin d'empêcher le prestige d'une faculté de se dégrader par le départ d'une partie de ses effectifs. On pourrait y arriver par des compromis qui confirmeraient certains écarts.
Un aspect important des rapports entre les professeurs et l'institution réside dans la volonté de ceux-ci de participer à la direction de l'université. Est-ce que le processus ordinaire de négociation collective, fondé sur la prémisse qu'il doit exister une dichotomie bien tranchée entre les intérêts de l'employeur et les intérêts des employés, est incompatible avec la participation du corps professoral à la direction de l'université ? D'une part, on peut répondre que la participation à la négociation collective et la participation à la direction de l'institution touchera des groupes différents de professeurs, mais ceci soulève la possibilité de voir se développer une dichotomie entre ces deux groupes de professeurs. D'autre part, cependant, il peut arriver que la véritable négociation ne se fasse pas avec l'université, mais avec le gouvernement. La difficulté serait alors qu'elle supposerait une forme de négociation fort différente de la négociation traditionnelle entre un employeur et ses salariés.
Une autre source de conflit peut se soulever : les exclusions des unités de négociations. À cause de la conception que l'on a de l'autorité à l'université, il est difficile de savoir où commence véritablement l'exercice de l'autorité. La négociation collective traditionnelle exige une identification précise de l'autorité, d'où il peut résulter que la structure de l'université doive être modifiée de façon à l'ajuster à la structure de la négociation collective.
Les institutions d'enseignement secondaire un peu partout au pays font face aujourd'hui à de rigoureuses contraintes financières par suite de changements dans l'ordre des priorités de l'État. L'effet de la négociation collective sur la sécurité d'emploi traditionnelle des professeurs reste donc à mesurer. Du point de vue de la liberté d'enseignement, elle pourrait assurer la sécurité des professeurs pris individuellement parce que les agents négociateurs auront intérêt à se faire les champions des droits des professeurs, mais si l'on considère la question sous l'angle des compromis économiques à la table des négociations, la sécurité d'emploi pourrait être laissée pour compte. Il s'est avéré que le succès d'un agent négociateur se mesure en augmentations de salaire et en avantages sociaux et non par le nombre des emplois qu'il réussit à sauvegarder. Tout comme les agents négociateurs dans les autres secteurs, les agents négociateurs des professeurs d'université préféreront l'amélioration des traitements au maintien des emplois. Ceci soulève le problème du choix des professeurs qui devront partir. N'est-il pas normal, par ailleurs, de relier la sécurité d'emploi à l'ancienneté ? Si le critère de l'ancienneté est appliqué rigoureusement, il est possible que les institutions post-secondaires perdent beaucoup de leur valeur. Le critère d'ancienneté contrecarra en outre les politiques nouvelles d'engagement qui visent à accroître la représentation féminine au sein des corps professoraux.
L'obstacle le plus sérieux peut-être qui se pose aux professeurs, c'est la participation directe du paie-maître, c'est-à-dire du gouvernement, à la négociation. Un des dangers, c'est que le gouvernement, s'il est le vis-à-vis, sera enclin à exercer un contrôle plus strict sur les institutions post-secondaires. Ce danger peut être exagéré, puisqu'il n'est pas clair que la négociation collective aura pour résultat de mener à une surveillance plus marquée des institutions que celle qui existe déjà ou qui adviendra de toute façon.
Plus dangereuse cependant la possibilité d'une impasse entre les professeurs et l'État. Beaucoup de professeurs considèrent la grève impraticable, soit parce qu'une bonne partie de la population estime les professeurs surpayés, soit qu'un débrayage de leur part lui indiffère. À l'heure actuelle, les professeurs n'ont pas tellement le coût de faire la grève. Si telle est la situation, la grève peut-elle être autre chose qu'une action puérile ?
On pourrait éviter une confrontation avec le gouvernement en confinant la négociation collective à l'institution. Mais sans la présence du paie-maître à la table des négociations, celles-ci ne peuvent être qu'un simulacre. La confrontation directe peut encore être écartée par l'arbitrage des conflits d'intérêts. Le gouvernement, cependant, peut avoir de la réticence à déléguer une partie de son autorité de gestionnaire à un arbitre, principalement là où il a la possibilité de fixer unilatéralement les traitements. En fait, pour que la négociation soit vraiment efficace, les professeurs doivent affronter le gouvernement.
