Abstracts
Abstract
The author observes how Canadians have influenced and have been influenced by their environment and thus tries to understand more fully how, through individual and collective action, their participation, development and enjoyment in today's world may be more fully achieved.
Résumé
L'importance qu'attache un pays à son capital humain est déterminée par de nombreux facteurs. Certains de ceux-ci, par exemple les guerres, les crises économiques et les désastres naturels, qui menacent la vie et la sécurité, se produisent d'habitude subitement et occasionnent un fort sentiment de participation sociale. D'autres, qui sont toutefois moins dramatiques, produisent à la longue des effets tout aussi profonds en raison de l'influence qu'ils exercent sur les rôles joués par les ressources humaines et matérielles et sur les attitudes qui prédominent à leur égard.
Ces rôles et attitudes ont subi de nombreux changements significatifs au Canada au cours des récentes décennies. Un examen de ces changements et des facteurs qui ont contribué à les produire permet de comprendre plus clairement le stade auquel nous sommes maintenant parvenus et les voies probables de l'orientation future.
L'évolution du Canada s'est faite sous le signe d'une forte interaction entre les ressources humaines et matérielles. Au cours des décennies antérieures, beaucoup d'attention a été, par nécessité, concentrée sur la survivance ainsi que sur la garantie que les ressources matérielles du pays répondaient aux besoins humains.
La préoccupation à l'égard des aspects matériels de l'existence a persisté tout au long du dix-neuvième siècle et pendant une partie assez grande du vingtième. De temps en temps des programmes économiques et sociaux d'envergure étaient introduits mais il s'agissait véritablement d'exceptions à la norme de comportement individuel et local largement acceptée, basée sur l'effort personnel, l'application au travail et une attitude de laissez-faire en matière économique.
Peu à peu, à mesure que le pays s'est développé et les relations économiques sont devenues plus complexes, les gouvernements ont été appelés à jouer un rôle de plus en plus important, d'abord en aidant à établir des règles acceptables de comportement en vue d'empêcher l'exploitation et l'abus des êtres humains dans la course aux gains économiques et, plus tard, à participer activement en aidant à élaborer et à mettre en oeuvre des programmes d'ordre économique et social. Cette orientation nouvelle de la participation des gouvernements a été largement accélérée par les deux crises des périodes de guerre et par la période prolongée de grave dépression économique des années trente.
Dans tous ces événements, on remarquait l'accent croissant qui était mis sur l'importance des ressources humaines et sur la nécessité de façonner la main-d'oeuvre, les relations industrielles et les programmes connexes en fonction principalement des besoins humains plutôt que des besoins matériels.
Le rythme rapide de l'évolution technique a manifestement eu de grandes répercussions sur l'économie et sur la société en général. Il a touché de façon profonde les conditions de travail des Canadiens et a eu une influence marquée sur leurs heures de loisirs. Il a été également un facteur important contribuant à l'initiative prise par le gouvernement fédéral, travaillant en association efficace avec les gouvernements provinciaux, visant à réaliser une expansion sensible des moyens d'enseignement technique au cours des années soixante.
Ce programme était une manifestation évidente de la conviction croissante, de la part de tous les gouvernements, employeurs et syndicats, qu'une proportion plus importante de notre revenu national annuel devrait être consacrée au développement de nos ressources humaines, non seulement pendant la jeunesse mais tout au long de la vie.
L'accroissement de l'action collective en vue de régler des questions économiques et sociales a donné lieu à nombre des préoccupations et conflits actuels. Parmi eux on peut compter la difficulté qui se manifeste à faire une nette distinction entre les responsabilités des particuliers et celles des groupes, la nécessité d'en arriver à définir et à comprendre plus clairement les rôles et responsabilités nouveaux des employeurs, des syndicats et des gouvernements, et la détermination des moyens permettant aux organismes bénévoles de contribuer au mieux possible à une société nationale et internationale qui a beaucoup changée et évolue rapidement.
Que peut-on prévoir dans les jours à venir ? Les décisions économiques, tout en restant un facteur dominant, seront probablement mises à l'épreuve de plus en plus en fonction des besoins du pays et du monde dans son ensemble. Face à la préoccupation croissante à l'égard des larges écarts entre les riches et les pauvres au Canada, sur notre continent et dans le monde entier, des initiatives hardies et ingénieuses sont requises.
