Abstracts
Abstract
In this article, the author reviews the Canadian Prices and Incomes Commission's findings and comments on some of the conclusions drawn
Résumé
En 1968, l'inflation était fermement enracinée dans l'économie canadienne. À l'époque, le livre blanc du gouvernement, qui s'intitulait « Politiques pour la stabilisation des prix », était arrivé à la conclusion que les moyens traditionnels n'étaient plus adéquats pour résoudre le conflit entre le maintien d'un haut niveau d'emploi, la réduction de l'inflation et le développement soutenu de la croissance économique. L'année suivante, on créa la Commission des prix et des revenus pour essayer de résoudre ce problème.
Le mandat de la Commission, tout en étant très vaste, visait essentiellement à enquêter sur les causes, l'évolution et les conséquences de l'inflation et à trouver les moyens de stabiliser les prix. C'est avec raison qu'elle choisit de confiner ses recherches à l'examen des raisons d'une forte inflation et d'un chômage élevé persistants et simultanés au Canada et à la découverte d'une politique des revenus susceptible d'atténuer le problème. Elle arriva à la conclusion que la raison principale de l'augmentation plutôt rapide des prix et des coûts à partir du milieu de la décennie 1960 jusqu'à date résidait dans la pression d'une demande prononcée sur la capacité de production et sur la main-d'oeuvre qui avait suivi la dévaluation du dollar canadien en 1962 et l'augmentation subséquente des investissements et des dépenses gouvernementales. La question fondamentale qui se posait aux pouvoirs publics, cependant, c'était comment freiner l'inflation sans augmenter le chômage, alors qu'on se rendait compte qu'il n'existait aucune façon de maîtriser la demande que la population accepterait ou approuverait.
Les choix qui s'offraient au gouvernement étaient de maintenir et de poursuivre sa politique expansionniste et de compter sur le taux de change flottant pour corriger l'inflation qui s'ensuivrait ou s'en tenir à la traditionnelle méthode de l'alternance d'une politique d'expansion succédant à la politique de contraction, dite politique de « l'arrêt-marche », qu'on avait utilisée dans le passé avec un succès plutôt mitigé. La Commission s'aperçut que l'un et l'autre choix étaient inacceptables pour le public et que ni l'un ni l'autre ne signifierait un apport net pour la société. Restait la possibilité d'essayer de réduire le niveau critique du chômage (auquel coût et auquel prix les augmentations ont tendance à s'accélérer) en poursuivant des programmes de main-d'oeuvre appropriés qui aideraient à équilibrer l'offre et la demande de travail, même si quelques aspects de ces programmes, tels que la hausse des prestations de l'assurance-chômage et du bien-être social ainsi que du salaire minimum, pouvaient avoir un effet contraire. Finalement, le gouvernement opta pour une politique impopulaire en essayant de stabiliser la croissance de la demande à un taux assez bas pour restaurer la stabilité des coûts et des prix. Le taux d'inflation diminua, mais le chômage s'éleva à un niveau inacceptable.
La Commission ne blâme pas ou ne blâme que bien peu, en tout cas, les syndicats et les entreprises pour la façon dont ils ont usé de leur pouvoir de marchandage, bien qu'elle attribue un certain mérite aux politiques qui favorisent la concurrence par la suppression des pratiques restrictives en matière de commerce et de travail. Elle reconnaît que le moyen d'avoir une économie saine dépend de la maîtrise de la demande effective, mais considérant les controverses autour de l'importance relative des mesures fiscales et monétaires, le réglage et l'amplitude de leurs effets, les conséquences du taux de change, elle conclut qu'il ne serait pas réaliste de s'en remettre uniquement aux politiques de la demande générale si l'on veut atteindre les objectifs déclarés d'un plein emploi normal, de la stabilité des prix et d'une croissance économique constante. Pour cette raison donc, une politique des revenus temporaire mais obligatoire devrait être envisagée si les circonstances la justifient et si les provinces, les syndicats et le patronat sont prêts à coopérer. La Commission reconnaît que ses efforts en vue d'inciter les travailleurs à se soumettre à son indicateur unilatéralement fixé d'une augmentation annuelle de six pour cent par année des taux de salaire (en même temps que l'industrie imposerait son propre contrôle des prix) étaient voués à un échec parce qu'il s'agissait de volontariat. Des tentatives antérieures en vue d'obtenir la permission d'imposer des contrôles des prix et des salaires rigoureux n'ont pas eu de succès, mais il n'est pas donné de raisons explicites de cet échec. Le genre de contrôles que la Commission envisageait étaient ceux qui, subséquemment, furent appliqués (en trois phases) aux États-Unis à partir d'août 1971. Ainsi, il se peut que si l'inflation (et la crise de la balance des paiements) requiert une attention sérieuse dans l'avenir, le Canada peut possiblement considérer l'application d'un programme de restriction selon la formule américaine tel qu'il était préconisé par la maintenant défunte Commission.
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