Une autre possibilité, c'est le recours au système de négociations à double palier qui est actuellement à l'étude en Ontario. Ce système vise à des négociations provinciales entre les professeurs et les universités au niveau provincial qui précéderaient les négociations avec le gouvernement. On en arriverait à un accord qu'on présenterait ensuite au gouvernement par un organisme-tampon. Question capitale : s'agirait-il là d'une négociation collective ? Au premier palier, il est difficile de considérer les parties comme des opposants, puisqu'ils n'y a guère d'intérêt pour les universités à résister aux positions des professeurs. Au deuxième palier, on aurait un front commun des employeurs et des employés qui négocieraient contre le gouvernement. À quels moyens de solution pourra-t-on recourir si l'on tombe dans une impasse ? Il est fort douteux que les universités en tant qu'elles sont employeurs favorisent la suppression des services. S'il en était ainsi le deuxième palier de négociation équivraudrait plus à une forme de lobby qu'à une véritable négociation collective. Ce système de négociation à double balcon serait-il autre chose que la manifestation au grand jour du dilemme actuel ?
Les professeurs se rendent compte qu'une action collective est nécessaire pour assurer leur situation économique, mais ils sont conscients qu'elle peut compromettre leur position sociale traditionnelle. Ce dilemme demeure sans solution au moment où les professeurs se trouvent aux prises avec la question de savoir s'ils doivent s'engager pour de bon dans la négociation collective traditionnelle.
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Quelques cas
Jean Boivin
pp. 674–706
AbstractFR:
Dans cet article l’auteur examine d'abord si le phénomène de syndicalisation ne constitue qu'un feu de paille momentané ou s'il s'inscrit comme une vague de fond qui fauchera l'ensemble des universités canadiennes et américaines d'ici quelques années. Ensuite, l'auteur s'interroge sur la nature des revendications du corps professoral afin de savoir si celles-ci diffèrent de celles mises de l'avant par les autres syndicats.
EN:
Collective bargaining among university professors is a recent phenomenon both in Canada and in the United States. It is still too soon to predict whether it will remain as a permanent institution in North America but its extent has been growing steadily in the last few years.
THE SITUATION IN THE UNITED STATES
As of mid-April 1975, there were 261 recognized or certified bargaining agents representing faculty units on 380 college campuses. By then, 80% of these agents (209 of the 261) had bargained contracts which cover 328 of the campuses. According to theNational Center for the Study of Collective Bargaining in Higher Education (Baruch College at CUNY), 93,900 faculty were represented by collective bargaining agents. Among these, 59,228 (63%) were in four-year institutions and 34,672 (37%) in two-year colleges. This figure, 93,900, represents 15.5% of all faculty in the Unted States (607,000). If the base figure is adjusted to compensate for the lack of bargaining coverage for part-time faculty, many of whom are not eligible for bargaining, the percentage reaches or exceeds 20% depending on how large the adjustment is made.
Using the same statistical sources, we discover that some 25% of two-year faculty if organized. By contrast, the 59,228 four-year faculty organized into units represented by an agent is only 13% of the four-year faculty potential.
If we now use the private-public criterion, the percentages are 7% and 17% respectively.
Hence, collective bargaining among faculty in the United States is most active at public, two-year colleges and least active at private colleges. However, many labor relations specialists have affirmed that continued expansion of public sector labor legislation at either the federal level or within the states points to continued growth but, perhaps at a slower rate.
University professors are generally represented by either one of the three following organizations : theNational Education Association (NEA), theAmerican Federation of Teachers (AFT) which is an affiliate of the AFL-CIO and theAmerican Association of University Professors (AAUP).
