Abstracts
Abstract
The paper analyzes the growing costs of various fringe benefits in Canada and their impact on expanding employment. The empirical evidence is in support of fringe barrier hypothesis but not until labour turnover costs are added to fringe costs. It emphasizes that Canadian data on fringe benefits and overtime are extremely inadequate therefore, at the present time, no conclusive study is possible without collecting data on overtime, describing the causes of assigning it internally in a factory. This study attempted to fill in this gap by suggesting that external factors such as skill shortages and capacity output are not significant determinants of overtime.
Résumé
L'objet de cet article est de vérifier si l'accroissement constant du coût des avantages d'appoint au Canada tend à freiner l'expansion de l'emploi. On a fait aux États-Unis une telle enquête qui visait à rendre compte jusqu'à quel point l'augmentation de ces mesures (fringe barrier hypothesis) pouvaient faire obstacle à l'expansion de l'emploi. Il s'agit au fond d'une hypothèse de travail qui peut ainsi s'énoncer : lorsqu'il y a augmentation du coût des avantages d'appoint accordés aux employés par rapport aux salaires directs, les employeurs préfèrent favoriser le travail supplémentaire au détriment de l'expansion de l'emploi.
L'augmentation du coût des avantages d'appoint au Canada résulte des prestations imposées par la loi (assurance-chômage, accidents du travail, pensions de vieillesse), et des avantages d'appoint obtenus par négociation collective, (vacances payées, jours fériés, repos intercalaires, indemnité de fin d'emploi, indemnités spéciales, repas gratuits). Cette dernière catégorie d'avantages d'appoint était généralement rangée dans les questions non salariales pendant la période du gel des salaires au cours de la deuxième guerre mondiale. C'est ainsi que, par exemple, la tendance à accorder des absences rénumérées s'est maintenue depuis cette époque.
UN MODÈLE
On a mis au point un modèle de régression afin de vérifier la valeur de cet obstacle et on s'est beaucoup intéressé à la controverse Garbarino-MacDonaild concernant le seuil au-delà duquel le travail supplémentaire devient l'option préférée. Dans la détermination de ce seuil, MacDonald a considéré le roulement de la main-d'oeuvre comme une variable décisive et laisse entendre que Garbarino pouvait réfuter l'existence d'un pareil obstacle parce qu'il ne comprenait pas le coût du roulement de la main-d'oeuvre dans le modèle. Celle qu'on propose ici est conforme à celle de MacDonald et, en conséquence, elle inclut d'année en année les données relatives au roulement de la main-d'oeuvre en même temps que les autres variables qui ont fait l'objet d'études. On a vérifié l'hypothèse en analysant les divers types de relations suivantes qui en constituent les composants essentiels.
(1) On a posé l'hypothèse que, pendant la période de neuf ans (1957-1965) qui a fait l'objet d'analyses, le coût des avantages accessoires apprécié en pourcentage de la feuille de paie, F (qui comprend le coût des avantages d'appoint imposés par la législation, R plus le coût des avantages d'appoint négociés collectivement, B) ont eu pour effet de détourner les employeurs de l'embauchage d'employés supplémentaire (AE). La proposition n'est pas de nature à établir un lien de causalité, mais elle laisse présager un choix fait pour des motifs d'ordre économique.
(2) Selon MacDonald, Garbarino n'a jamais contrôlé valablement l'hypothèse. Il cite à l'appui de son point de vue d'autres études selon lesquelles le coût de l'embauche d'employés supplémentaires (roulement de la main-d'oeuvre et avantages accessoires) dépasse le coût du paiement des heures supplémentaires. On peut vérifier ce fait dans une analyse de régression multiple en ajoutant le coût du roulement de la main-d'oeuvre, T, au coût des avantages d'appoint pour ensuite observer le changement, s'il se produit, dans le pourcentage de variation expliqué dans la variable dépendante AE.
(3) Une autre façon de vérifier l'hypothèse, quoiqu'elle soit négative, c'est de supposer que, pendant la même période, le coût du travail supplémentaire O n'a pas joué un rôle important dans l'embauchage d'employés additionnels, AE, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de corrélation vraiment significative entre O et AE.
