Abstracts
Abstract
In the 1890's Gompers began dreaming of an international federation of labor, and became increasingly anxious to assert hegemony over organized labor in Canada. At the same time, some Canadians hoped to transform the Trades Congress into a Canadian federation of labor which would doubtless absorb, in time, the international union locals in Canada. Largely because Trades Congress leaders felt compelled to rely upon the Federation for funds and organizers, aC. F. of L. never came to pass, and Gompers was free to pursue his continentalist designs. The famous Berlin decisions of 1902 were rather clearly foreshadowed by the end of 1898.
Résumé
Bien que des mouvements syndicaux nationaux se soient développés aux États-Unis et au Canada au cours des années 1880 et que la Fédération américaine du travail ait prétendu avoir compétence sur tout le continent, celle-ci et le Congrès des métiers et du travail furent des années sans avoir de contacts. Gompers ignorait à peu près complètement les travailleurs canadiens jusqu'à ce que son projet de former un rassemblement international de syndicats ait été torpillé par les socialistes d'Europe. Cette tentative n'est pas indifférente aux circonstances qui entourèrent l'intérêt croissant de Gompers pour le Canada à la fin du XIXe siècle.
Gompers arrangea un échange de délégués fraternels avec les Anglais et les Canadiens en vue de mettre sur pied une nouvelle fraternité syndicale internationale formée de syndicats de métiers. Au même moment, le Congrès des métiers et du travail, irrité d'une nouvelle loi des États-Unis touchant les travailleurs aubains, était désireux de soumettre ses doléances à Gompers. Le chef syndical américain les écouta avec sympathie et proposa de rechercher une solution par le moyen de l'échange de délégués fraternels. Le Congrès des métiers et du travail était indécis cependant, parce que bon nombre de syndiqués canadiens étaient marris d'avoir à payer des cotisations à une organisation ouvrière américaine dont les fonds servaient en partie à faire dulobby ing politique à leur détriment.
Vers la même époque, quelques groupes, à l'intérieur du Congrès des métiers et du travail, réclamaient la formation d'une centrale syndicale canadienne autonome. En 1894, un comité du congrès proposa aux délégués de reconstituer le C.M.T. sous le nom de C.M.T.C. avec pleins pouvoirs d'émettre des chartes et de s'acquitter « de toute autre obligation dévolue à une organisation nationale ». L'année suivante, cependant, les Canadiens ne firent que la moitié du chemin dans la voie vers l'autonomie en accordant au conseil exécutif du Congrès le pouvoir d'émettre des chartes, mais en se gardant de changer le nom de l'organisme et laissant libre pour le moment le champ de compétence des unions internationales. Les syndicats socialistes furent admis dans les rangs du Congrès pour en être expulsés l'année suivante.
Le débat sur l'avenir du Congrès, animé par la controverse au sujet du paiement de capitations à la Fédération américaine du travail, rebondit avec une vigueur nouvelle en 1897. Le temps est arrivé déclara le délégué Hay en pleine séance du congrès, où les syndicats ouvriers canadiens doivent prendre un caractère national. Il est illogique pour des travailleurs qui estiment que le drapeau national doive flotter au toit des écoles publiques de reconnaître la suprématie des syndicats internationaux sur les syndicats nationaux. D'autres délégués se portèrent à la défense des syndicats internationaux en mettant de l'avant des cas précis où ceux-ci avaient fourni des fonds pour appuyer des grèves de leurs sections locales au Canada. Les votes de ces derniers suffirent à faire battre les partisans d'une « fédération canadienne du travail », mais les problèmes fondamentaux qu'affrontait le Congrès des métiers et du travail demeuraient sans solution. Les chefs ouvriers canadiens ne savaient pas trop où s'adresser pour obtenir l'argent nécessaire pour stimuler l'organisation et faire face aux autres activités syndicales.
Lorsque Gompers engagea P. J. Loughrin, de Sault Ste-Marie, pour entreprendre une campagne d'organisation, il sembla pendant un certain temps que la Fédération américaine du travail allait se porter à l'aide des Canadiens. Mais Loughrin fit faux bond et se lança dans une campagne contre les investissements américains dans les ressources naturelles du Canada. Il fut aussitôt congédié pour ce motif par la Fédération américaine du travail. Lorsque, par la suite, il tenta de passer au Congrès, celui-ci s'avéra trop faible pour prêter une main secourable aux tâches immenses d'organisation. N'ayant pas reçu de nouvelles des Canadiens au sujet de l'échange de délégués fraternels, Gompers décida, à la fin de 1897, d'envoyer quelqu'un de la Fédération américaine du travail, en l'occurence Thomas Kidd, à la session suivante du Congrès des métiers et du travail. Cependant, avant la réunion, le secrétaire du Congrès, George Dower, s'entendit avec Gompers sur le versement d'un octroi annuel de cent dollars en retour de la part des cotisations des syndiqués canadiens aux syndicats internationaux qui était dépensée à des fins delobbying politique aux États-Unis. Kidd vint au Canada dans l'intention de convaincre les Canadiens de la sagesse de la proposition de Dower. Les délégués au congrès facilitèrent l'alliance FAT-CMT en affirmant de façon explicite dans une déclaration de principes que le Congrès des métiers et du travail n'avait pas l'intention de s'allier aux adversaires socialistes de Gompers. L'accord fut proclamé au milieu des célébrations qui marquaient la victoire des armes américaines sur l'Espagne. Ainsi, Gompers, qui avait été impuissant à neutraliser l'influence des socialistes européens, avait au moins resserré son emprise sur les travailleurs canadiens.
Évidemment, à la fin de 1898, on pouvait déjà prévoir les décisions du congrès de Berlin (Kitchener) en 1902. Rien ne s'opposa plus à l'affermissement de l'autorité de Gompers sur les affaires syndicales au Canada. La Fédération américaine du travail porta son octroi à deux cents dollars en 1901, à trois cents dollars en 1902 et il fut fixé à cinq cents dollars après les décisions du congrès de Berlin. Gompers nomma, pour succéder à Loughrin, un autre organisateur à temps plein (John Flett) qui mit en branle une campagne d'organisation d'un bout à l'autre du Canada. La grande majorité des syndiqués canadiens se réjouirent des avantages économiques immédiats qu'ils obtinrent par leur rattachement à la Fédération américaine du travail et aux syndicats de métiers internationaux. Mais ils étaient peut-être moins conscients, ou peut-être cela ne les intéressaient-ils pas, du fait que le Congrès des métiers et du travail se trouvait ainsi ramené au rang d'une fédération du travail d'État outre-frontière.
Download the article in PDF to read it.
Download