Abstracts
Abstract
The author considers briefly the cost-push doctrine and why, if one accepts it, guidelines appear to be the logical remedy for inflation. This analysis is followed by an examination of Canadian wage behaviour, ending with particular attention to the effectiveness of the Canadian wage system in allocating manpower throughout the economy.
Résumé
L'emploi de la méthode des « balises salariales » (guidelines) pour stabiliser les salaires et les prix fait supposer que la doctrine de l'inflation due aux coûts est valable. Si la pression exercée par la demande globale est la cause première de l'inflation, les mesures de restriction sur les coûts seront insuffisantes pour lutter contre l'inflation. Pourtant, la doctrine de l'inflation due aux coûts suppose que les marchés des produits et de la main-d'oeuvre sont sujets à des conditions de non concurrence. Dans des situations qui équivalent à une détermination des prix par des organismes administratifs, les pouvoirs publics n'ont qu'à employer des moyens de persuasion appropriés, telles que des balises salariales, auprès des employeurs et des syndicats qui déterminent les prix et les salaires.
L'élément « pression due aux salaires » de la théorie de l'inflation due aux coûts pose en hypothèse que les augmentations de salaire naissent dans certaines industries-clés et qu'elles se disséminent ensuite dans les autres industries. Si tel est le cas, il devient d'autant plus facile d'appliquer les balises salariales parce qu'il n'est besoin de les appliquer qu'aux industries-clés que les autres industries suivent.
Les recherches visant à préciser l'évolution des salaires au Canada n'ont pas révélé jusqu'ici cette sorte de contagion générale (widespread « spillover ») des hausses de salaires qui, partant de certains secteurs-, industries- ou entreprises-clés, se propagent à l'ensemble de l'économie. Pourtant, des études ont montré qu'au cours des années de l'après-guerre la structure des salaires au Canada a manifesté plus de souplesse et s'est mieux adaptée aux variations de la situation économique que l'ensemble des pays d'Europe occidentale et même les États-Unis.
Entre 1949 et 1967, la dispersion interindustrielle des salaires s'est accrue considérablement au Canada comme aux États-Unis, alors que de 1953 à 1955, dans les pays d'Europe occidentale, les salaires relatifs pratiqués dans les industries de la fabrication sont caractérisés par une grande stabilité. Toutefois, un trait qui différencie les salaires canadiens des salaires américains est celui de l'étendue de l'éventail des salaires (c'est la différence entre les salaires les plus bas et les plus élevés) qui a augmenté beaucoup dans 15 groupes d'industries manufacturières au Canada, mais point du tout aux États-Unis.
Les études, encore peu poussées, qu'on a faites sur l'influence des forces économiques dans l'évolution des salaires au Canada révèlent que ceux-ci, par rapport à ce qui s'est passé en Europe, sont plutôt sensibles à l'inflation mais peu influencés par le chômage, ce qui indique que la souplesse des salaires au Canada se traduit par une tendance à la hausse. Les salaires au Canada semblent être plus solidaires des modifications (shifts) de l'emploi que ce n'est le cas en Europe.
À la lumière de ce que nous savons de la grande mobilité géographique qui caractérise la population canadienne, du taux élevé des mouvements de la population active ainsi que des répercussions sur la mobilité et les mouvements de main-d'oeuvre qui vont vraisemblablement se produire du fait que près de la moitié de la population canadienne est âgée de moins de 25 ans, il n'y a pas lieu de s'étonner que les marchés du travail et les salaires soient dans un état de déséquilibre instable.
Devant une situation aussi fluctuante, il serait peut-être imprudent d'essayer d'imposer des balises salariales uniformes.
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