Abstracts
Abstract
The author analyzes substitution between engineers and technicians through the application of a derived demand equation model to 1961 Census data and concludes that there is considerable substitution between these groups. The conclusion is qualified by noting certain weaknesses of the data. The results should be viewed in the context of the importance of substitution for manpower and educational planning and the lack of empirical study to date.
Résumé
Les prévisions de la main-d'oeuvre pour l'orientation de l'enseignement n'a fait aucun cas de la possibilité de substitution entre des professions différentes. La plus grande partie des études théoriques et empiriques est fondée sur l'hypothèse que des professions très précises sont déterminées par la technologie. Les critiques s'en sont pris dernièrement à cette hypothèse de la rigidité technologique. En dépit de l'importance de cette assertion, très peu d'études empiriques et systématiques sur le sujet de la substitution de compétence ont été entreprises jusqu'à présent. Cette étude se veut une recherche bilatérale sur les données occupationnelles dans les provinces du Canada, particulièrement deux professions les ingénieurs et les techniciens scientifiques dont les programmes et les coûts de formation sont, pour la plupart, différents. Nous sommes cependant enclins à penser que ces deux classes de main-d'oeuvre très spécialisées peuvent être interverties, bien qu'il n'y ait pas d'évidence empirique le confirmant.
LE CONCEPT DE SUBSTITUTION DE COMPÉTENCE
La substitution de compétence signifie la substitution entre des genres de travail différents, déterminés par les qualifications, les études, l'entraînement et les caractéristiques du travailleur, etc. Pour fins d'analyse, on divise en deux classes la substitution de compétence. En premier lieu, la substitution fonctionnelle est celle qui se produit lorsque des techniques différentes de production exigent des fonctions différentes, impliquant des différences quant à l'éducation requise. L'autre genre de substitution, étant donné la nature des fonctions dictées par le travail et la technologie correspondante, est la substitution conditionnée par la formation, c'est-à-dire les antécédents académiques exigés pour occuper tel poste. Ces deux formes de substitution sont interreliées. Il arrive souvent que la substitution de gens ayant des qualifications académiques différentes implique une adaptation simultanée de la technologie. De plus, la substitution selon l'instruction peut demander une formation sur le lieu même de travail. Si cette formation exigée est considérable, ce processus sera beaucoup plus une mutation de catégorie pour une personne donnée qu'une substitution de compétence.
QUESTIONS DE DÉFINITION DU TRAVAIL ET CLASSIFICATION DES TRAVAILLEURS
Le fait que la compétence du technicien et de l'ingénieur puisse être acquise par l'expérience au travail même (parfois complétée par des études à temps partiel), cause des problèmes de définition sérieux. On s'interroge à savoir si ces catégories de compétence doivent se limiter à des qualifications officiellement reconnues, soit diplôme universitaire, diplôme d'école technique ou l'adhésion à une corporation professionnelle; ou si cette classe de techniciens doit comprendre tous les genscapables d'effectuer efficacement le travail en question. Ce problème se double du fait qu'il arrive souvent que les techniciens effectuent du travail considéré comme du travail d'ingénieur et peuvent même parfois diriger des ingénieurs; d'autre part, les ingénieurs peuvent consacrer beaucoup de leur temps à des tâches qui pourraient tout aussi bien être effectuées par des techniciens. De plus, les meilleurs cours de technologie peuvent former des techniciens plus qualifiés que les ingénieurs issus d'écoles de génie plus faibles.
Les données analysées au cours de cette recherche sont celles du recensement de 1961 au Canada, et nous sommes enclins à mettre en doute la valeur des critères utilisés pour la catégorisation d'occupations. Il semble qu'un certain nombre de techniciens ont été comptés au nombre des ingénieurs et que l'ampleur de surestimation du nombre d'ingénieurs varie selon les provinces. Ainsi, plus du quart des ingénieurs varie selon les provinces. Ainsi, plus du quart des ingénieurs canadiens selon le recensement ne possèdent pas de diplôme universitaire, bien que seulement un faible pourcentage de ceux qui ont obtenu le statut d'ingénieur y soient parvenu sans diplôme.
CONCLUSION
La partie empirique de l'étude consiste en une analyse descriptive de la fluctuation du rapport des techniciens aux ingénieurs dans les provinces, suivie d'une évaluation économétrique de la substitution.
Le Canada possède un des plus faibles rapports de techniciens à ingénieurs parmi les pays fortement industrialisés, bien que ce rapport soit plus grand que celui qui existe aux États-Unis. Il semble généralement que plus un pays est riche, moins il y a de techniciens par ingénieurs et cette relation vaut pour le niveau de prospérité parmi les provinces du Canada. La fluctuation considérable du rapport de techniciens par ingénieurs selon les régions nous permet de penser qu'il y a substitution. Cependant, l'évaluation de l'élasticité de substitution dans une fonction de production à plus de deux intrants est très difficile. Griliches 1 a proposé une méthode pour évaluer l'ampleur relative des différentes fluctuations de substitution et son approche de la demande dérivée a été utilisée au cours de notre étude. De plus, nous avons pu utiliser l'approche de Griliches afin d'évaluer une limite inférieure de l'élasticité de substitution entre techniciens et ingénieurs.
L'élasticité de la substitution entre techniciens et ingénieurs semble plus considérable que celle entre techniciens ou ingénieurs et tout autre genre de travail et quelle est plus grande que zéro de façon significative. En fait, nous sommes en mesure de croire que cette élasticité est assez grande.
Ces conclusions doivent être vues en prenant en considération la faible dimension de l'échantillonnage, les doutes sur la véracité des données du recensement et les éventuelles déviations causées par l'omission du facteur capital de l'analyse. Cependant même une grande déviation de ces facteurs ne pourrait modifier notre conclusion générale. Ces conclusions doivent être perçues dans l'optique de l'importance de cette substitution pour les centres de main-d'oeuvre, la planification de l'enseignement et en tenant compte du manque d'études empririques antérieures en ce domaine. Nous espérons que cette tentative rudimentaire stimulera l'intérêt pour cette question à l'avenir.
1 GRILICHES, Zvi, « Notes on the Role of Education in Production Functions and Growth Accounting »,Conference on Education and Income, Madison, Wisconsin, nov.15-18, 1968.
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