Overall, the NEA affiliates had bargained the most collective agreements with 100 out of 295 as of April 1974. The AFT was following with 71 while the AAUP affiliates had bargained only 27 contracts. It must be noted that in some States NEA and AFT affiliates have merged. Hence, 46 collective agreements had been signed by such locally merged organizations. Finally, 50 contracts had also been signed by independent organizations.
If we limit the figures to four-year institutions, the AAUP's influence is more strongly felt. Its bargaining agents have negotiated 37% of all the contracts (22 out of 60).
Among the various reasons which have been put forward to explain this up-surge of unionization among Faculty in the United States, the following have retained our attention :
1. The proportion of non tenured young professors relative to tenured professors which has been drastically modified in favor of the former in the last few years.
2. Financial difficulties encountered by many universities which have increased the degree of sensitivity to job security among the teaching profession inhigher education, even more at a time when the traditional concept of « tenure » is being seriously challenged.
3. The frequent sollicitations by various bargaining agents winch are very often competing with one another.
4. Spectacular economic gains made by some recently unionized faculty.
5. The traditional apathy among university professors which favors the more militant among them.
6. The necessity to compete with other claimants among the University to obtain a fair share of the financial resources.
7. The acceptance by the venerable AAUP of collective bargaining as an adequate device to ensure faculty participation within the University.
THE SITUATION IN CANADA
Outside the Province of Québec, Faculty organization has been rather the exception, although professors in some universities have recently opted for collective bargaining and others seem about to do the same. Only two collective agreements had been signed at the time this article was being written (June 1975) and they involved Notre-Dame University (Nelson, B.C.) and St. Mary's University (Halifax, N.S.). TheCanadian Association of University Teachers (CAUT) is representing both faculties. However, two other universities had just been certified : the University of Manitoba in Winnipeg and Carleton University in Ottawa. Professors in other universities like York in Toronto, Ottawa University and UBC were also strongly considering the possibility of getting organized.
In the Province of Québec all French speaking universities have been certified. Collective agreements cover all Québec University campuses and negotiations were underway at Sherbrooke, Laval and Montréal. There were no certified faculty among English speaking universities but the idea is now spreading in some of them.
There is no clear pattern of affiliation in the Province of Québec. Québec University campuses are either represented by theCentrale de l'enseignement du Québec (CEQ) or theFédération nationale des enseignants du Québec (FNEQ) a CNTU affiliate, and one group has even chosen to remain independent. More « traditional » universities have selected theFédération des associations de professeurs d'universités du Québec (FAPUQ), an organization which is playing in Québec a role similar to that played by the CAUT in the rest of Canada,
BARGAINING UNITS
The general rule in the United States as well as in Canada has been to grant certification rights on a single campus basis. There are a few notable exceptions in the United States where multi-campus units can be found. Of these, theCity University of New York and theState University of New York are certainly the most important ones. If has been a general rule to refuse to grant bargaining rights on a school by school basis, although in the United States some Law Schools have been certified separately from comprehensive campus units.
The inclusion or exclusion of department chairmen has also been a subject of extensive litigation and the question has yet to be settled definitely in both countries.
It should be pointed out that, in the United States, theNational Lahor Relations Boards asserts jurisdiction over private institutions while public institutions fall under the jurisdiction of each state's public employment labor relations boards in states where a public sector legislation exists.
A final comment has to be made about the inclusion of some non-teaching professionnals like librarians within a faculty's bargaining unit in the United States and in Canada outside the Province of Québec in comparison to their exclusion in this latter case.
COMPARATIVE ANALYSIS OF A SAMPLE OF COLLECTIVE AGREEMENTS
Seven collective agreements negotiated recently by U.S. faculty were analyzed and compared to two Québec University's collective agreements. The universities involved were the following : CUNY, SUNY, St. John's University (N.Y.), Oakland University (Michigan), Wayne State University (Michigan), Central Michigan University, Southeastern Massachusetts University, Université du Québec à Montréal and Université du Québec à Rimouski.