LES DONNÉES STATISTIQUES
D'une façon empirique, on a posé un certain nombre d'équations en regard des hypothèses précédentes. Voici le résultat que donnent deux de ces équations.
∆Et = a + b1 Rt + b2 + bt + b3 Tt + b4 0t + Ct . . . . . (1)
= 4.80918 - 0.52415 R - 0.07749 B - 0.16736 T
(.14641) (.07606) (.05908)
+ 0.04251 O + 0.35221 C
(.06588) (.06592)
Ot = a + b1 Ft + b2 ut + b3 Ct. . . . . (2)
= 26.01527 + 0.54866F - .00125 u + .20124 C
(.24223) (.10257) (.40407)
Voici maintenant une courte explication de ces données statistiques :
(1) On a posé l'hypothèse que, pendant la période de neuf ans (1957-1965) qui a fait l'objet d'analyses, le coût des avantages accessoires apprécié en pourcentage de la feuille de paie, F (qui comprend le coût des avantages d'appoint imposés par la législation, R plus le coût des avantages d'appoint négociés collectivement, B) ont eu pour effet de détourner les employeurs de l'embauchage d'employés supplémentaire (ΔE). La proposition n'est pas de nature à établir un lien de causalité, mais elle laisse présager un choix fait pour des motifs d'ordre économique.
(2) Cependant, comme deuxième élément de l'hypothèse si nous y incluons le coût du roulement de la main-d'oeuvre, le rapport devient fort significatif en donnant un coefficient de corrélation de .72. On peut rappeler que, dans la controverse Garbarino-MacDonald, le coût du roulement de la main-d'oeuvre jouait un rôle important dans la détermination du seuil. Les résultats empiriques obtenus en ce qui concerne le secteur de l'industrie manufacturière au Canada pendant la période 1957-1965 ont démontré que, en lui-même, le coût des avantages d'appoint n'a pas une grande influence dans la décision d'embaucher des employés additionnels. Mais, quand on ajoute le coût du roulement de la main-d'oeuvre au coût global des avantages accessoires, la décision de l'employeur considérée sous l'angle de la comparaison des coûts et de la logique de l'économie devient plus facile. La somme globale du coût des avantages d'appoint et du roulement de la main-d'oeuvre dépassant le coût du travail supplémentaire, l'employeur préfère réduire l'embauchage des travailleurs pour favoriser le travail supplémentaire.
(3) Quand l'on considère le troisième élément de l'hypothèse, c'est-à-dire l'influence du coût du travail supplémentaire sur l'embauchage d'employés additionnels, il faut conclure que, tant dans les analyses de corrélation multiple que partielle, on découvre une variable de peu de signification, puisqu'il n'y a qu'un pourcentage de variation négligeable dans AE selon les analyses de corrélation multiple et un coefficient très bas, dans les analyses de corrélation partielle, soit le signe contraire rp= .17 selon ces dernières.
CONCLUSIONS
Les constatations empiriques ne confirment pas l'hypothèse que les avantages d'appoint sont un obstacle à l'expansion de l'emploi tant qu'on n'a pas ajouté à leur coût celui du roulement de la main-d'oeuvre. Le coût des avantages accessoires n'influence pas en soi les décisions en matière d'embauchage, mais il ressort que, si l'on distingue le coût des avantages d'appoint imposés par législation de ceux qui résultent de la négociation collective, ce n'est que ceux-là qui semblent avoir quelque effet négatif sur l'emploi. Les avantages d'appoint obtenus par négociation collective n'exercent aucune influence sur les variations dans l'emploi. L'indication n'est pas assez marquée pour permettre d'y aller de recommandations de caractère pratique, mais on peut soutenir que l'État aurait avantage à faire pousser la recherche sur les effets de mesures de sécurité sociale qui sont de nature à accroître le coût des avantages d'appoint. Ceci inciterait moins à faire appel au travail supplémentaire qui porte les employeurs à restreindre l'embauchage.
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