Le Canada a pris une part active, par l'intermédiaire de l'O.I.T., à l'élaboration de normes internationales de travail, à l'introduction de dispositions commerciales multi-nationales et à des programmes et collaboration technique sur une base mondiale. Ces préoccupations, ainsi que bien d'autres dans les domaines national et international, ont inévitablement pour effet une participation plus active des gouvernements au secteur économique. Elles représentent une évolution saine pourvu que l'on reconnaisse que la croissance économique est le serviteur et non le maître des hommes, et que les gouvernements doivent de façon croissante parler au nom de toute l'humanité.
Bien que les Canadiens aient atteint aujourd'hui à un consensus plus large que jamais à l'égard des objectifs économiques principaux, soit un haut niveau de l'emploi, une stabilité raisonnable des prix, une productivité accrue et un niveau de vie amélioré, il reste encore beaucoup à accomplir avant que ces buts soient convertis en des initiatives appropriées et efficaces sur le plan industriel, régional et local et réconciliés avec des objectifs internationaux, sociaux et économiques.
Comme la technologie s'acquitte d'une part de plus en plus grande des tâches de la société sur le plan matériel, le travail sera accompli de moins en moins par les êtres humains. À mesure que cette situation se précise, la tâche qui incombe aux particuliers et à la société, soit celle d'ouvrir la voie à un plus grand nombre d'autres activités créatrices, croît en importance.
Les rôles traditionnels des employeurs, des syndicats et des gouvernements se rapprochent, chacun gardant toutefois sa place distincte et une large mesure de liberté à exercer ses responsabilités de façon démocratique. On demandera de plus en plus aux employeurs et aux syndicats de rendre compte à la société dans son ensemble de la façon dont ils se sont acquittés de la charge qui leur incombe.
On peut s'attendre à ce que les gouvernements jouent un rôle de premier plan dans le maintien de la croissance économique, en prêtant une plus grande attention au coût qui résulterait pour la société si l'on ne réussissait pas à maintenir le progrès économique tant sur le plan national que régional ainsi que les mesures positives nécessaires en vue d'en arriver à un développement économique et social soutenu.
Les écoles, les universités et les autres institutions d'enseignement s'occuperont de plus en plus de préparer les gens à la vie dans son ensemble sans toutefois négliger la nécessité d'une préparation pour le travail.
Forcément les attitudes et les buts de la société dans son ensemble seront profondément influencés à mesure que les objectifs canadiens s'identifient de plus en plus avec des objectifs mondiaux. Des échanges plus importants entre les cultures du monde rendront obligatoire l'élaboration d'analyses plus profondes des différentes idéologies et croyances et auront pour résultat de faire mieux apprécier les éléments communs.
Les buts précis et immédiats des gouvernements totalitaires, sont fréquemment considérés comme des formes de vérité absolue. Lorsque cette situation se produit, de tels buts, bien qu'ils aillent profondément à rencontre de valeurs humaines fondamentales, tendent à devenir l'objectif principal.
Les chances d'échapper à cette situation s'accroîtront dans la mesure où les êtres humains en tous lieux se résoudront à satisfaire entièrement et sérieusement aux exigences de leur milieu à mesure que celles-ci se font connaître, quelles qu'elles soient, plutôt que de dépendre uniquement de buts ou de valeurs qu'on leur a déterminés à l'avance.
Les conflits entre des particuliers et des groupes ne seront pas éliminés ; ils ne devraient pas d'ailleurs l'être. Le progrès et la productivité dans les affaires humaines sont, en fait, fréquemment réalisés autant par l'expression de divergences marquées de vues que par des accords réciproques. Ce qui compte le plus, c'est l'attitude ou l'approche de base lorsqu'on entre dans un conflit ou toute autre situation.
Ce qui ressort clairement, si l'on observe de façon impartiale ce qui s'est passé au Canada au cours d'un siècle, c'est la croissance de notre détermination et de notre capacité collectives à résoudre les problèmes économiques et sociaux. De plus, il est évident que des plans et programmes influant profondément sur les ressources humaines qui ont pu être mis en oeuvre à certaines époques de notre évolution nationale n'auraient eu aucun succès à d'autres moments.
Le développement et l'utilisation plus complets de nos ressources humaines restent entourés de nombreux obstacles ; il est toutefois significatif que la constatation générale de la nécessité de s'attaquer à ces obstacles de façon audacieuse et efficace est plus grande qu'il y a vingt-cinq ans par exemple. Les solutions requises dépendent dans une mesure croissante de l'élaboration et du perfectionnement des instruments collectifs appropriés ; les initiatives de particuliers se prévalant des progrès de la science sociale et médicale, de la technologie, du niveau de vie, et de l'éducation restent toutefois d'une importance décisive.
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