This study has revealed the following observations: 1.-unionized professors of the two Québec University campuses have succeeded in achieving the traditional protection and advantages generally obtained by labor unions such as grievance procedures and arbitration ; fringe benefits like collective insurances, sick leave holidays, maternity leaves, vacations ; job security ; and protection against arbitrary removal from office. They have also achieved a high degree of formal participation in the following matters : representation (sometimes on a parity basis) on the most important boards and committees ; hiring norms and recruitment of new professors ; work evaluation which determines promotions and job security ; and the conditions under which leaves of absence like sabbaticals are to be awarded.
2.-This surprising formal decision making powers attributed to the faculty rank and file at Québec University must be assessed in the following context : on the one hand, the Québec University first collective agreements were negotiated at a time when the professors enjoyed tremendous conjonctural bargaining power due to the fact that their negotiations were concomitant to the creation of the University itself. On the other hand, despite the formal distribution of decision-making powers embodied in the collective agreements, the governing body of Québec University has put up a parallel structure of authority through which the most important decisions are taken.
3.-No american faculty has achieved a similar degree of participation as that described above. Most collective agreements still refer to the traditional procedures established by the statutes with regard to the major decisions affecting a professor's career : renewal of employment, tenure, and promotions. In someinstances a few procedural details are added such as the necessity for the authorities to submit to a referendum any modification to the established procedures (like the establishment of a fixed proportion of tenured to non-tenured faculty, for example). In some other cases, the faculty Association has even been able to secure a clause whereby, in the event of conflict between the stipulations of the statutes and those of the agreement, the latter shall be controlling.
4. - Another major difference between U.S. collective agreements and Québec University's is related to the work load. While most U.S. faculty agreements are silent or say very little about this issue, Québec University collective agreements contain a detailed procedure to determine a department maximum work load and an individual professor's work load.
5.-In all instances, U.S. collective agreements stipulate that a grievance arbitrator does not have the power to review any decision involving an « academic judgment ».
6. - Finally, very few union security provisions exist in the U.S. since in many states it is illegal for public employees to bargain over such issue. On the other hand, the situation in Québec is completely different, at least in the public sector.
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Pros and Cons
David M. Beatty
pp. 707–726
AbstractEN:
In this paper, the author concludes that the collective bargaining model will be able to preserve the most vital features of the intellectual community.
FR:
L'auteur ne croit pas que la négociation collective en soi puisse être une question capable d'entraîner des changements fondamentaux dans la vie universitaire, parce qu'il ne la considère pas comme une force radicale susceptible de modifier les principes traditionnels de la communauté universitaire. Au contraire, il faut tout simplement y voir un régime qui pourra transformer les processus décisionnels sans beaucoup exercer d'influence sur les objectifs que ces institutions poursuivent. On ne saurait non plus ignorer que, en Amérique du Nord, la négociation collective est essentiellement une force conservatrice en lutte contre les institutions en place beaucoup plus qu'une activité visant à les renverser. Ses objectifs sont d'assurer la sécurité économique et financière bien plus que de prôner des idéologies. Aussi, au niveau des professeurs d'université, elle affectera surtout les méthodes et non les fins.
Au fond, il existe toujours des forces extérieures qui ont eu et continueront dans l'avenir à avoir plus d'impact sur l'orientation des universités que la négociation collective et il faut considérer le recours à ce moyen principalement en tant que réaction contre le poids des forces extérieures qui se manifestent par la réduction brusque des subsides des gouvernements, l'accroissement concomitant du contrôle de l'État et de sa participation à la vie universitaire, par le jeu des forces d'égalitarisme qui se développent au sein de la société et par les pressions d'autres groupes comme les étudiants et le personnel de soutien qui veulent se mêler de l'administration des affaires universitaires. Plus l'action conjointe de ces quatre facteurs sera marquée, plus les professeurs seront enclins à s'engager dans la négociation collective. C'est dans une telle perspective qu'il faut voir ce phénomène nouveau.
D'autre part, selon l'auteur, il est difficile d'y aller de prédiction concernant l'influence de la négociation collective sur les traitements, la sécurité d'emploi et les conditions de travail des professeurs, parce que ceux-ci dépendront toujours, en dernier ressort, de la situation des marchés de l'emploi, de la puissance de marchandage des universités et des associations de professeurs. En soi, la négociation collective n'offre pas de solutions toutes faites aux mises à pied, au non-renouvellement des contrats d'emploi et aux questions touchant la recherche et les responsabilités des professeurs. La façon dont seront abordés ces sujets variera sans doute d'une institution à l'autre et selon les desiderata des professeurs de chaque faculté. Tenter de procéder à une analyse des forces et des faiblesses de la négociation collective comme modèle décisionnel approprié pour les universités ne serait que spéculation et hypothèse, et ceci ne servirait qu'à embrouiller les caractéristiques même de la négociation collective en tant que processus de décision.
L'auteur passe ensuite à l'examen des changements institutionnels qu'entraînera l'action collective des professeurs et il estime que, tout comme les choses se sont passées dans le secteur privé, il s'ensuivra une certaine amélioration des traitements et de la sécurité d'emploi des professeurs. Par ailleurs, il faut rejeter l'idée que la négociation collective chez les professeurs d'université conduira nécessairement à la médiocrité et qu'elle aura une espèce d'effet grégaire sur leur comportement de telle manière que la compétence sera ramenée au plus bas dénominateur commun.
Il existe en effet plusieurs modèles de conventions collectives pouvant s'adapter à des situations différentes selon les modalités des différents secteurs de l'activité économique. On peut en citer plusieurs exemples : artistes, athlètes, journalistes. Les différences de traitements et de conditions de travail entre un Marlon Brando, un Joe Namath et un Pierre Burton ne peuvent-elles pas s'appliquer à un Claude Bissel, un Buzz Woods ou à un Fred Carrothers au niveau universitaire ? Bref, il est inexact de soutenir que la négociation collective est incompatible avec l'établissement de traitements, de conditions de travail et d'une sécurité d'emploi fondés sur la compétence et les qualifications. Elle ne tend pas naturellement vers de pareilles formes d'égalitarisme, même s'il faut admettre qu'on trouve dans la société des courants en ce sens qui se manifestent aussi dans les universités. Il appartient aux professeurs eux-mêmes d'y voir de manière à leur faire obstacle.
Toutefois, ce qui précède ne signifie pas que la négociation collective n'aura pas de conséquences sur la vie universitaire. On peut les grouper sous trois chefs principaux.
D'abord les relations entre le corps professoral et l'administration. Il sera inévitable que si la négociation collective s'implante parmi les professeurs d'université, elle accélérera l'érosion du système collégial d'autogouvernement des universités.
Une fois engagés dans un régime de négociation collective, les corps professoraux devront se départir des responsabilités administratives au niveau des facultés et il est certain que leur influence diminuera comme conséquence de l'intrusion des gouvernements dans les affaires universitaires.
En second lieu, étant donné que, par suite de la négociation collective, les professeurs scruteront de plus près les actes de l'administration, celle-ci agira de façon à accroître la qualité de son bureau de direction du personnel. On peut croire qu'ainsi disparaîtront peu à peu certains dédoublements de personnalité. Le rôle et le pouvoir des professeurs se trouveront bien délimités, plus tranchés.
Il ne faudrait pas penser non plus que des sujets tels que l'engagement, les promotions, les méthodes d'enseignement, les responsabilités en matière de recherche et, en général, tout ce qui relève de la pédagogie, va nécessairement échapper aux professeurs, parce que, dans nombre de négociations collectives déjà, chez les musiciens et chez les journalistes, par exemple, des questions de cet ordre restent en dernier ressort la responsabilité du syndicat et de ses membres. L'intervention des gouvernements et des administrateurs agissant comme leurs mandataires dans ces domaines dépend généralement de considérations politiques et économiques qui n'ont rien à voir avec la négociation collective. Ainsi, le fait que le gouvernement s'en soit historiquement remis aux professeurs pour ces questions académiques a implicitement été payé par eux sous forme de mauvaises conditions de travail et de masse salariale inférieure.
Enfin, il faut aussi souligner que le pouvoir de marchandage est possiblement un puissant moyen de résistance à l'intrusion des gouvernements dans la vie universitaire.
Si l'on considère la négociation collective sous l'aspect des rapports du corps professoral avec les autres groupes de la communauté universitaire, surtout dansla mesure où les subventions gouvernementales se raréfient, on peut s'attendre à ce qu'il s'élève des conflits d'intérêts entre, d'une part, le collège des professeurs et, d'autre part, les étudiants, le personnel de soutien, voire le service de la construction et du développement. À l'université, les étudiants recherchent le passeport de leur carrière, le personnel de soutien, leur bien-être et celui de leur famille, ce qui n'est pas conforme aux objectifs vers lesquels tend le corps professoral. C'est pourquoi il est normal de s'attendre à des tensions internes, à moins que l'on ne réussisse à obtenir de plus grandes ressources de la part de l'État.
Un dernier angle, enfin, sous lequel il faut considérer la négociation collective, c'est celui des rapports des professeurs entre eux, en particulier entre les facultés universitaires proprement dites et les écoles professionnelles : droit, médecine, génie, etc. . .. Les administrateurs devront tenir compte de ce facteur qui peut être de nature à mettre sérieusement en péril le prestige et la réputation de leur université. Il s'agira pour eux d'éviter toute attitude qui pourrait entraîner des scissions désastreuses.
Comme conclusion de son travail, l'auteur estime que la négociation collective peut s'adapter au milieu universitaire et résulter en un examen sérieux et approfondi du rôle de chacun des groupes qui constituent la communauté pour peu que l'on comprenne que la négociation collective est fondée sur des compromis raisonnes et sur la volonté de tous les participants de vouloir maintenir le dynamisme de l'institution dont ils font partie en évitant l'acrimonie et les situations conflictuelles. Au contraire, la négociation collective, si elle rend la collectivité universitaire plus apte à résister aux forces sociales et politiques qui s'opposent actuellement à elle, contribuera à lui assurer plus de succès et de prestige.
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Pros and Cons
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L’insécurité d’emploi des travailleurs de la construction au Québec – un mythe ou une réalité?
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L’origine de la formule Rand
Gérard Dion
pp. 747–760
AbstractFR:
Trente ans se sont écoulés depuis qu'à l'occasion de la grève chez Ford Motor à Windsor, le juge Ivan C. Rand a rendu une décision arbitrale célèbre. L'auteur retrace l'origine de la formule Rand et montre comment celle que Von connaît aujourd'hui a été émasculée de certains de ses éléments essentiels.
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Décision touchant la sécurité syndicale dans le conflit Ford 1946.
Commentaires
Droit du travail
Recensions / Book Reviews
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Au-delà des frontières, par le Conseil Économique du Canada, Ottawa, Information Canada, 1975, XV + 226 p.
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Le management d’aujourd’hui, Savoir organiser, Savoir décider, par Gérald Lefebvre, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1975, 166 p.
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Répertoire de décisions en application du Code du travail, tome II, Mesures disciplinaires, par J.G. Descôteaux, Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1974, 268 p.
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Recommandations internationales sur les statistiques du travail, par Bureau international du travail, Genève, 1975, 139 p.
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Consult and Advise : A History of the National Joint Council of the Public Service of Canada, 1944-1974, by L.W.C.S. Barnes, Kingston, Industrial Relations Centre, Queen’s University, 1975, 203 p.
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Personnel Management, A Situational Approach, by David P. Crane, Belmont, Wadsworth Publishing, 1974, 572 p.
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Petit dictionnaire de droit québécois et canadien, par Me Dominique Pagé, Montréal, Fides, 1975, 167 p.
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Industrialism and Industrial Man Reconsidered, by John T. Dunlop, Frederick H. Harbison, Clark Kerr, Charles A. Myers, Final Report for the Inter-University Study of Human Resources in National Development, Princeton, N.J., 1975, 99 p.
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Public Policy and Manpower Development,by John W. Holland and Michael L. Skolnik, An informal publication of the Department of Educational Planning, The Ontario Institute for Studies in Education, 1975, 152 p.
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Relative Wage Differentials in Canadian Industries, by Pradeep Kumar, Kingston, Industrial Relations Centre, Queen’s University, 83 p.